Les décisions en matière de numérique ne relèvent plus des mêmes personnes ni de la même hiérarchie dans le nouveau gouvernement Fillon. Nathalie Kosciusko-Morizet était secrétaire d'Etat à l'économie numérique et dépendait directement du 1er Ministre. Le numérique est désormais rattaché au ministère de l'industrie, qui lui-même est un ministère délégué auprès du tout puissant ministère de l'économie des finances et de l'industrie. Le numérique était un dossier interministériel, il passe un peu plus sous la coupe de Bercy.
Eric Besson, qui fut secrétaire d'Etat au numérique et à la prospective dans le 1er gouvernement Fillon, retrouve le numérique, en récupèrant l'industrie (dont s'occupait Christian Estrosi) et l'énergie qui dépendait de l'écologie. A priori, c'est lui et son ministère qui vont traiter la préparation des dossiers relevant des politiques numériques, les décisions étant prises à un niveau supérieur.
Autre changement, le secrétariat d'Etat aux PME (avec une appellation très large qui l'étend désormais aux commerçants, aux artisans, au tourisme et à la consommation !) change de titulaire. Après Hervé Novelli, qui a porté le statut d'auto-entrepreneur, c'est Frédéric Lefebvre, qui à la charge de ces dossiers.
Les pôles de compétitivité, qui relevaient du ministère de l'aménagement du territoire et de l'espace rural (avec Michel Mercier), se retrouvent sans véritable titulaire. L'aménagement du territoire dépend désormais d'un ministère de l'agriculture élargi.
D'autres dossiers numériques très lourds, comme l'école (ENR, ENT) et la santé (e-santé et hôpital numérique), restent dans leurs ministères respectifs et ne relèvent pas de la responsabilité directe d'Eric Besson. Il en va de même des plans de modernisation informatique : projet Chrorus (gestion financière de l'Etat), Copernic (fisc), Hélios (collectivités locales et établissements publics), Accord (Système comptable de l'Etat), Acropol (gestion télécoms du Ministère de l'Intérieur).
Le sort du grand emprunt sera décidé à l'Elysée, à Matignon et à Bercy. Le dossier fibre optique n'a pas sur le papier de décideur attitré, il en va de même pour l'ensemble des sujets télécoms, qui semblent pilotés par Eric Besson. François Fillon, titulaire il y a quinze ans du ministère des télécoms et auteur de la loi de libéralisation, devrait suivre de près les dossiers télécoms et infrastructures (fibre optique, 4G).
La place du numérique dans le nouveau gouvernement
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