Sage PE met à l'amende les clients infidèles à ses contrats de mise à jour

L'éditeur majore le prix de ses contrats de mise à jour pour les entreprises qui n'y souscrivent pas d'une année sur l'autre. Les nouveaux clients sont également concernés s'ils ne signent pas ce type de contrat au plus tard 60 jours après l'acquisition de leur licence. Des mesures qui irritent les revendeurs de l'éditeur confrontés à une décision unilatérale qui leur laisse quelques jours seulement pour avertir les clients du changement.

Les partenaires de Sage PE (Petites Entreprise) ont récemment reçu un recommandé par lequel l'éditeur les informe d'une modification des conditions commerciales liées aux contrats de mise à jour qu'ils revendent pour son compte. Principe du changement apporté : majorer le coût de réactivation d'un contrat d'évolution annuelle (CEA) qui aurait été résilié par un client une ou plusieurs années auparavant. En pratique, toute entreprise resouscrivant à un contrat résilié l'année précédente devra ainsi payer le prix normal d'un CEA majoré de 25%. Un taux qui passe à 50% pour deux années de mise en sommeil du contrat, à 75% pour trois années et à 100% pour quatre années et plus. Sage PE n'oublie pas non plus d'inciter fortement les nouveaux acheteurs de ses logiciels à souscrire à un CEA. Ces derniers auront en effet 60 jours pour le faire suite à l'achat de leur(s) licence(s), sans quoi le prix du contrat de mise à jour sera gonflé de 25%.

Des délais trop courts pour prévenir les clients

Sur le principe, la mesure n'est pas totalement décriée par les revendeurs de Sage qui comprennent cette volonté de favoriser les clients fidèles (encore que si Sage met en place un « malus » pour les infidèles, il ne crée pas de bonus pour les fidèles). En revanche, ces derniers s'insurgent avec force sur la façon don telle est appliquée et le manque de dialogue qui l'entoure : « Sage a pris cette décision, encore une fois unilatéralement, le 15 mars et nous donne jusqu'au premier avril pour avertir nos clients de souscrire un CEA afin d'éviter des pénalités. C'est un délais évidemment bien trop court », s'emporte un revendeur. Le temps donnée aux revendeurs est d'autant plus réduit que si le courrier de Sage PE est bien daté du 15 mars, il a été reçu plusieurs jours après par ses partenaires, le 21 mars pour certain. Le délai de 60 jours laissé aux nouveaux clients pour souscrire un CEA n'est pas non plus du goût des revendeurs interrogés. Comme l'explique l'un d'entre eux, « les petites entreprises traversent une crise grave. Leur vendre une licence et leur demander dans la foulée d'acquérir un contrat de mise à jour est un véritable frein à notre action commerciale. En période crise économique, nous attendons plutôt des promotions que des sanctions pour les clients.»

Une parade de Sage contre les procédés de certains revendeurs ?

Pour les revendeurs de l'éditeur, les dernières mesures qu'il a prises visent à générer plus de revenus, récurrents de surcroît, à un moment où le marché est difficile. Parmi eux, il en est pour regretter que certains de leurs homologues aient, d'une certaine façon, donné le bâton pour se faire battre. « Jusqu'ici, un client pouvait faire cesser son contrat de mise à jour quand il le voulait et le reprendre sans surcoût une autre année. Sachant que Sage livre ses mises à jour tous les ans en novembre, certains revendeurs s'arrangeaient pour faire souscrire, par exemple, 50 contrats de mise à jour en janvier pour les arrêter au 30 novembre. Ils touchaient ainsi une remise supplémentaire de Sage sur le volume de contrats signés et obtenaient en plus deux mises à jour pour le prix d'une pour leurs clients. L'affaire était d'autant plus intéressante que lorsqu'ils refaisaient souscrire un contrat aux même 50 clients après un an de pause, ils recevaient de nouveau une remise sur le volume de la part de Sage alors qu'il s'agissait en fait de renouvellements. Certains s'en sont trop vanté et cela a finit par arriver aux oreilles de la direction », détaille un partenaire de Sage PE qui s'agace néanmoins lui aussi de l'habitude de l'éditeur à changer les règles du jeu en permanence.

Ce revendeur va d'ailleurs plus loin dans la critique. Il comprend que certains clients ne souscrivent pas, ou irrégulièrement, aux mises jour au vu de la faiblesse des évolutions fonctionnelles pertinentes dans les nouvelles versions des logiciels de Sage PE. « Habituellement, les mises à jour facturées par les éditeurs correspondent à entre 10 et 20% du prix de la licence initiale. Sage ne respecte par ce ratio. Pour un logiciel comme Batigest, la licence monoposte est facturée 550 € et le contrat de mise à jour 250 € », ajoute un de ses homologues. A l'évidence, la nouvelle clause de réactivation de Sage n'est pas de nature à replacer ses tarifs de mises à jour dans la moyenne des éditeurs citée par ce partenaire.

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