Le statut des auto-entrepreneurs concerne des publics très divers, du chômeur au salarié en poste, aux motivations et aux situations disparates, note la quatrième édition du baromètre des auto-entrepreneurs (*). Derrière ce tableau d'ensemble, ressortent plusieurs tendances de fond, en particulier sur l'utilisation d'internet et sur la qualité des auto-entrepreneurs parallèlement salariés.
Quantitativement, 598 000 auto-entrepreneurs étaient recensés fin 2010, le double du chiffre enregistré un an auparavant. Qualitativement, une partie de ces entrepreneurs se distingue du « tout venant ».
Il s'agit, d'abord, de ceux utilisant Internet pour la promotion de leur activité : 29%. C'est à la fois peu et beaucoup. Peu, car 86% déclarent se fier au « bouche à oreille », et 46% aux réseaux personnels ou professionnels. C'est beaucoup, dans la mesure où aller sur Internet requiert des compétences et un minimum d'investissement. Dans les 29% d'utilisateurs d'Internet, 17% ont un site vitrine mais ne réalisent pas de vente, 11% vont sur une plate-forme de e-commerce, 7% disposent de leur propre site marchand.
Côté promotion, 34% (des 29% qui sont présents sur Internet) utilisent des annuaires, 26% des réseaux sociaux, 17% vont sur les Forums et 17% sur les blogs. Pour la vente, 18% des auto-entrepreneurs présents sur Internet ont déjà vendu ou facturé des services sur Internet (ce qui représente 3% du total des auto-entrepreneurs).
Inversement, sur les 71% d'auto-entrepreneurs qui ne sont pas présents sur Internet, 25% envisagent d'y aller. Les autres estiment à 68% que ce n'est pas utile, 17% n'ont pas le temps de s'en occuper, 17% assurent que c'est trop cher, 9% n'ont pas les compétences internes. En résumé, un peu plus d'un quart seulement des auto-entrepreneurs sont sur Internet, une faible partie d'entre eux pour réaliser des ventes. Leur activité est basée sur un relationnel plus classique.
11% des auto-entrepreneurs sont chômeurs
Autre tendance forte, une partie des salariés à plein temps, qui mène parallèlement une activité d'auto-entrepreneurs, veut réaliser cette deuxième activité à plein temps. 27 % du total des auto-entrepreneurs sont ainsi salariés, et 25% d'entre eux envisagent de quitter le cocon salarial pour exercer à plein temps la fonction d'entrepreneur. C'est à la fois une preuve de la réussite de cette catégorie d'auto-entrepreneurs et une manifestation du grand écart qui affecte les auto-entrepreneurs. En fait, 45% (des 598 000) n'ont pas d'autre activité, 11% sont chômeurs, 13% retraités, et 27% salariés.
Ces auto-entrepreneurs salariés travaillent pour leur entreprise le week-end, à 40%, le soir à 37%, mais également pendant le travail, à 8%, entre midi et 14h, à 6%, au cours des vacances (5%). Ils, ou elles, sont cadres, à 23%, 18% retraités, 18% employés, 15% ouvriers, 10% techniciens, 8% agents de maîtrise, le reste étant non salariés.
Dernières indications, 17% des auto-entrepreneurs (un statut créé il y a deux ans) ont jeté l'éponge. Parmi eux, 37% parce que cela ne marchait pas, 13% en ayant changé de statut. Un auto-entrepreneur réalise (en 2010) un chiffre d'affaires moyen de 7,4 000 euros (pour les 73% qui ont déjà vendu ou facturé).
(*) mené par l'institut OpinionWay pour l'Union des auto-entrepreneurs et La Fondation LeRoch-Les Mousquetaires (lié à Intermarché).
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