C'est le grand jeu de l'été, version analystes économiques, estimez-vous la crise vraiment, pas tout à fait ou pas du tout terminée ? L'institut Sage répond d'une manière plus que mesurée, les PME, petites ou grandes, restant plus optimistes sur la situation économique en général mais très concentrés sur les mesures anti-crise, adoptée en 2009 et qu'elles poursuivent en 2010.
L'Institut Sage publie chaque année une étude sur le moral des PME. D'autant plus intéressante en période de crise, ou d'après crise, que cette fois les PME semblent prises entre deux feux. D'un côté, elles montrent un relatif optimisme, de l'autre elles semblent manquer de conseils et d'appui pour se sortir définitivement de cette période.
Menée par l'Institut BVA auprès de 1051 dirigeants de PME de plus de 100 salariés, cette étude montre que 44% d'entre elles estiment que leur chiffre d'affaires 2010 sera supérieur à celui réalisé en 2009, 39% estiment le contraire, 18% restent sans opinion. Celles qui prévoient une augmentation estiment, à 73%, que cette augmentation sera inférieure à 10%, 9% la situent entre 10 et 15%, 3% au-delà de 20%.
Malgré ce relatif optimisme, la vie des PME sera rythmée en 2010 par des problématiques de crise. Dans 25% des cas, elles vont réduire leurs coûts, 22% d'entre elles chercheront à augmenter leur rentabilité, 19% veulent améliorer leurs relations clients. Viennent ensuite l'efficacité interne (14%), le refinancement, à 2% seulement. Dans les douze derniers mois, elles se sont placées sur les rails de cette rigueur. 28% des entreprises ont renégocié avec leurs banques, 24% fait appel à des subventions, 14% ont fait appel aux crédits de trésorerie ou aux crédits impôt-recherche (13% des cas). 5% des répondants ont même changé de banque !
Les PME placent donc l'année 2010, après un millésime 2009 sévère, sous le signe de la prudence. « Elles ne savent pas si ce sera un champ de course ou un champ de mines » glisse avec humour Damien Louvet, délégué général de l'Institut Sage. Elles se montrent plus optimistes que prévue sur la situation économique en général, mais manquent sans doute d'appuis ou de conseils pour retrouver elles même les voies de la croissance. Ce serait le rôle de leurs experts comptables ou de leurs banquiers.
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