Darty demande un nouveau délai pour répondre à l'offre de la Fnac

La Fnac pourrait devoir payer une partie de l'opération en numéraire pour faire entrer Darty dans son giron. Crédit photo : D.R

La Fnac pourrait devoir payer une partie de l'opération en numéraire pour faire entrer Darty dans son giron. Crédit photo : D.R

Le conseil d'administration de Darty repousse d'une quinzaine de jours la date à laquelle il se prononcera sur le projet de la Fnac de racheter l'enseigne spécialisée. L'objectif principal semble être d'amener le candidat acquéreur à relever le montant de 720 M€ qu'il propose jusqu'ici.

Les administrateurs de Darty se réunissaient ce 26 octobre pour donner leur avis sur la proposition de rachat faite à l'enseigne par la Fnac le 30 septembre dernier. L'offre n'a ni été rejetée ni été approuvée. Le conseil d'administration a demandé un nouveau délai pour se prononcer et « pouvoir examiner la possibilité d'une offre améliorée. » Il faudra désormais attendre le 11 novembre pour être fixée sur les choix de Darty.

Jusqu'à présent, l'offre de la Fnac valorise Darty 720 M€. Une somme qui représente un bonus de 27% pour les actionnaires de l'enseigne par rapport à sa valeur au 29 septembre dernier. Aux dires de certains proches du dossier chez Darty, elle s'avérerait toutefois un peu faible au regard du fait que les bonus atteignent souvent entre 30 et 40% pour ce type d'opération. Un autre élément bloquant repose sur le fait que la Fnac envisage la transaction par échange d'actions. Or, les titres de Darty sont cotés à Londres tandis que ceux de la Fnac le sont en France. Si la transaction était réalisée dans les conditions proposées par la Fnac, cela impliquerait pour les actionnaires de Darty de placer leurs avoirs sur une place boursière sensible aux fluctuations de l'euro.

La direction générale de Darty ne soutiendrait pas le projet de la Fnac

L'un des autres éléments allant à l'encontre de la volonté de la Fnac serait l'opposition du directeur général de Darty, Régis Schultz. D'après nos confrères de La Tribune, celui-ci militerait en effet pour que celle-ci ne se fasse pas. En façade, toutefois, le principal intéressé déclare ne pas avoir d'avis et laisser le soin au conseil d'administration de prendre sa décision.

En dépit des éléments bloquants auxquels elle fait face, la Fnac a aussi des arguments à faire valoir auprès des administrateurs de Darty. Selon un audit commandé au cabinet Ernst & Young, son rapprochement avec Darty pourrait générer 85 M€ d'économies d'échelle. La moitié d'entre elles proviendraient des meilleures conditions d'achats que les deux enseignes pourraient obtenir sur leurs approvisionnements en produits informatiques et d'électronique grand public. L'un des autres atouts de la Fnac réside dans le fait que deux des actionnaires de Darty, le fond britannique Knight Vinke et son homologue français DNCA, qui détiennent 23,6% du capital de Darty, ont annoncé qu'ils soutiennent le projet d'acquisition.

L'OPA reste une option possible en cas de refus de Darty

Un autre des soutiens de la Fnac provient des marchés boursiers eux-mêmes. Depuis que l'enseigne a publiquement fait part de son projet d'acquisition, la valeur de l'action Darty a bondi de 22%. Elle risquerait de baisser si le projet n'était pas mené à bien.

Si le conseil d'administration de Darty devait donner un avis  négatif sur le projet d'acquisition de la Fnac à l'issue du délai qu'il vient de demander, le candidat acquéreur pourrait retirer son offre. Mais il pourrait aussi tenter alors une approche plus hostile, en empruntant cette fois-ci le chemin de l'OPA.

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