Vivatech 2025 : les annonces fusent autour de l'IA

A l'occasion de Vivatech, Arthur Mensch, co-fondateur et DG de Mistral et Jensen Huang, CEO de Nvidia, ont signé un partenariat pour créer un datacenter IA sous les auspices du président Emmanuel Macron. (Crédit Photo : Elysée)

A l'occasion de Vivatech, Arthur Mensch, co-fondateur et DG de Mistral et Jensen Huang, CEO de Nvidia, ont signé un partenariat pour créer un datacenter IA sous les auspices du président Emmanuel Macron. (Crédit Photo : Elysée)

La 9ème édition du salon Vivatech a ouvert ses portes avec l'IA comme thématique forte. Des annonces du président Macron autour du partenariat entre Mistral et Nvidia pour la création d'un datacenter IA en France aux start-ups oeuvrant dans différents domaines (cybersécurité, industriel, médical,...), l'évènement était dense.

Tout l'écosystème du numérique s'est donné rendez-vous à la Porte de Versailles à Paris pour le salon Vivatech. Une édition regroupant pas moins de 14 000 exposants (start-ups, grandes entreprises, administrations, représentations étrangères,...) et inauguré par Clara Chappaz, ministre déléguée à l'IA et au numérique. Elle a rappelé que « la France est une puissance d'innovation, et nous devons soutenir la création d'entreprises capables de concevoir les technologies indispensables à notre avenir ». Et parmi ces technologies, il y a l'intelligence artificielle devenue le thème incontournable du salon. Dans la continuité du sommet sur l'IA au début de l'année, la ministre a vanté les atouts de la France, « des chercheurs et des formations de haut niveau, des start-ups dynamiques,... ».

Une manière de préparer la venue d'Emmanuel Macron en fin d'après-midi pour saluer un partenariat entre Mistral AI et Nvidia. En effet, les deux sociétés ont signé un accord pour la création d'un datacenter en banlieu parisienne comprenant jusqu'à 18 000 GB200 (combinant des CPU Grace sous Arm et des GPU Blackwell) de Nvidia avec une consommation électrique débutant à 40 MW et pouvant aller jusqu'à 100 MW. Baptisé Mistral Compute, cette infrastructure cloud doit apporter « une autonomie stratégique » aux entreprises européennes, a indiqué sur scène Arthur Mensch, co-fondateur et directeur général de Mistral aux côtés de Jensen Huang, CEO de Nvidia (présent à Paris dans le cadre de la GTC qui se déroulait en parallèle de Vivatech). Plusieurs sociétés ont déjà affiché leur intérêt pour ce projet, Orange, BNP Paribas, Schneider Electric, SNCF, Thales,... Aucun détail n'a été donné sur le montant de ce projet. 

L'IA se diffuse dans les start-ups

En dehors des grandes annonces, Vivatech est aussi l'occasion de découvrir des start-ups dans des domaines variées. Ainsi, sur la cybersécurité, la société Akawan adresse la délicate question de la protection des données sensibles à l'ère de la GenAI. Fondée en 2015 à Toulouse par Frédéric Laplagne, l'entreprise s'est d'abord concentrée naturellement sur les secteurs aéronautique et spatial avant d'élargir son périmètre. Aujourd'hui, la jeune pousse lance Bolsai, un logiciel pour sécuriser les données envoyées aux assistants de GenAI, en limitant les risques de fuite d'informations. Concrètement, la solution se sert de l'IA pour anonymiser automatiquement les contenus sans nuire à la qualité des réponses et effectuer des tâches simples (résumés, traductions) tout en bloquant l'envoi de données sensibles à des systèmes tiers. « Nos équipes, composées de mathématiciens et de docteurs en informatique, ont conçu un système capable de détecter automatiquement les données sensibles en tenant compte du contexte : noms, informations industrielles ou molécules pharmaceutiques », souligne le dirigeant. Déjà en production dans plusieurs secteurs, Bolsai peut être utilisé comme chatbot, mais un extension sur ChatGPT pour Chrome existe.







Frédéric Laplagne, fondateur d'Akawan, présente Bols.AI, une solution qui anonymise automatiquement les données envoyées aux chatbots génératifs tout en protégeant les informations sensibles grâce à une version locale. (Crédit photo: LC)

L'IA peut servir aussi dans le domaine ferroviaire avec Railwai (pour Rail with AI). Co-fondée et dirigée par Jean-Michel Estibals depuis 2021 à Montpellier, la société propose une offre de maintenance prédictive des infrastructures ferroviaires, « la voie, les caténaires et la signalisation ». Le constat est sans appel, « 12% des trains en France sont retardés ou annulés et 45% est la conséquence d'un problème d'infrastructure », ajoute-t-il. La société a donc collecté des données auprès des clients (RATP, SNCF,...) « de capteurs IoT, de wagon d'inspection avec des Lidar, des images hautes définition » qui une fois traitées vont être contextualisées pour créer plusieurs modèles. « Nous allons créer des signatures de défaut par exemple sur l'évolution du profil de ballaste en fonction du trafic attendu, du matériel utilisé. Puis ensuite, nous allons pouvoir dire que dans tel contexte, il y aura à ce point kilométrique, à ce moment-là tel défaut », explique Jean-Michel Estibals. Anticiper, « c'est économiser jusqu'à 15% des coûts de maintenance et améliorer la disponibilité des infrastructures », observe-t-il.



Railwai assure la maintenance prédictive des infrastructures ferroviaires en s'appuyant sur l'IA. (Crédit Photo : JC)

Autre exemple dans la maintenance, Golana Computing a créé une solution pour surveiller des équipements industriels en s'appuyant sur du deep learning adapté aux champs magnétiques. Pour cela, la société créée en 2023 - issue du laboratoire grenoblois Spintec du CNRS - a mis au point un logiciel et des capteurs capables « de détecter et d'analyser des sons, des vibrations au sein des équipements pour savoir s'il y a une anomalie (avec des codes couleurs) tout en déterminant les causes profondes », explique Alexandre Mouillon, ingénieur chercheur au sein de la start-up. Les rapports souvent « un peu complexes » s'adressent à des techniciens ou des ingénieurs, Goalana Computing a donc eu l'idée « d'ajouter un module d'IA générative intégrant de la documentation technique (Scada ou autres) pour créer un chat où les utilisateurs peuvent interagir. L'assistant est capable de lui proposer des recommandations d'intervention », complète-t-il. La start-up a noué dés sa création plusieurs partenariats (Delonghi, Rombat, ...) pour entraîner et affiner ses algorithmes.

Vivatech start-up

Golana Computing surveille les vibrations et les sons des équipements industriels pour la maintenance. (Crédit Photo : JC)



s'abonner
aux newsletters

suivez-nous

Publicité

Derniers Dossiers

Cybersécurité, le double visage de l'IA

Cybersécurité, le double visage de l'IA

En cybersécurité, l'IA joue un double rôle : le gentil en aidant à détecter et à prévenir les menaces, à automatiser les processus de sécurité, à simuler et anticiper les...

Publicité