Fort d'un premier semestre où ses revenus liés aux services ont progressé de 12%, Computacenter France prévoit que ce pan d'activité représentera plus de 15% de son chiffre d'affaires global en 2009. Patrick Tuil, le directeur des services du Corporate Reseller, compte parmi les principaux artisans de cette évolution. Il détaille ici les leviers sur lesquels l'entreprise joue pour la mener à bien.
Distributique.com : Comment est organisée l'activité services de Computacenter en France ? Patrick Tuil : Nous intervenons principalement dans les métiers de l'assistance technique, surtout en délégation de personnel, l'infogérance d'infrastructure, la maintenance, et les projets / conseil. Pour délivrer ces services, Computacenter France mobilise 700 personnes, soit les deux tiers de ses effectifs. En ce qui concerne les techniciens, nous les avons regroupés l'an dernier au sein d'une seule et même organisation. Auparavant, ils étaient répartis par métier. Nous conservons tout de même des Business Unit dédiées par type de prestations. Elles regroupent des ressources qui interviennent en amont des techniciens d'intervention. Leur travail consiste notamment à créer de nouvelles offres et à fournir du support avant-vente. Distributique.com : D'après les résultats préliminaires du groupe Computacenter, sa filiale française a vu son chiffre d'affaires dans les services progresser de 12% au premier semestre 2009. Quels sont les résultats enregistrées par type de prestation ? Patrick Tuil : Il ne m'est pas possible de communiquer sur ces chiffres dans le détail. En revanche, je peux dire que l'infogérance, qui représente une part importante de nos activités de services, a réalisé une croissance au moins quatre fois supérieur aux 5% attendus par le Syntec Informatique pour ce marché en 2009. Dans le domaine des projets et du conseil, la progression est encore plus forte. En ce qui concerne l'assistance technique, nous n'enregistrons pas de recul mais il faut reconnaître une certaine tension sur le marché. Elle s'explique par le fait que la délégation de personnel est un des premiers budgets IT sur lequel les entreprises font des économies dans un contexte économique difficile. Computacenter France compense toutefois les défections de certains clients par son activité d'infogérance vers laquelle les entreprises basculent souvent lorsqu'elles arrêtent l'assistance technique. Distributique.com : Pour l'ensemble de l'année 2009, Computacenter France anticipe de réaliser au moins 15% de son activité dans les services. Quels sont les moyens mis en oeuvre pour y parvenir ? Patrick Tuil : Notre ambition va même plus loin. D'ici trois ans, nous espérons générer environ 20% de nos revenus globaux dans les services et nous mettre ainsi au diapason de l'ensemble du groupe Computacenter. Le regroupement de nos techniciens dans une seule organisation est un des leviers sur lequel nous jouons pour y arriver. Avec cette approche, il a été plus facile de gagner en productivité en mettant en place des processus identiques et cohérents pour tous. Nous avons par exemple adapté les processus industriels et les tableaux de bord utilisés traditionnellement dans la maintenance à nos autres offres de services. La formation de nos équipes joue elle aussi un rôle important. En 2008, 100% de nos commerciaux sont passés par notre université des ventes où ils ont suivi des cours spécifiques sur nos offres de services. Nos formations sont permanentes, ce qui signifie que nos collaborateurs suivront de nouveau un cursus en 2009. La croissance de notre activité de services est également possible grâce à nos investissements. Ils sont notamment dirigés vers l'embauche de nouveaux collaborateurs. L'an dernier, nous avons recruté plus de 100 personnes sur la partie services. Nous suivons la même tendance cette année. Nos investissements sont également orientés vers l'acquisition de nouveaux moyens. Je citerai par exemple le nouveau centre de help desk que nous avons ouvert il y a deux mois près du siège de Computacenter France à Roissy (95). Distributique.com : Computacenter France pourrait-il envisager à long terme de délaisser le négoce pour devenir une SSII, à l'image de ce qu'a entrepris Arès ? Patrick Tuil : Computacenter ne veut clairement pas devenir une SSII. Même s'il existe une forte tension sur les marges dans le négoce, nous resteront positionnés sur l'ensemble de la chaîne de valeur qui mène à la fourniture de solutions IT. La base line « Service et Solutions » de notre nouveau logo illustre bien notre philosophie.
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