Serveurs propriétaires, PABX et baies de stockage : des marchés de niches

Le marché des équipements lourds d'occasion tels que PABX, baies de stockage ou serveurs propriétaires passe par des circuits plus courts que dans le monde x86. Il reste piloté par des motivations de compatibilité, loin de considérations de coûts.

Le marché des systèmes propriétaires et autres Unix (HP 3000 et 9000, Sun Sparc, Digital AlphaServer, IBM pSeries et iSeries) est plus restreint que celui des systèmes x86, et très différent. Les entreprises cherchent uniquement une compatibilité parfaite, quittes à y mettre le prix. Et cette compatibilité est d'autant plus cruciale qu'il s'agit souvent de faire tourner d'anciennes applications ou systèmes incompatibles avec les plates-formes neuves, ou dont l'entreprise ne veut pas avoir à tester la compatibilité. « Nous vendons des serveurs à la RATP dont la ligne 14 a besoin de serveurs datant de 1992 », affirme Alain Izadi (en photo), président de Clessi (vente et location de matériel IT d'occasion), citant un cas extrême. Les acteurs de ce marché sont assez spécialisés. Une société telles que Sinergie se focalise ainsi les serveurs IBM pSeries(sous AIX) et iSeries (ex-AS/400). Clessi se concentre pour sa part sur les AlphaServer et des serveurs Compaq vieux de 5 à 20 ans. « Nous stockons parfois pendant des années des machines dans l'espoir de les revendre un jour au prix fort, c'est un peu comme la bourse », explique Alain Izadi. Même constat chez Broksys, qui propose plutôt des serveurs HP-UX, Solaris et AIX vieux de 1 à 20 ans, avec une marge oscillant entre 30 et... 200 %. « Cette marge tient parfois à rien. Par exemple, un serveur à 300 MHz sera vendu 2000 € et le même en version 400 MHz sera cédépour seulement50 € », explique Mendy Hatem, responsable commercial de Broksys. Ce broker conserve des stocks jusqu'à cinq à sept ans. « Avec le coût du stockage, l'opération se révèle souvent peu rentable », précise Mendy Hatem.

Un circuit d'approvisionnement fluidifié par une place de marché

Dans le monde des équipements lourds, le circuit d'approvisionnement est plus court que dans celui du x86 : les brokers sont aussi revendeurs et achètent directement auprès des constructeurs ou parfois auprès d'acteurs de la location et du recyclage comme Econocom. Mais ils se vendent également, et même très souvent, des systèmes entre eux, via une place de marché qui permet de répondre rapidement aux demandes des clients généralement très ciblées. Cette place très privée est évoquée par Clessi et Broksys. « Elle donne accès à un stock virtuel mondial », commente Mendy Hatem, responsable commercial de Broksys. La demande pour ces serveurs propriétaires subit toutefois un lent déclin. « Nous nous tournons de plus en plus vers les sociétés de maintenance et vers du matériel plus récent de type x86 », note Mendy Hatem.

Equipements télécoms: une recherche de compatibilité

Le marché du PABX d'occasion cible également des entreprises en quête de compatibilité. « Il s'agit typiquement de celles qui souhaitent remplacer à l'identique un PABX sorti des catalogues, ou équiper un nouveau site sans changer de technologie, souvent parce qu'elles ne veulent pas investir dans une migration vers la ToIP », explique Régis Robin, responsable développement durable et qualité chez Itancia. Cet acteur initialement spécialisé dans les PABX a étendu son activité aux systèmes x86 et aux équipements réseaux d'occasion. Ces derniers se limitent essentiellement aux petits routeurs et commutateurs car ils n'intéressent que les PME,dont le seul critère est le prix. Qu'il s'agisse de PABX ou d'équipement réseaux, Itancia revend à un réseau d'intégrateurs et d'opérateurs. « Cela va du petit installateur de quelques personnes, jusqu'à des poids lourds comme France Telecom, Nextiraone ou Spie Communications », précise Régis Robin.

Systèmes de stockage : les entreprises évitent l'occasion

Les baies de stockage d'occasion font moins recette que les serveurs. Certains acteurs estiment même qu'elles n'ont aucune valeur. « Même dans les PME, les DSI ne veulent prendre aucun risque. Elles achètent donc uniquement des matériels neufs de dernière génération afin de sécuriser les données », affirme ainsi Laurent Lamoureux, directeur recyclage et brokerage chez Econocom. Même constat chez SCC, dont la filiale Recyclea détruit les baies et ne récupère que les disques. « Ceux-ci intéressent les entreprises et les tiers mainteneurs qui peuvent ainsi remplacer des disques en panne », explique Nicolas Flipo. Broksys parvient pourtant à écouler des baies complètes mais il s'agit de produits ciblant les serveurs propriétaires. « Elles intéressent des entreprises qui cherchent une compatibilité totale pour dupliquer une baie existante ou en conserver une en pièce de rechange », explique Mendy Hatem de Broksys.

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