« Trop de solutions numériques sont vendues aux écoles sans être installées »

Grossiste spécialisé dans les solutions audiovisuelles, COMIL est largement impliqué dans la montée en puissance des Ecoles Numériques Rurales et prévoit un doublement de son chiffre d'affaires d'ici 3 ans. Cela étant, il alerte le marché sur le risque de voir une part importante des solutions vendues non utilisées.

Distributique : Le sujet des Ecoles Numériques Rurales est aujourd'hui très médiatisé. En tant que grossiste en solutions audiovisuelles, constatez-vous une forte croissance des ventes ? Patrice Bernard : Le principal changement est que ce marché faisait auparavant peu parler de lui. Pour le reste, nous nous intéressons à ce sujet depuis près de 30 ans. La médiatisation est d'abord liée à plusieurs appels d'offres significatifs. Celui du Conseil Général du Val-de-Marne, par exemple, porte sur 1 000 tableaux multimédias interactifs, ce qui suscite logiquement beaucoup d'intérêt. Ce marché continue également de progresser grâce à l'évolution de l'offre produits. Les solutions intégrées que viennent de lancer Epson et Samsung ouvrent ainsi de nouvelles perspectives (NDLR : Epson commercialisera à partir de mars prochain un vidéoprojecteur à très large focale permettant de projeter même lorsque l'appareil est à quelques centimètres du mur). Distributique : Prévoyez-vous une forte croissance pour 2010 et les années suivantes ? Patrice Bernard : Ce serait logique si la France prend effectivement le chemin d'autres pays européens où les établissements scolaires sont largement plus équipés. Cela étant il y a un risque réel de connaître un effet « feu de paille ». Concrètement, il y a bien des ventes et on constate une progression importante, mais trop de solutions numériques sont vendues aux écoles sans être installées et sans que les enseignants soient formés. Si une part trop importante des classes mobiles, par exemple, restent peu ou pas utilisées, l'élan pourrait être brisé. Dans certaines académies, on demande aux Centres Régionaux de Documentation Pédagogique de palier ce manque de formation initiale. Ce ne peut pas être une solution pérenne. Cela étant dit, nous prévoyons bien un doublement de notre chiffre d'affaires d'ici 2012, avec un effectif de 20 personnes aujourd'hui, qui devra nécessairement évoluer. Parallèlement, nous prévoyons d'ouvrir notre capital aux intégrateurs qui travaillent le plus régulièrement avec COMIL et nous voulons créer une filiale dédiée pour le SAV des différentes solutions numériques vendues aux écoles. C'est également un sujet déterminant pour leur bonne utilisation dans le temps.

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