La France fourmille d'aides à l'innovation méconnues


«Pour certaines aides, la moitié des budgets alloués n'est pas dépensée »

Face à la main-d'oeuvre bon marché des pays émergeants, l'innovation est plus que jamais l'un des piliers de la croissance des économies développées. Mais à en croire le climat de pensée ambiant, la France ne serait pas un terreau fertile pour les entreprises innovantes. Christophe Camborde, le PDG de l'éditeur Agematis veut tordre le cou à ces idées préconçues. Que les choses soient claires. Je ne fais pas de politique. Je donnerai donc pas de carton rouge ou de bons points aux 65 milliards d'euros d'aides de l'état aux entreprises (exonérations 35heures incluses). Mon but est d'exposer l'expérience que j'ai acquise depuis 2004, en co-fondant Agematis, une société créatrice d'une solution de sauvegarde de données en ligne automatique via un logiciel de sauvegarde externalisé. Je vais détailler ici des aides dont je bénéficie sans même connaître le bord politique ni même la "strate" de décision gouvernementale qui en sont à l'origine. Je souhaite seulement dresser la liste des outils qui sont à ma disposition, en tout cas ceux que j'ai identifiés. Car en la matière, il s'agit du point le plus compliqué : trouver ceux qui existent ! Si comme moi vous n'êtes pas un spécialiste des aides aux entreprises, un bon comptable est important pour trouver et mettre en oeuvre les mesures dont vous pouvez bénéficier. Il semble que trop peu d'entrepreneurs se soient lancés dans cette démarché, puisque que pour certains budgets d'aide, plus de la moitié de la dotation allouée ne serait jamais sollicitée ! Tout d'abord lorsqu'une entreprise est créée, elle est exonérée de charges patronales pendant un an pour son premier salarié. Ce qui signifie que tous les frais engendrés par ce salarié sont réduits de 20% pendant cette période. L'idée, je suppose, est de favoriser l'embauche. Cette mesure ne me semble pas trop incitative. Faire la même chose sur un deuxième salarié permettrait certainement de trouver un gisement d'emploi des entreprises à un salarié qui pensent ne pas avoir assez de visibilité sur leur évolution pour en embaucher un deuxième. Une entreprise dans le domaine de la technologie peut bénéficier de mesures spécifiques qui me semblent très bien vues. Il faut généralement être petit et jeune pour en bénéficier. Tout d'abord le statut " JEI " (jeune entreprise innovante). Il dure 7ans et pour résumer exonère de charge patronale toute la masse salariale dédiée à la recherche et développement. Dans mon cas cette mesure représente une somme significative car un peu plus de la moitié de ma masse salariale concernée. Ce statut exonère aussi d'impôt sur les sociétés ce que je comprends moins par contre. Le CRI " crédit impôt recherche " est un impôt négatif. Pour simplifier, il s'agit de mesurer les dépenses de l'entreprise dans le domaine de la recherche et du développement et d'y appliquer un coefficient similaire à celui de l'impôt sur les sociétés. L'on obtient alors une somme qui est un crédit d'impôt remboursable en mai (ne pas rater cette date car ce n'est qu'une fois par an !). Dans mon cas cela représente plus de 100 000 € cette année ce n'est donc pas négligeable. Le CRI se cumule avec le JEI. Les " Gazelles " est un statut destiné aux sociétés en forte croissance, technologique ou non. Il faut avoir une masse salariale qui augmente de plus de 15% d'une année sur l'autre et cela se mesure au mois le mois. L'on peut alors bénéficier d'un an de report de charges salariales sur le surplus. Il ne s'agit pas d'une subvention donc mais plutôt d'une facilité de caisse accordée par l'état et pour améliorer la trésorerie des petites entreprises. L'Oseo/Anvar est un organisme qui dispose de moyens considérables pour aider les entreprises qu'il considère innovantes. Il est à déplorer que la labellisation ANVAR soit payante (environ 3 000 €) mais elle est nécessaire pour accéder à certains véhicules d'investissements comme les FCPI. Alors vous l'aurez compris je suis très optimiste et très heureux d'entreprendre sur le sol national. Je ne suis pas certain que nos voisins aient mis autant de mesures en place pour soutenir leurs jeunes pousses techno.

s'abonner
aux newsletters

suivez-nous

Publicité

Derniers Dossiers

Les meilleures alternatives à VMware

Les meilleures alternatives à VMware

Beaucoup d'informations et d'annonces sont venues perturber les DSI, les opérateurs IT et les partenaires de VMware depuis son rachat par Broadcom. Pour certains d'entre eux,...

2024, l'année de Windows 11

2024, l'année de Windows 11

Si le parc de PC dans les entreprises françaises fonctionne encore majoritairement sous Windows 10, Microsoft a toutefois fixé la fin de son support le 14 octobre 2025....

Publicité