La crise est-elle, vraiment, derrière nous ?

Elle n'avait pas de stand, mais s'est invitée partout. Elle ? La crise économique bien sûr et ses conséquences sur la distribution. Témoignages de grossistes recueillis sur le salon IT Partners.

« 2009 s'est finalement bien passé » nous confient deux poids lourds du secteur : René-Luc Caillaud et Yvan Renaudin, les directeurs généraux de ETC et Actebis. Leurs mois de janvier les incitent à confirmer une reprise économique inscrite dans les chiffres du dernier trimestre 2009. Chacun a son explication. Pour ETC, la décroissance s'est faite logiquement sur l'activité volumes, elle a été forte sur les imprimantes, modérée sur les PC. En revanche, les nouvelles activités d'ETC basées sur la valeur ont compensé cette baisse. De nouvelles activités liées aux serveurs (HP et Microsoft), à la visiophonie (lancée il y a un an), et à la nouvelle unité dédiée au marché africain. « Ces trois unités font 15% de notre chiffre d'affaires, mais rattrapent les pertes de l'activité volume » nous confie René-Luc Caillaud. Pour Yvan Renaudin d'Actebis, « le marché se resserre, les grossistes généralistes ont sans doute pris des parts aux acteurs de taille plus modeste. Actebis bénéficie aussi de sa taille, le plus petit des quatre grands a plus facilement traversé la tempête. » Pour lui, l'essentiel est maintenant de profiter de la reprise à venir. Actebis propose ainsi plusieurs initiatives. Le groupe a lancé, en septembre en Allemagne et ce mois de février en France, le site Actebis Easys pour capter les revendeurs qui vendent de l'informatique de manière occasionnelle. L'ouverture de compte est facilitée et ils ont une seule tarification. Toutefois, le paiement par le revendeur est cash. Actebis France espère 10 millions d'euros avec cette nouvelle activité. Le grossiste a également recruté un directeur pour son activité « retail », un ancien de Lénovo, André Soucheneau. « Pour sa part, Ingram Micro a connu deux années en une, explique Yann Hallosserie, directeur des achats de ce grossiste. La crise jusqu'à l'été et à partir de septembre la reprise. » « Au plan mondial, nous avons changé notre fusil d'épaule, analyse Christian Bittebierre. On avait délaissé certains secteurs jugés peu rentables comme les e-retailers ou les imprimantes. Mais comme grossiste généraliste, nous devons tout vendre, nous avons besoin de volumes, on ne peut se permettre de sélectionner. D'ailleurs, quand le marché baisse il faut tout faire. « « Nous avons également re-sensibilisé notre service client, note Yann Hallosserie, en insistant sur la facilité des ouvertures de compte et tous les accès clients. Nous avons été le plus innovant possible avec, par exemple, des opérations coups de coeur pour nos revendeurs. « De nouvelles relations sont également intervenues avec les fournisseurs, souligne Christian Bittebierre. On a ainsi travaillé avec HP qui octroie des encours supplémentaires au de là de l'assurance crédit. C'est du jamais vu sur le marché. » Et les revendeurs ? Au risque de contredire l'air ambiant René-Luc Caillaud, également président du syndicat des grossistes estime que l'année a été relativement correcte pour eux aussi. « Que ce soit auprès de la Sfac ou dans nos propres études, les défaillances sont à un taux très bas. Les résultats des revendeurs sont certes moyens mais pas catastrophiques. Quant à l'aspect trésorerie et financement, ils sont su prendre les nouveaux moyens disponibles ». Et René Luc Caillaud d'en citer quatre : la loi LME qui a obligé à raccourcir les délais de paiement, l'action d'Oséo qui a libéré énormément de fonds, les contrats gouvernementaux CAP et CAP+, le crédit impôts recherche ». Optimiste, mais à partir des chiffres disponibles, René-Luc Caillaud redoute plus les défaillances à venir, quand les entreprises voudront rattraper la période de crise et manqueront de fonds de roulement pour assurer les nouveaux contrats.

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