Les pôles de compétitivité incités à s'autofinancer et à entraîner davantage de croissance

Commandé à l'automne dernier, le deuxième rapport d'évaluation des pôles de compétitivité a été remis au gouvernement le 19 juin. Réalisé par les cabinets Erdyn et Bearing point il permet un deuxième point d'étape, après celui de 2008. Ce point porte sur la période 2009 / 2012 et repose sur une enquête menée auprès de 5 500 membres des pôles et 1 500 entretiens. Les pôles ont été créés en 2005. Le prochain point d'étape se fera en 2016.

Parmi les points saillants du rapport, on relève une appréciation globalement positive mais plusieurs points critiques. Un sujet a même été  évité, celui du nombre des pôles, jugé trop important par beaucoup d'acteurs du numérique. Les auteurs ne se prononcent pas sur le sujet, mais veulent encadrer le développement des pôles de compétitivité de plusieurs manières.

D'abord, il leur est demandé de s'autofinancer à 50% (contre 28% actuellement). C'est une question de bonne gestion de l'Etat qui restreint ses aides. Il consacre tout de même 200 millions d'euros par an aux pôles via le Fonds unique interministériel. C'est également un moyen de contraindre les pôles à trouver par eux-mêmes une parie de leur financement. Les pôles sont incités à devenir plus efficaces.

Les résultats commercialisables se font attendre

Le rapport préconise ainsi de les faire aboutir à davantage de croissance économique. Si les dépôts de brevets et les projets labellisés sont en nombre, les résultats commercialisables se font attendre. Le rapport préconise « une vision complète du cycle de projet » et au final de meilleurs débouchés. Non seulement les pôles eux-mêmes, mais l'éco-système développé autour, sont invités à travailler dans ce sens.

Le rapport suggère également la mise en place d'outils de reporting pour mesurer les résultats finaux, donc tout ce qui concoure à la mise sur le marché des projets. Les contrats de performance  et les feuilles de route stratégique signés par les pôles pourraient contenir des objectifs en ce sens.

Concernant l'international, le rapport considère que « les premières relations ont été posées ». Beaucoup de nos interlocuteurs regrettent pourtant le manque de débouchés internationaux des pôles français et leur manque de taille. L'un expliquant l'autre.

Les répartir en deux catégories

Globalement, le rapport préconise de reconduire la politique des pôles de compétitivité, mais de mieux l'encadrer. Il veut les répartir en deux catégories, ceux à vocation internationale, que l'Etat suivrait, et ceux à vocation « compétitivité et innovation», qui seraient conduits conjointement par l'Etat et par les Régions. Ces dernières étant très demandeuses.

L'Etat va également conduire une concertation avec les acteurs de la politique des pôles pour engager une nouvelle phase. Le rapport souhaite un repositionnement de la politique des pôles dans la stratégie industrielle de l'Etat et dans son système d'appui à l'innovation. Ce rapport concerne donc les pôles évidemment, mais aussi une partie de la politique industrielle de l'Etat et de l'action économique des Régions.

 

 

Les pôles en chiffres

Il existe 71 pôles de compétitivité. Ils représentent 900 projets de R&D et 2,7 milliards d'euros de financements publics. Le nombre moyen d'adhérents d'un pôle se situe à 187. Un millier de brevets ont été déposés entre 2008 et 2011. 66% des entreprises membres affirment avoir créé des emplois, 80% en avoir maintenu. Les pôles agissent sur 85 technologies clés, chaque pôle en moyenne  travaille sur 12 technologies. Le budget moyen des pôles s'élève à 1,09 million d'euros en 2011.

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