Intel critiqué pour le prix des ultrabooks

Intel espère redéfinir le marché des PC avec une nouvelle catégorie de PC portables fins et légers appelés ultrabooks et tarifés à environ 1 000 dollars. Un prix jugé exorbitant par les participants du Forum Intel des développeurs (IDF) de San Francisco qui se sont posés des questions sur la viabilité de ces produits.

A l'occasion de la conférence IDF, Intel a donné plus de détails sur les ultrabooks, des ordinateurs portables qui font moins de 20 millimètres d'épaisseur (0,8 pouce), possèdent  des caractéristiques similaires à celles des tablettes et qui sont animés par des  processeurs Core. Il travaille au développement  de fonctionnalités telles que des écrans tactiles, des batteries qui tiennent toute la journée et des capacités de boot instantané qui devraient être disponibles au cours des prochaines années.

La firme de Santa Clara, qui a fixé le prix initial de ses ultrabooks à environ 1 000 dollars, espère que ces ordinateurs portables représenteront 40% des ventes de PC portables à destination du grand public d'ici la fin de l'année prochaine. Mais les analystes qui ont participé à la conférence IDF on jugé que leur prix pourrait ne pas baisser dans un  marché des PC en pleine récession, où les acheteurs cherchent avant tout à faire de bonnes affaires. Les Ultrabooks pourraient alors rester des produits de niche comme les MacBook Air, si leurs prix ne sont pas réduits, estiment les analystes.

Pas destinés à remplacer les netbooks

Intel a lancé l'ultrabook après des recherches intensives sur le design des ordinateurs portables et l'utilisation qui en est faite, a rappelé Erik Reid, directeur général des terminaux mobiles chez Intel. Il s'agit d'un redesign des laptops traditionnels avec de nouveaux composants à basse consommation et le fabricant de processeur rallie des constructeurs de PC afin qu'ils adoptent ces nouveaux produits.

« Les Ultrabooks ne sont pas destinées à remplacer les netbooks ou autres ordinateurs portables à faible coût », a-t-il tenu à préciser. « Comme les volumes baissent et que l'activité des PC continue elle de progresser, les prix baisseront de façon générale », a-t-il  ajouté.  Le dirigeant n'a toutefois pas fourni d'indications sur la fourchette d'estimation des prix en indiquant que celle-ci dépendait de la configuration des machines et  également des fabricants de PC.

ne première salve commercialisée dans le mois

La première vague d'Ultrabooks sera commercialisée ce mois-ci. Le prix de base de l'IdeaPad U300S de Lenovo est annoncé à 1 200 dollars,  l'Aspire S3 d'Acer sera vendu 1 134 dollars, et le Portege Z830, de Toshiba, sera proposé pour un coût inférieur à 1 000 dollars. Ces portables seront tous équipés de processeurs Core basés sur l'architecture Sandy Bridge.

Bien que les analystes aient été impressionnés par la finesse et la légèreté des ultrabooks montrés sur l'IDF, le prix les a déçus. Ils ont également pointé la date de sortie des ultrabook annoncés par les fabricants, considérant qu'Intel lancera une nouvelle architecture de processeurs possédant des fonctionnalités avancées  d'ici quelques mois et que Microsoft s'apprête à sortir son OS Windows 8. « Si Intel cherche à redéfinir le marché des ordinateurs portables avec ses ultrabooks, leur tarification initiale ne l'aidera pas », a pour sa part déclaré Roger Kay, président d'Endpoint Technologies Associates, « Le prix estimé doit baisser pour que ces ordinateurs aient un impact significatif », a-t-il ajouté. « S'il y a un hic, c'est bien le prix. Car même si ces PC sont d'excellente facture, on parle bien de 1 000 dollars. »

Des prix qui pourraient rebuter les marchés émergents

Pour les représentants d'Intel, les marchés émergents offrent une opportunité de croissance pour le marché des PC. Mais, pour Roger Kay, les acheteurs, sur certains marchés, sont plus sensibles aux prix que sur d'autres. « L'Asie du Sud et l'Europe de l'Est sont des marchés particulièrement sensibles au prix, et des coûts importants pourraient bien empêcher la croissance des PC », a-il considéré.

Selon l'analyste,  même dans les pays développés, les acheteurs ont pour habitude de dépenser la moitié de cela. Pour lui, les Ultrabooks sont positionnés comme des terminaux mobiles de grande classe, ce qui les met en concurrence avec des produits comme l'iPad, qui sont proposés à partir de 500 $. Et si Intel s'est fixé pour but  d'atteindre le marché de masse avec ses ultrabooks, un prix qui se situerait entre 500 et 750 $ aurait davantage de sens, a-t-il suggéré.

De son côté, l'analyste Jack Gold, du cabinet J. Gold Associates, a fait savoir que s'il avait le choix, il opterait pour un ultrabook basé sur  l'architecture Ivy Bridge d'Intel, qui est attendue pour le prochain semestre.

« Si vous pouvez attendre un an ou un an et demi, vous aurez Windows 8, Ivy Bridge, ce qui vous donnera une meilleure autonomie côté batterie, un poids et un prix moins élevés », a-t-il  déclaré.

En plus d'une plus longue vie de la batterie, de meilleurs graphismes et des performances plus rapides, les  ultrabooks équipés d'Ivy Bridge ne posséderont pas de ventilateur et seront plus  rapides. Lors de la conférence IDF, Intel a aussi mis en évidence certaines caractéristiques des ultrabooks qui seront disponibles avec Ivy Bridge. Ces derniers se rallumeront en trois secondes de leur mode pause et disposeront de mises à jour automatiques de données dans lesquelles les e-mails, les fils de réseaux sociaux et d'autres données seront automatiquement mises à jour même si l'ordinateur portable est en veille.

Les puces Ivy Bridge utiliseront aussi des transistors 3D, qui seront 37% plus rapides et consommeront moins de la moitié des transistors 2D sur des puces 32 nanomètres. Elles seront conçues suivant le procédé 22 nm et auront intégré le support de Thunderbolt et les technologies d'interconnexion USB 3.0.

Pour Jack Gold, les prix des ultrabooks baisseront graduellement dès lors qu'il y aura compétition sur ce segment  Les utilisateurs devront peut-être attendre Windows 8, qui est conçu pour les tablettes et les PC, et qui pourrait provoquer un sursaut sur le marché des ultrabooks et faire baisser les prix. Mais si ceux-ci restent à 1 000 dollars, il ne s'agira pas d'un marché de volume pour Intel. « S'ils sont vendus 600 à 800 dollars, cela ira », estime Jack Gold. « Il n'y aura pas d'ultrabook à 300 dollars », ajoute-t-il.

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