Cheops, IBM et OVH critiquent l'arrivée de Numergy et de Cloudwatt


IBM prévoit un cloud public en France

Enfin, Christian Comtat souligne que si le cloud en France est bien sûr fondamental, il faut aussi qu'il soit cohérent et compatible avec les clouds qu'IBM a installés dans d'autres pays. « Nous allons annoncer dans les prochains mois, sans doute avant la fin de l'année, un cloud public en France qui est équivalent à ceux qui tournent dans les autres pays(*). C'est fondamental pour les entreprises qui veulent développer leur business à l'étranger de pouvoir mettre en place leurs applications rapidement sur d'autres pays ou zones géographiques, en Asie, en Amérique Latine, etc. » Pour lui, cela constitue la base d'une extension à l'international.

Interrogé sur le développement de clouds souverains, Nicolas Leroy-Fleuriot, PDG de Cheops Technology, se dit de son côté assez mitigé. « A la base, c'est une bonne idée, ce peut être un moyen d'afficher un mastodonte français capable de rivaliser au niveau européen ». Car en France même, souligne-t-il, il y a déjà des acteurs capables d'offrir des services clouds de haut niveau : Cap Gemini, Atos ou... Cheops, pointe-t-il en rappelant que sa société gère, entre autres, l'informatique de sociétés comme C Discount, d'Yves Rocher et de Cultura. « Mais si nous visons une dimension véritablement européenne, c'est une bonne idée pour rivaliser face à des acteurs américains comme Amazon, Google, MS, IBM », estime Nicolas Leroy-Fleuriot. Toutefois, il s'interroge sur le choix de financer deux projets distincts, Numergy et Cloudwatt. « Là où je suis dubitatif, c'est que l'Etat aurait dû se concentrer sur une seule structure et pas deux », considère-t-il. « Leurs moyens (225 M€) sont dérisoires face aux milliards de dollars que les groupes américains peuvent investir. Mais, cela peut tout de même avoir du sens...».

Les TPE, PME et ETI n'y trouveront pas leur compte, selon Cheops


De même, le PDG de Cheops ne croit pas qu'il s'agisse d'une proposition adaptée aux besoins des entreprises petites à moyennes. « Je ne crois pas du tout que les TPE, PME, ETI sont intéressées par de telles structures car elles ont de telles contraintes de personnalisation de la prestation et de leur production informatique qu'elles n'y trouveront pas leur compte. Quand on voit le niveau d'intimité et de maturité qu'elles attendent de leur prestataire sur leur environnement informatique. » Le dirigeant pense que le support qu'offriront ces clouds sera très généraliste. Alors que les clients attendent que leurs prestataires maîtrisent totalement leur environnement, fait-il remarquer. « Ils sont d'une exigence incroyable. C'est le cas sur notre offre iCod de cloud privé [conçue pour fournir aux entreprises des ressources à la demande]. Nous avons 71 clients. Ils sont tous très exigeants et très demandeurs d'une maîtrise totale de leur environnement par Cheops. »

Une précaution face à des lois comme le Patriot Act

Il peut en aller autrement pour les collectivités locales et organismes publics. Nicolas Leroy-Fleuriot estime que ces utilisateurs pourront s'orienter vers ces solutions de cloud computing pour rester avec l'Etat. « Cela dit, je reste très dubitatif. Est-ce à l'Etat de financer ces structures alors que les entreprises américaines se sont débrouillées seules. Est-ce que c'était son rôle ? Cela frôle la distorsion de concurrence », conclut-il.

Il convient de rappeler que parmi les motivations importantes ayant conduit à ces projets de clouds souverains figure la volonté de proposer pour gérer et stocker les données des utilisateurs français des infrastructures qui garantissent la confidentialité et la sécurité des données et ne soient pas soumises à des lois comme le « Patriot Act » américain. Ce dernier peut en effet contraindre une entreprise américaine installée en France (un hébergeur, notamment) à transmettre les données de ses clients si le gouvernement des Etats-Unis l'estime nécessaire dans le cadre d'enquêtes anti-terroristes.




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