Les temps sont durs pour Acer qui cherche une nouvelle stratégie gagnante

JT Wang, le CEO d'Acer, quittera ses fonctions en juin prochain

JT Wang, le CEO d'Acer, quittera ses fonctions en juin prochain

Bien connu pour ces PC portables d'entrée de gamme, Acer n'inspire pas vraiment l'image d'un fabricant capable de proposer aussi des produits haut de gamme. Pourtant, concevoir des matériels pour les clients les plus exigeants pourrait contribuer à redresser l'activité en berne du fabricant.

Face à la ruée des consommateurs sur les tablettes et les smartphones, l'activité PC d'Acer hier florissante mord aujourd'hui la poussière. L'an dernier, ses ventes d'ordinateurs ont connu une baisse encore plus forte que celles de ses principaux concurrents, selon IDC. Au point que la publication de pertes financières chaque trimestre s'apparente désormais à une routine pour la société.

Cette situation difficile a forcé J.T Wang, le CEO d'Acer, à annoncé mardi dernier qu'il quittera ses fonctions en juin prochain. Dans le même temps, le fabricant a fait savoir qu'il allait supprimer 7% de ses effectifs. Dans ce contexte on ne peut plus tendu, l'entreprise va mettre en place un comité consultatif qui sera chargé d'élaborer une nouvelle stratégie.

Fini de compter sur le modèle Wintel

Sa tâche ne sera pas aisée tant les points d'appui sont difficiles à trouver. En effet, le modèle Wintel s'est fissuré avec l'accroissement de la demande en terminaux mobiles. Or, c'est lui qui a fait avancer Acer pendant des années et l'a aidé à devenir le deuxième fabricant mondial d'ordinateurs en 2009. Acer ne peut pas non plus compter sur Windows 8 et le concept d'Ultrabook d'Intel qui n'ont pas réussi à ressusciter le secteur du PC.

La force d'Acer sur le marché grand public aura plutôt joué en sa défaveur depuis le retournement des ventes de PC, selon IDC. Tous les fabricants d'ordinateur ont, certes, été touchés par la déferlante des tablettes. Mais des constructeurs tels que Dell et HP ont réussi à limiter la casse en ciblant aussi le marché des entreprises qui, elles, continuent d'acheter des PC. De son côté, Lenovo a capitalisé sur sa position de leader en Chine pour devenir numéro un mondial.

Acer, lui, a plutôt misé sur le marché des PC d'entrée de gamme où il s'est bâti une solide réputation. Même sur le segment des tablettes, il a essayé de vendre moins cher que ses rivaux. Son modèle Iconia W4, une tablette de 8'' sous Windows 8.1, est commercialisé à partir de 234 $. L'Iconia B, un modèle sous Android, fait encore mieux avec un prix de départ à 130 $. Si cette politique de prix bas a permis au fabricant de rester sur les radars du grand public, elle a en contrepartie mis à mal ses marges.

L'une des options qui se présente aujourd'hui à lui est de concevoir une gamme de PC plus haut de gamme. Le taïwanais a fait un pas dans ce sens l'an dernier avec le lancement de l'Aspire S7. Ce PC portable sous Windows doté d'un mince châssis en aluminium est vendu à partir de 1200 $. Le produit et ses successeurs ont rencontré un certain succès avec des ventes atteignant les 2000 à 3000 unités par mois, selon la société d'études Canalys.

Monter en gamme sur le PC ne suffira pas

Vendre des ordinateurs plus haut de gamme pourrait stopper l'hémorragie que subissent les finances d'Acer. Mais vu l'état actuel du marché du PC, il est peu probable que cela aide le constructeur à croître de nouveau de façon conséquente. « Vous ne pouvez pas vous attendre à ce que les fabricants de PC vendent plus de machines. Sur ce marché, le gagnant est celui qui parvient à maintenir ses ventes en volume », explique James Wang, analyste chez Canalys.

Acer devrait peut-être se faire une place sur de nouveaux marchés ou mieux se faire connaître des entreprises. Certain de ses concurrents on suivi ce chemin : Lenovo, par exemple, qui a racheté des fabricants de PC dans des pays en développement ; HP et Dell, également, qui vendent leurs matériels dans le cadre de « solutions » pour entreprises qui intègrent aussi des services.

« Si Acer continue à ne vendre que des PC, il sera trop tard pour lui dans quelques années », prédit Eileen He, analyste au Gartner.

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