Le circuit d'approvisionnement des systèmes x86 d'occasion se structure

Les revendeurs de matériels d'occasion s'approvisionnent auprès de brokers qui eux-mêmes achètent des produits chez des intégrateurs, des constructeurs et des spécialistes de la location. Cette répartition des rôles parfois encore floue tend à se préciser, ce qui réduit l'effort des revendeurs.

A l'heure actuelle, la grande majorité des équipements x86 d'occasion revendus aux entreprises est récupérée par de gros intégrateurs ou des spécialistes de la location comme SCC, Leasecom, GE Capital ou Econocom. Ces deux catégories d'acteurs jouent alimentent des brokers auprès desquels se fournissent revendeurs et sites Web spécialisés dans l'occasion. Une entreprise comme SCC est d'ailleurs sur les deux fronts : c'est un intégrateur dont la filiale SCH Leasing propose une offre de location. « Lorsque les matériels sont en location depuis environ trois ans, nous les récupérons pour les revendre à des brokers », explique Nicolas Flipo, responsable recyclage chez SCC. De la même façon, lorsque l'entreprise remporte un appel d'offres pour renouveler un parc, elle reprend l'existant et le revend ensuite. Ce processus de récupération naguère réalisé en interne par SCC est depuis peu délégué à Recyclea, une co-entreprise créée par l'intégrateur et la société Environnement Recycling, qui a traité 80 000 machines depuis un an. Les constructeurs ont également une activité de reprise de parc. C'est par exemple le cas d'IBM, au travers d'IBM Global Asset Recovery Services. « Dans cette entité, des traders sont dédiés à la vente de serveurs x86 et Unix auprès d'un réseau de brokers certifiés », explique Michel Pochitaloff-Huvale, responsable environnement chez IBM.

Tous ces acteurs effectuent un premier tri des équipements récupérés pour les orienter vers la destruction, le recyclage ou le marché de l'occasion. « Après audit et test des PC, des serveurs et des écrans LCD, seuls sont revendus aux brokers des produits qui peuvent être réemployés », explique Laurent Lamoureux, directeur recyclage et brokerage de la SSDI Econocom. La récupération est réalisée hors du champ d'action de la DEEE, qui ne concerne pour l'instant que les produits grand public. « Mais les intervenants DEEE cherchent à reprendre des parcs pour les revendre aux brokers, se livrant à une cours eaux volumes pour amortir leurs sites industriels », précise Laurent Lamoureux.

Un réseau de brokers qui pratiquent la vente indirecte

Constructeurs, loueurs et intégrateurs alimentent donc un réseau de brokers. « Les brokers français sont des petites structures, comme ATF, Broke Systèmes ou Dataserv, dont les chiffres d'affaires se situent entre 1 et 5 millions d'euros par an », explique Laurent Lamoureux. Un autre broker, Bis Repetita, se fournit aussi bien auprès de SCC/Recyclea que d'Econocom.

Le reconditionnement devient un métier à part entière qui tend à reposer des plus en plus sur les épaules des brokers. « Ce que nous fournissons aux revendeurs est prêt à être revendu au client final », affirme ainsi Christian Rouch, PDG de Bis Repetita. D'autant que les brokers sont habilités à réaliser certaines opérations. Ainsi, si une simple boutique a le droit de réinstaller un Windows strictement identique à celui initialement installé sur un PC ou un serveur, il n'en va pas de même en cas de changement de version. « Nous sommes Microsoft Authorized Refurbisher, ce qui signifie que l'on peut mettre à niveau des licences, moyennant un accord financier entre Microsoft, le revendeur et nous », détaille Christian Rouch.

Des centaines de boutiques et sites de ventes en ligne

Ces brokers s'interdisent pour la plupart de revendre eux-mêmes aux entreprises. « Nous passons par des distributeurs, revendeurs et boutiques en ligne, ainsi que par des sociétés de maintenance », explique Christian Rouch. Ces boutiques et revendeurs sont nombreux et de petite taille, mais très visibles sur le Web qui constitue leur principal canal de vente. Ils se nomment par exemple Sorepi, MicroKDO ou iPCZEN. Sorepi revend via son site Web 250 à 300 produits par mois, tandis qu'iPCZEN écoule (dans sa boutique et sur le Web) une trentaine de produits par mois. Des chiffres à comparer aux 8000 unités mensuelles que commercialise un broker comme Bis Repetita.

Une chaîne dont les maillons se recouvrent

Ce schéma d'approvisionnement et de distribution n'est toutefois pas figé. Ainsi, un Bis Repetita s'approvisionne auprès de SCC ou Econocom mais rachète aussi des parcs directement aux entreprises. Pour sa part, Itancia reprend des parcs à des intégrateurs et revend lui-même les machines. De plus, les tâches d'audit et de tri sont réparties. « Tantôt nous réalisons l'audit complet du parc d'une entreprise, tantôt c'est l'intégrateur qui s'en charge et nous intervenons juste pour reprendre les machines », explique Régis Robin, responsable développement durable et qualité chez Itancia.

Même les revendeurs et boutiques ne se contentent pas de vendre et s'affranchissent parfois des brokers. Sorepi, par exemple, s'approvisionne en partie, directement auprès des acteurs du premier niveau (SCC ou GE Capital) et récupère aussi bien des matériels entièrement reconditionnés que des produits qu'il s'agit encore de tester et de remasteriser. iPCZEN, qui s'approvisionne chez Recyclea, Econocom ou Bis Repetita, récupère rarement des produits entièrement repackagés. « Il s'agit généralement d'une prestation payante que nous préférons prendre à notre charge en partant d'un produit qui est au mieux testé et dont le disque dur est vierge. L'installation d'un système et d'un ensemble d'applications de base nous prend environ une heure par produit mais nous permet de dégager quelques 100 € de marge supplémentaire », affirme Andrien Herrant, technico-commercial chez iPCZEN. Toutefois, la tendance est bien à la séparation des tâches. Dès lors, les revendeurs vont, de plus en plus acheter et revendre des produits prêts à l'emploi. Leur métier et leurs marges se rapprocheront ainsi probablement de ceux de la revente de matériels neufs.

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