SalesForce fait pression pour empécher le rachat de Linkedin par Microsoft

Dans la Silicon Valley, les apparences sont toujours trompeuses, les relations ont toujours été complexes entre Satya Nadella et Marc Benioff. (Crédit D.R.)

Dans la Silicon Valley, les apparences sont toujours trompeuses, les relations ont toujours été complexes entre Satya Nadella et Marc Benioff. (Crédit D.R.)

Au mois de juin dernier, Microsoft avait créé la surprise en annonçant la plus importante acquisition de son histoire : la signature du rachat de LinkedIn pour 26,2 milliards de dollars. Mais aujourd'hui, Salesforce essaye de convaincre l'Union européenne que le contrôle des données de LinkedIn n'est pas conforme aux lois antitrust.

Le directeur des affaires juridiques de Salesforce, Burke Norton, compte faire valoir auprès de l'autorité de la concurrence de l'UE que, après le rachat de LinkedIn par Microsoft, le contrôle qu'exercera la firme de Redmond sur l'ensemble des données de LinkedIn est anticoncurrentiel. Au mois de janvier 2016, Margrethe Vestager, la commissaire européenne à la Concurrence de l'UE, avait déclaré que son agence chercherait à déterminer si l'utilisation des données d'une entreprise est préjudiciable ou non à la concurrence, et la demande de Salesforce semble faire directement écho à ces propos. « Le projet de rachat de LinkedIn par Microsoft menace l'innovation et la concurrence », a déclaré hier dans un communiqué Burke Norton. « En acquérant la propriété des données exclusives de 450 millions de comptes LinkedIn de professionnels répartis dans plus de 200 pays, Microsoft pourra empêcher ses concurrents d'accéder à ces données, et ce faisant, disposera d'un avantage concurrentiel injuste ».

AdTech AdCette plainte illustre en partie l'état des relations entre Microsoft et Salesforce. Plus tôt cette année, les deux entreprises s'étaient affrontées dans une guerre d'enchères pour mettre la main sur LinkedIn, mais Microsoft avait remporté la bataille. Depuis, le CEO de Salesforce, Marc Benioff, mène plusieurs offensives contre Microsoft. Le président et directeur juridique de Microsoft, Brad Smith, n'a pas mâché ses mots pour répondre à Salesforce, pointant en particulier la position dominante de l'entreprise sur le marché du CRM. « Les États-Unis, le Canada et le Brésil ont déjà donné l'autorisation de boucler ce rachat », a-t-il déclaré. « Nous allons poursuivre notre travail afin de maintenir une concurrence sur les prix dans un marché du CRM dominé par Salesforce, qui se traduit aujourd'hui par un prix élevé pour les clients ».

Les relations se tendent entre Microsoft et Salesforce

Même si l'UE ne bloque pas l'acquisition de LinkedIn par Microsoft, celle-ci pourrait décider d'examiner le rachat de plus près et reporter d'autant le bouclage de la transaction, de plusieurs mois probablement. Microsoft et LinkedIn ont prévu de signer définitivement cette année. Mais, ce n'est qu'une des batailles récentes que se mènent depuis peu les deux entreprises. Malgré ses accords de partenariat avec Microsoft, Salesforce a récemment annoncé qu'elle déplacerait un plus grand nombre de charges de travail dans le cloud d'Amazon. En réponse, Microsoft a obtenu de Hewlett-Packard Enterprise de quitter Salesforce pour Dynamics 365. On est bien loin de l'année 2014, où les deux entreprises avaient conclu un partenariat stratégique historique.

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