Nous avons souvent évoqué dans ces colonnes les relations de plus en plus tendues entre l'Etat et les PME, du fait de la massification des achats de la puissance publique (en clair leur centralisation et l'élimination des petits fournisseurs pour cause de restructuration budgétaire). Nos confrères des Echos, mettent aujourd'hui le doigt sur l'autre volet du dossier : les relations entre les PME et les grandes entreprises. Ils publient une interview de Jean-Claude Volot, médiateur des relations interentreprises industrielles et de la sous-traitance. Interview où les accusations sont violentes et le langage inhabituel dans les colonnes des Echos, il est vrai que Jean-Claude Volot n'est pas un haut fonctionnaire ou un politique mais un industriel.
Jean-Claude Volot parle ainsi de « pratiques tout à fait illégales », « d'un système qui détruit le tissu industriel français », d'actes illégaux pratiqués chaque jour par milliers, « d'acheteurs de grands groupes qui pillent les PMI ». La médiation a recensé 36 mauvaises pratiques.
Il accuse par exemple : « des appels d'offres avec des prix et des conditions irréalisables... des clauses de responsabilités léonines...l'autofacturation (une société extérieure gère la facture du fournisseur !), le « quick saving » (le fournisseur doit verser une somme à son donneur d'ordre à la signature du contrat avec lui !), le pillage de la propriété intellectuelle (les grands groupes s'approprient les innovations de leurs sous-traitants !).
Jean-Claude Volot veut, par cette interview, inciter les PME à ne plus avoir peur (« on se croirait en Sicile ou en Corse, c'est l'omerta »).
PME / grandes entreprises : faut-il parler d'omerta ?
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