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Microsoft étend son empire au Moyen Orient avec G42

L'entreprise G42, basée aux Émirats arabes unis, se rapproche de Microsoft pour alimenter les marchés du Moyen Orient et d'Afrique de services cloud et IA. (Crédit Rüdiger Meier/Wikipédia)

Outre l'extension de son partenariat sur l'IA d'Azure et d'autres services cloud, cet investissement de 1,5 Md$ permettra au président de Microsoft, Brad Smith, de rejoindre le conseil d'administration de G42.

Microsoft étend son partenariat avec l'entreprise G42, basée aux Émirats arabes unis et spécialisée dans la recherche sur l'IA, le cloud et la fourniture de services de centres de données. L'investissement de 1,5 milliard de dollars sert aussi de ticket d'entrée au conseil d'administration de G42 du président de Microsoft, Brad Smith. « G42 exploitera ses applications et services d'IA sur Microsoft Azure et s'associera à Microsoft pour fournir des services ou des offres avancés basés sur l'IA à des clients du secteur public mondial et à de grandes entreprises », ont indiqué les deux entreprises dans un communiqué commun. « Par ailleurs, G42 et Microsoft travailleront ensemble pour proposer une IA avancée et une infrastructure numérique aux pays du Moyen-Orient, de l'Asie centrale et de l'Afrique », ont-elles ajouté. En septembre de l'année dernière, les deux fournisseurs avaient conclu un accord pour introduire des offres de cloud locales et collaborer pour libérer le potentiel des capacités d'IA avancées sur la plateforme Azure. Cet investissement pourrait être considéré comme une extension de l'accord précédent.

En octobre de l'année dernière, l'éditeur avait lancé son Cloud for Sovereignty en avant-première publique et prévoit de le rendre généralement disponible en décembre avec l'aide de partenaires comme G42, Accenture, Atea et Leonardo. Les rivaux de Microsoft ont aussi construit des centres de données à grande échelle à un rythme soutenu dans la région pour répondre à la demande stimulée par l'adoption du cloud, alors que les entreprises du Moyen-Orient modernisent des applications, notamment des ERP et, dans le sillage de la pandémie, ont commencé à adopter le travail à distance. En août, Amazon Web Services (AWS) a ouvert une région cloud à Tel Aviv et a déclaré qu'elle investirait 7,2 milliards de dollars en Israël d'ici à 2037. En février, Oracle a déclaré qu'il investirait 1,5 milliard de dollars en Arabie saoudite pour accroître sa capacité de stockage cloud.

L'an dernier, G42 et Microsoft ont également signé deux autres accords. En novembre, l'éditeur a annoncé la disponibilité du grand modèle de langage (LLM) arabe Jais de G42 sur son offre Azure AI Cloud Model-as-a-Service. En avril de l'année dernière, la firme de Redmond a signé un accord avec G42 pour développer des offres basées sur l'IA adaptées au secteur public. Outre l'exécution de ses applications sur Azure, cet investissement permettra aux deux entreprises de soutenir le développement d'un vivier de talents qualifiés et diversifiés dans le domaine de l'IA dans la région. Les deux entreprises ont déclaré qu'elles prévoyaient également de créer un fonds pour les développeurs avec un investissement d'un milliard de dollars.

Abandon du marché chinois, en arrière-plan de l'accord ?

Le partenariat commercial entre Microsoft et G42, selon la déclaration commune, est soutenu par des garanties données aux deux gouvernements par le biais d'un accord inédit visant à appliquer le développement et le déploiement responsables de l'IA. « Les deux entreprises iront de l'avant en s'engageant à respecter les lois et réglementations américaines et internationales en matière de commerce, de sécurité, d'IA responsable et d'intégrité commerciale », ont déclaré les fournisseurs, ajoutant que le travail sur ces sujets était régi par un accord d'assurance intergouvernemental (Intergovernmental Assurance Agreement, IGAA) détaillé entre G42 et Microsoft, qui a été élaboré en étroite consultation avec les gouvernements des Émirats arabes unis et des États-Unis. Le fait que G42 ait accepté de se conformer à la réglementation commerciale américaine et le moment choisi pour l'investissement pourraient donner lieu à des spéculations selon lesquelles l'abandon du marché chinois par G42 pourrait être à l'origine de l'accord.

La saga a commencé en janvier lorsque des législateurs américains ont demandé une enquête sur G42 en raison de son association avec des entités chinoises. Dans une lettre ouverte adressée à Gina Raimondo, secrétaire du ministère américain du Commerce, Mike Gallagher et le président de la House China Select Committee ont fait part de leurs inquiétudes quant aux relations étendues que G42 entretient avec les services militaires et de renseignement chinois ainsi qu'avec d'autres entités d'État. En février, le CEO de G42, Peng Xiao, a déclaré que l'entreprise réduisait sa présence en Chine pour investir sur les marchés occidentaux, tels que les États-Unis, le Royaume-Uni, l'Allemagne et d'autres marchés comme Israël. Parmi les partenaires de G42 aux États-Unis figurent des entreprises comme OpenAI et Cerebras Systems. Alors qu'OpenAI s'est associée à G42 pour étendre ses activités sur le marché du Moyen-Orient, G42 s'est associée à Cerebras Systems pour créer des superordinateurs d'IA. Des spéculations circulent également sur le fait que le CEO d'OpenAI, Sam Altman, a été en pourparlers avec G42 pour lever des fonds pour la construction d'usines de production de puces.

Edition du 17/04/2024, par






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