
Après avoir déjà levé 200 M€ depuis 2023, Sipearl, fondé et dirigé par Philippe Noton, envisage déjà une serie B à 200 M€ d'ici 2028. (Crédit : SiPearl)
Travaillant sur une puce sur base Arm dédiée au calcul haute performance, Sipearl a réalisé une deuxième levée de fonds de 130 millions d'euros. Le fonds taiwanais Cathay Venture et Arm font partie des investisseurs aux côtés d'Atos et du fonds européen pour l'innovation.
Fondée en 2019, Sipearl tente de percer sur le marché du calcul haute performance en surfant sur la tentative de trouver des alternatives européennes à celles de géants américains ou asiatiques. L'affaire n'est pas simple mais la start-up franco-allemande compte bien mettre toutes les chances de son côté pour tenter de percer en travaillant sur Rhea, un processeur reposant sur un design Arm conçu pour fonctionner avec n'importe quel accélérateur tiers, comme les GPU, les puces spécialisées dans l'intelligence artificielle ou les accélérateurs quantiques.
Après avoir réussit une levée de fonds de 90 M€ en 2023, la jeune pousse en a réussi une deuxième selon Bloomberg, d'un montant de 130 M€. Parmi les investisseurs, on trouve le fonds d'investissement Cathay Venture, Arm, mais aussi Atos ou encore le fonds européen pour l'innovation. La présence du capital-investisseur taïwanais peut surprendre. Pas tant que cela en fait, quand on sait que Sipearl a confié au géant local TSMC la fabrication de sa puce. Cet argent frais doit servir à financer les travaux en recherche et développement ainsi qu'à l'industrialisation de sa puce Rhea1 à 80 coeurs (et plus de 61 milliards de transistors). Ce microprocesseur devrait trouver notamment un débouché dans le projet de supercalculateur européen Jupiter, basé en Allemagne, à des fins de recherche médicale, de gestion de l'énergie et de défense.
« Les hyperscalers américains comme Amazon, Microsoft, Google, OpenAI conçoivent leurs propres puces, et ils ont les moyens de le faire », a déclaré Philippe Notton, directeur général de Sipearl, lors d'un point presse. « Les acteurs européens de l'informatique cloud n'ont pas ces moyens et s'appuieront sur des solutions comme les nôtres ». Les prochains mois seront décisifs pour voir si la start-up sera en mesure de tenir ses - ambitieuses - promesses. Mais le fournisseur voit loin puisqu'il espère réaliser un tour de table serie B d'ici 2028 de 200 M€. Reste à espérer qu'il ne s'agit pas d'un nouveau Kalray...
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