40 % des éditeurs et des prestataires de services IT interrogés par Numeum s'attendent désormais à voir leurs revenus reculer en 2025. (Source : Numeum/PAC)
Le secteur du numérique se dirige vers une croissance globale inférieure à 2 % dans l'Hexagone en 2025. Jusqu'ici, Numeum tablait sur une progression de 4,1 %. Cette révision repose principalement sur les difficultés auxquelles font face les ESN et les sociétés de conseil.
On savait le secteur du numérique chahuté, mais les conclusions du dernier observatoire semestriel de conjoncture de Numeum font l'effet d'une douche froide : En 2025, les revenus cumulés des éditeurs, ESN et sociétés de conseil en technologies présente en France ne devraient progresser que de 1,8 %. On est loin de la projection de croissance de 4,1 % émise en décembre dernier et que le syndicat patronal qualifiait alors de prudente. En outre, la progression désormais attendue correspond à un niveau historiquement bas. Il n'y a qu'à se pencher sur les évolutions de 2021 (+6,3 %), 2022 (7,5 %), 2023 (+6,5 %) et même 2024 (+3,5 %) pour mesurer à quel point.
L'absence de nouveaux projets nuit aux ESN et au conseil
C'est du côté des sociétés de services que les nuages s'amoncellent. Pour elles, 2025 devrait être ni plus ni moins synonyme de décroissance, à raison d'un chiffre d'affaires en baisse de 2,1 % pour les ESN et de 2,5 % pour les sociétés de conseil en technologies. Une première. À l'inverse, les éditeurs et plateformes cloud devraient tirer confortablement leur épingle du jeu. Numeum anticipe pour eux des facturations en hausse de 8,2 % sur 12 mois, comme en 2024. Le syndicat indique que ces acteurs « bénéficient surtout de la dynamique move to cloud et de la hausse des tarifs ». Deux facteurs qui contribueront à hauteur de 3 points à la progression dont ils devraient bénéficier. Problème, cette progression repose sur peu de nouveaux projets d'investissements. D'où des ventes moindres pour les ESN et les sociétés de conseil en technologies.
Situation tendue sur le front de l'emploi
Ce moindre recours aux services d'intégration et de déploiement des prestataires de services IT se traduit par une baisse du taux d'occupation de leurs équipes chez 32 % d'entre eux. En réaction, elles adoptent « une approche prudente en matière de recrutement, en particulier pour les jeunes diplômés et les alternants ». 36 % des répondants à la dernière enquête de Numeum prévoient une baisse de leurs embauches dans cette catégorie. Pas de quoi, donc, aider à une reprise de l'emploi dans le numérique, qui a reculé en 2024 pour revenir à son niveau de 2022, soit 666 000 postes.
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