Qui d'entre nous ne court pas après le temps ? Cette fâcheuse impression de ne jamais arriver à tout terminer, de devoir s'adapter à des plannings de plus en plus serrés, des délais de plus en plus courts ! On en arriverait presque à se réjouir des grèves, qui nous ont obligé/permis de ralentir un peu la cadence (bon, ça c'est de l'humour, OK ?) Certains connaissent le tableau d'Eisenhower, célèbre matrice qui divise nos tâches quotidiennes en quatre grandes catégories : ce qui est urgent et important, ce qui est soit l'un soit l'autre, ou aucun des deux. Nous commençons, de préférence, par la première et, d'ailleurs, le faisons mal, car quand c'est à la fois urgent ET important, les risques d'erreur sont plus grands. En revanche, nous continuons généralement en prenant en compte l'urgence ; c'est un réflexe humain, même si la tâche est secondaire ou superflue (c'est toujours mieux fait par soi même que délégué...). Enfin nous continuons par ce qui n'a ni urgence ni importance ! Surprenant, en apparence, mais il se trouve que c'est très souvent ce que nous aimons faire. Nous y prenons du plaisir, c'est facile, demande un minimum d'effort, et répond à notre besoin viscéral de nous sentir occupés Mais alors, quand nous attelons-nous à ce qui est important ? Bien entendu, quand c'est devenu urgent ! C'est pourtant un fait : les entreprises qui arrivent à consacrer leurs forces vives à ces tâches importantes non urgentes sont les plus rentables et les plus efficaces. « C'est lorsque le soleil brille qu'il faut réparer le toit ». Mais cela voudrait dire : anticiper ses réalisations au quotidien, et non pas subir la pression de l'extérieur. Ainsi, quel intérêt y a-t-il à commencer sa journée par ouvrir ses mails ? A part le fait de ne plus avoir à se poser de questions, en subissant, contraint et forcé (mais soulagé inconsciemment) la suite des événements. Et c'est tellement plus confortable de se lamenter : « je n'ai à nouveau pas eu le temps de : remplir / rappeler / confirmer / réserver / modifier / visiter/ ». Les appels téléphoniques intempestifs, les réunions qui n'en finissent plus, certains parasites qui évidemment ne se reconnaîtront pas, tous ces voleurs de temps nous rappellent qu'on peut aussi blâmer les autres, et pas seulement nous-mêmes. Rassurant, n'est ce pas ! En fait, je n'ai rien contre le temps ; même si parfois j'ai bien envie de le tuer...
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