Euralliance's, Quadria est née mais tout n'est pas réglé

12/08/03) - Ce sera Quadria. Attendu depuis longtemps, le nouveau nom d'Euralliance's SA a finalement été dévoilé le 12 juin dernier en Arles (13) devant un parterre de 200 fournisseurs, partenaires et salariés. La nouvelle raison sociale renvoie aux quatre valeurs auxquelles se targue d'adhérer l'entreprise : sens économique, technologie utile, engagement et proximité. Rebaptisé lui aussi le même jour, le holding Gesi, propriétaire de Quadria, devient Acecom. Ce dernier chapeaute ASP Line, son autre filiale opérationnelle dont le nom reste inchangé. Au-delà de l'effet d'annonce autour des nouveaux noms, c'est avant tout la finalisation du groupe Acecom, fruit de trois ans de travail, qu'était venu présenter Jean-Pierre Leconte, son Pdg et principal instigateur du projet. Membre du réseau de revendeurs Euralliance's, il forme en novembre 2000, avec six autres adhérents, un groupe propriétaire de vingt-deux raisons sociales prêtes à être fusionnées. « Nous avons fait apport de nos entreprises à Gesi, la société chargée de l'animation du réseau Euralliance's. Cette dernière devait les fusionner et les réorganiser ensuite en filiales opérationnelles », relate Jean-Pierre Leconte. En portant le capital de Gesi d'environ 600 000 E à quelque 21 ME, l'opération dilue, avec leur accord, la part des adhérents restés hors du projet de fusion. En contrepartie, elle place Gesi sous le contrôle des « adhérents associés ». Le 1er décembre 2001, les 22 raisons sociales d'origine n'existent plus. Il ne reste plus en lice que le holding Gesi, qui donnera naissance deux ans plus tard à trois filiales : Euralliance's SA, ASP Line et E-services. En juin 2003, l'intégration de E-services à ASP Line a achevé le processus de constitution du groupe Acecom. « Cette organisation fonctionne déjà d'un point de vue opérationnel. Ses statuts juridiques seront finalisés d'ici à la fin de l'année », indique le Pdg d'Acecom. Sur le terrain, Quadria focalise son offre sur les infrastructures et les réseaux, tandis que les aspects intégration et solutions de gestion sont dévolus à ASP Line. Un beau parcours émaillé de quelques accrocs Le chemin de cette belle réussite a toutefois été jalonné par quelques écueils. Et d'abord par le renoncement au projet de Business ASI, l'un des sept associés d'origine. « Le premier plan de rapprochement prévoyait de nous introduire en Bourse au bout de trois ans, rappelle Edouard Grunberg, Dg délégué de Business ASI. L'abandon de cet objectif, qui devait nous permettre de valoriser nos entreprises pour bénéficier de capitaux, explique en partie notre défection. » Jean-Pierre Leconte reprend : « Au départ, nous devions compter quatre à cinq sociétés de plus et faire appel à un financier. En renonçant à cette option pour porter nous-mêmes le projet, nous avons tiré un trait sur notre volonté d'aller en Bourse. » Autre sujet de divergences, la gestion de la nouvelle structure, qui ont poussé Business ASI à déclarer forfait tout en restant membre du réseau Euralliance's. « La centralisation de la plupart des fonctions administratives, dont celle des achats, prônée par la nouvelle structure vise à baisser les coûts, explique Edouard Grunberg. Mais elle a pour effet de réduire la capacité des agences à exercer le contrôle de leur gestion. » La création de l'ex-Euralliance's SA, aussi, aura conduit certains adhérents du réseau à le quitter. Non par rejet du projet de fusion proprement dit, mais à cause du choix d'un nom identique à celui du groupement dont la société faisait partie. « Nous avions une stratégie d'enseigne indépendante. Ce qui ne posait pas de problème pour adhérer à un groupement qui nous assurait des économies d'échelle. Mais la naissance d'une société baptisée Euralliance's SA crée trop de confusion avec notre enseigne Neyrial Groupe Euralliance's », expose Philippe Neyrial, Pdg de Neyrial