Que cache la nouvelle façon dont Oracle communique sur ses résultats dans le cloud ?

« Nos revenus licences sont désormais une combinaison de revenus liés aux nouvelles licences cloud et aux nouvelles licences on-premise. Notre chiffre d’affaires issu du support est lui aussi une combinaison de la facturation du support des licences cloud et du support des licences on-premise. », explique Safra Katz, la co-CEO d’Oracle. Crédit photo : D.R

« Nos revenus licences sont désormais une combinaison de revenus liés aux nouvelles licences cloud et aux nouvelles licences on-premise. Notre chiffre d’affaires issu du support est lui aussi une combinaison de la facturation du support des licences cloud et du support des licences on-premise. », explique Safra Katz, la co-CEO d’Oracle. Crédit photo : D.R

Oracle a présenté les résultats de son activité trimestrielle dans cloud en cumulant ses revenus dans le SaaS, le PaaS et l'IaaS, plutôt que de les segmenter comme à son habitude. Certains y voient une volonté de l'éditeur de cacher sa faiblesse dans les services hébergés.

Oracle a décidé de modifier la façon dont il communique auprès du public, et surtout de ses actionnaires, sur ses résultats financiers dans le domaine du cloud. Jusqu'ici, l'éditeur séparait les chiffres d'affaires provenant de cette activité en deux grandes composantes : ceux issus du Saas, d'une part, et ceux issus du PaaS et de l'IaaS, d'autre part. Les choses ont changé depuis la publication des comptes de son quatrième trimestre 2018. Désormais, tous ces revenus sont cumulés et les choses ne s'arrêtent pas là. Au cours d'une conférence téléphonique qui s'est tenue la semaine dernière, Safra Katz, la co-CEO d'Oracle a expliqué de quoi se compose son unique ligne de facturation autour du cloud : « Nous avons combinés les facturations du SaaS, du PaaS et de l'IaaS avec celles générées par les mises à jour de licences, le support dans les services cloud et le support autour des licences. » Autrement dit, Oracle ne se contente pas de ne plus segmenter ses revenus dans le cloud, il ne reporte même plus de ligne spécifique aux services hébergés dans ses comptes.

La véritable part du cloud a baissé au T4

Au quatrième trimestre, les facturations cumulées de toutes ces activités ont progressé de 8% pour atteindre 60% des 11,3 Md$ (+3%) de chiffre d'affaires total d'Oracle. Cela n'a pas vraiment impressionné les investisseurs. Le cours de l'action Oracle a en effet dévissé de 7% après la publication de ces chiffres pourtant supérieurs aux attentes des analystes. Peut-être parce que le vrai cumul des activités cloud d'Oracle (SaaS, PaaS et IaaS uniquement) représente 1,7 Md$ de chiffre d'affaires, soit 15% de l'activité globale, alors que cette proportion atteignait 18% lors du trimestre précédent. Comme chacun le sait, Oracle commercialise historiquement des applications de bases de données destinées à être déployées sur site. Depuis quelques temps, il voit dans le cloud une énorme opportunité de croissance. De fait, les chiffres de son activité cloud ont été souvent bien mis en avant lors de ses communications financières.

Un changement expliqué par le lancement de l'option BYOL

Safra Katz justifie le changement de reporting décidé par Oracle par la récente introduction de l'option Bring Your Own Licence (Amenez Votre Propre Licence) dans le modèle tarifaire de l'éditeur. « Le BYOL permet aux utilisateurs de transférer leurs licences on-premise existantes vers le cloud d'Oracle tant qu'ils continuent à payer pour le support lié à ces licences, explique-t-elle. Ce modèle rend l'achat de nouvelles licences plus avantageux, même si elles ne sont destinées qu'à être utilisées dans le cloud. En conséquence, nos revenus licences sont désormais une combinaison de revenus liés aux nouvelles licences cloud et aux nouvelles licences on-premise. Notre chiffre d'affaires issu du support est lui aussi une combinaison de la facturation du support des licences cloud et du support des licences on-premise. »

Est-ce clair ? Pas vraiment. La dirigeante explique en fait que parce que les utilisateurs adoptent une approche hybride, ces revenus ne peuvent pas être segmentés plus finement et qu'ils sont donc tous classés dans la case cloud. De là à voir dans cette argument bancal une volonté d'Oracle de vouloir cacher sa faiblesse dans le cloud, il n'y a qu'un pas. Safra Katz s'en défend : « Auparavant, toutes ces licences et le support associé aurait été entièrement comptabilisés dans nos revenus on-premise, ce qu'ils ne sont clairement pas. »

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