Revendeurs IT : une opportunité, mais des freins subsistent

Après les smartphones et netbooks d'entreprise il y a quelques années, voilà qu'une deuxième vague de terminaux - personnels, cette fois - déferle dans les entreprises pour transformer de nouveau l'environnement de travail. Comment accompagner les DSI dans ce changement ? Les revendeurs IT prennent la parole.


Charles Gresset 
Econocom



Fini le temps où, dans les entreprises, les seuls mobiles existants étaient des Blackberry. Il leur faut aujourd'hui s'adapter et accueillir tous types de terminaux, qu'ils soient personnels ou d'entreprise. Mais cela n'aura pas été chose facile. « Il y a quelques années, les entreprises ont loupé le virage : elles n'ont pas su maîtriser l'intégration des nouveaux OS mobiles (hors Blackberry) dans leur système d'information, témoigne Charles Gresset, directeur technique et services chez Econocom. Le BYOD leur a simplement fait comprendre qu'elles ne peuvent pas s'opposer indéfiniment au changement ». Le lancement du premier iPhone par Apple, en 2007, et le raz de marée qui a suivi, ont en effet mis les entreprises au pied du mur. Comment gérer l'arrivée de ces nouveaux terminaux ? Toutes se posent désormais la question, quelle que soit leur taille ou leur secteur d'activité.

Hétérogénéité du parc, règlementation... au centre des préoccupations

Mais, au-delà de la problématique évidente de la sécurité, d'autres difficultés émergent. Les revendeurs IT en sont les premiers témoins. Pour Jean-Luc Dagron, directeur de la business unit Infrastructure Consulting et Cloud Services chez Osiatis, « la sécurité est surtout la préoccupation de ceux qui refusent le problème. Le véritable enjeu du BYOD est qu'il réintroduit de l'hétérogénéité dans le parc mobile de l'entreprise, ce dont les DSI n'ont pas l'habitude ».

Autre interrogation : Quelles règles d'usage pour les collaborateurs ? Car l'arrivée de ces terminaux personnels posent de nombreuses questions réglementaires (durée du temps de travail, responsabilité en cas de perte ou vol de l'appareil...) auxquelles les entreprises n'ont pas de réponse. Il n'existe en effet, en France, aucune charte encadrant l'usage des terminaux personnels au travail. « En Europe, contrairement aux Etats-Unis, on se cache surtout derrière des problématiques de règlementation ; ce qui constitue encore un frein fort à ce marché », déplore Charles Gresset.

Encore peu de projets purement BYOD...

Comme dans tout projet IT, le maître-mot des revendeurs pour gérer le BYOD est l'accompagnement des entreprises. « Notre rôle est d'intégrer correctement ces terminaux dans leur système d'information », explique Jean-Luc Dagron. Concrètement, cela revient à définir avec elles les règles du jeu : Jusqu'où laisser entrer ces mobiles ? Vont-ils permettre d'accéder uniquement à la messagerie professionnelle ou aux applications de l'entreprise ? Comment mettre en oeuvre la gestion de ces terminaux ?... Quant au choix de la solution, cela dépend des OS mobiles impliqués et des besoins précis de l'entreprise. A noter que les intégrateurs recoivent, dans ce domaine, le soutien de plusieurs fournisseurs. Les fabricants Samsung et Apple, entre autres, travaillent étroitement avec Econocom. De son côté, Osiatis a conclu des partenariats marketing et stratégiques avec Microsoft, Apple ou encore LANDesk.

« Actuellement, nous ne déployons que des solutions de Mobile Device Management car il n'existe pas, à ce jour, de solution BYOD réellement satisfaisante », explique Charles Gresset. En terme de business, les répercussions sont donc limitées. « Le BYOD n'a pas augmenté nos ventes, poursuit-il. Cela a juste accéléré les projets MDM qui, de toute manière, auraient eu lieu plus tard ». Même son de cloche chez Osiatis, où l'on ne dénombre qu'une dizaine de projets BYOD pilotes : « il est encore trop tôt pour évaluer l'impact sur notre chiffre d'affaires, déclare Jean-Luc Dagron. Ce qui est sûr, c'est que le BYOD va nous fournir plus de travail en terme de support technique aux utilisateurs. Les retombées économiques se verront dans les deux prochaines années ».

Dans l'attente de Windows 8

D'ici là, l'arrivée de Windows 8 - le premier OS pour tablettes de Microsoft
Jean-Luc Dagron
Osiatis



- prévue cet automne, va changer la donne. Sa promesse : permettre aux entreprises d'intégrer des tablettes dans leur système d'information sans que cela pose de problème de sécurité. « Il y a une attente forte des clients dans ce sens », confirme Jean-Luc Dagron. D'autant que les DSI raisonnent encore beaucoup autour de Microsoft, Windows étant historiquement déployé sur les ordinateurs d'entreprise. L'arrivée de tablettes sous Windows 8 va donc concurrencer directement l'iPad qui est aujourd'hui la seule tablette à avoir franchi les portes des entreprises. Le problème, selon Charles Gresset, est que « tout le monde est en attente de ce que cela va être, ce qui bloque le phénomène du BYOD ».

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