Informatique. Pour autant, il ne blâme pas les adhérents associés d'avoir utilisé le nom Euralliance's. Et pour cause : « Au début, tous les membres ont approuvé la dénomination de la nouvelle entité. Cela s'est fait entre amis.» À partir de l'automne 2002, même si Jean-Pierre Leconte le nie, des voix se sont fait entendre dans le réseau pour demander qu'on en finisse avec cette ambiguïté des dénominations. Elles auront donc été satisfaites par l'annonce faite en Arles. Les fournisseurs de Quadria aussi se réjouissent. « L'entreprise a le potentiel pour devenir un acteur majeur du marché. Elle occupe une place de choix entre le modèle du revendeur local et celui des chaînistes qui ont du mal à répondre aux besoins de proximités des clients. Pour prendre son essor, il fallait que Quadria démarque son nom de celui du groupement afin que cette appellation soit associée à sa nouvelle forme », commente Patrick Benkemoun, responsable partenaire de Fujistsu-Siemens Computer. Certes. Mais ce nouveau nom de baptême ne met toujours pas fin à la confusion entre le réseau Euralliance's et le groupe Acecom. Lever définitivement toutes les ambiguïtés Holding du nouvel ensemble que forment Quadria et ASP Line, ce dernier a toujours continué d'assurer l'animation du réseau. « Il est vrai que, dans l'ensemble, notre priorité depuis 2000 était la constitution du nouveau groupe. Heureusement, Laurent Duret [Ndlr : le directeur général adjoint du réseau Euralliance's] s'est consacré à cette mission d'animation », pondère Jean-Pierre Leconte. Selon ce dernier, la fin des travaux va permettre de déployer de nouveaux outils pour le réseau et de mettre en place un plan triennal qui n'en est encore qu'au stade de la réflexion. Pour louable que soit cette intention, elle ne met pas fin à l'ambiguïté quant aux attributions d'Acecom. « Pour la clarté des comptes et l'indépendance de l'animation du réseau, il apparaît de plus en plus important de créer une structure indépendante chargée de cette dernière mission, comme l'avait déclaré Jean-Pierre Leconte lui-même à Distributique (n° 376). Les discussions sur la répartition de l'actionnariat de cette structure et les pouvoirs au sein de son conseil d'administration n'ont pas encore abouti à un accord », explique Édouard Grunberg. Une demande à laquelle Jean-Pierre Leconte est en partie favorable : « Nous sommes d'accord sur le principe de la séparation des missions de holding et d'animateur du réseau en deux entités distinctes. » Toutefois, il ne se prononce pas encore sur la question de la structure capitalistique. Or si les adhérents associés se retrouvent majoritaires, comme c'est le cas pour Acecom, le pouvoir de décision sur la vie du réseau restera leur apanage. « Dans le cadre des assemblées générales du réseau Euralliance's, chaque membre dispose du même pouvoir de décision », se défend Jean-Pierre Leconte. Mais il ne semble pas que les membres d'Euralliance's prêtent au conseil d'administration du holding l'intention d'utiliser sa mainmise sur le réseau au seul profit de Quadria et d'ASP Line. Cette volonté réformatrice de certains adhérents relève en fait davantage du principe de précaution. « Je suis un homme d'affaires. Il ne doit pas y avoir d'incertitudes sur ce qui touche à ma société », lance un adhérent qui souhaite garder l'anonymat. Et les facteurs d'incertitude ne manquent pas. Depuis la fusion des adhérents associés, poursuit-il, les comptes du holding, qui incluent les résultats de ses filiales, ne sont pas assez documentés, ni la façon dont les cotisations des adhérents sont utilisées. « L'hypothèse, volontairement alarmiste, d'une faillite d'Acecom pourrait bien entraîner la fin du réseau », avance-t-il. Une crainte, parmi d'autres, que Jean-Pierre Leconte aura sans doute l'occasion de dissiper lors de la prochaine réunion des adhérents du réseau Euralliance's.

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