Virtualisation de serveurs : comment gérer la complexité ?



Le point de vue de Thomas Luquet, responsable marketing produits cloud computing et datacenter EMEA chez NEC et de Sylvaine Dekeyrel, responsable marketing produits virtualisation EMEA chez NEC.



Distributique.com : Partagez-vous le constat qu'après une première phase de la virtualisation réussie, à savoir la consolidation des serveurs, le problème aujourd'hui est la sous-gestion des machines virtuelles ?

Thomas Luquet/ Sylvaine Dekeyrel :
En effet, la consolidation par la virtualisation répondait et répond toujours à un besoin d'optimisation des ressources physiques (et réduction des coûts associés), de réduction d'espace, de réduction du TCO, d'une meilleure maîtrise de l'infrastructure, de souplesse et flexibilité, de haute disponibilité  et le tout avec la promesse d'une simplification de l'administration. C'est sur ce dernier point que la promesse n'est pas totalement tenue, entrainant ces difficultés de gestion évoquées.

Ces difficultés ou sous gestion / mal gestion correspondent aux effets de bord de la virtualisation, mais pas uniquement liée aux VM. L'une des autres problématiques, au-delà de la maîtrise des VMS, c'est qu'aujourd'hui tout se virtualise : serveurs, postes de travail, stockage, Vlan, ports physiques, ACL de sécurité au niveau des switchs etc... si bien qu'il devient extrêmement complexe de maîtriser un environnement virtualisé. C'est tout le paradoxe de la virtualisation que tous les éditeurs, constructeurs ont présenté ou continuent de présenter comme quelque chose de simple. Comme cette technologie est perçue comme simple, les DSI n'étudient alors pas tous les impacts ou effets de bord (métiers, transversaux etc..) ou ne jugent pas nécessaire de se faire accompagner pour définir des règles de fonctionnement, des nouvelles procédures liées à ce nouvel environnement dont on ne perçoit pas la complexité au démarrage. Distributique.com : Comment faire face à cette prolifération de machines virtuelles ?

L'extrême simplicité à générer des machines virtuelles est l'une des causes de cette prolifération mal maîtrisée. Il est si simple de créer une VM quand on en a besoin, il est tout aussi simple de l'oublier et de ne plus la gérer. De même il est si simple de virtualiser le stockage, de créer des réseaux virtuels etc... mais comment gérer l'augmentation de la capacité de stockage, comment gérer ces réseaux virtuels en cas de bascules associées à des mécanismes de haute disponibilité mis en place, comment anticiper ou gérer les défaillances de VM... Car tous ces problèmes maîtrisés en environnement physique ne sont pas, d'un point de vue comportement, identiques dans le monde du virtuel. Et c'est l'erreur qui est commise, celle de croire que les procédures ou comportement maîtrisés en environnement physique vont être à l'identique en virtuel. La solution est pour nous l'urbanisation.

Un projet d'urbanisation va au-delà de la mise en place de solutions de virtualisation. La virtualisation est un outil. Il s'agit donc en amont de comprendre ce qui doit être virtualisé ou pas (tout ne doit pas forcément être virtualisé), en fonction des performances (serveurs de BDD d'un site marchand Internet etc...) en fonction des  usages (postes de travail, applications métiers sensibles etc...), en fonction de l'existant (équipements réseau, sécurité etc...), etc... Il s'agit aussi d'analyser les impacts transversaux en fonction des différents métiers de l'entreprise, il faut analyser les procédures existantes et analyser la capacité des ressources IT à s'adapter à ce nouvel environnement (expertise technique, adaptation à de nouvelles procédures). Il faut donc impérativement définir et formaliser de nouvelles procédures d'exploitation en ligne avec les besoins métier de l'entreprise etc... Il faut bien sûr s'équiper des outils d'administration adaptés à ces nouveaux environnements et automatiser un certain nombre de tâches (arrêt de serveurs virtuels non utilisés depuis x temps pour éviter la prolifération des VM).

Distributique.com : Pourquoi certains administrateurs en entreprise n'ont pas anticipé cette dérive?


La virtualisation était et continue d'être perçue comme quelque chose de plus simple que ce qu'on avait avant. Pourquoi complexifier avec de nouveaux outils alors qu'on met en place des technologies qui vont nous simplifier la vie?... Pourquoi investir dans des outils d'administration coûteux quand on virtualise pour justement réduire le CAPEX et l'OPEX (ndlr : les dépenses d'exploitation et les dépenses d'investissement). C'est seulement aujourd'hui que l'on comprend, avec le retour d'expérience, que si la virtualisation a pu répondre à des besoins d'économies financières en apportant en plus une certaine simplicité, elle peut entrainer une complexité qui si non traitée par des solutions adaptées, entrainera de nouvelles sources de coûts (maintenance, intervention d'expertise externe etc...)

Distributique.com : Comment les entreprises peuvent t'elles s'y retrouver dans cette multitude d'outils ?


Il est effectivement nécessaire d'investir dans des outils, mais il faut le faire intelligemment, en fonction de ses besoins réels, du niveau de disponibilité souhaité (se demander combien de temps il est acceptable d'avoir tel ou tel système qui tombe), de son environnement. Il faut revenir aux basiques en se posant la question de ce dont on a vraiment besoin pour que la DSI remplisse sa mission. Aujourd'hui de nombreux clients par exemple sont équipés de solutions logicielles d'administration mais ne les utilisent pas au quotidien, ou n'utilisent peut-être que 10% des fonctionnalités. Il est vrai aussi qu'il est difficile de s'y retrouver pour des clients dans la multitude des offres. C'est pour cela que NEC s'appuie sur un réseau de partenaires qui vont pouvoir apporter un service de proximité. Ce sont les partenaires (VAR, SI, VADs) qui ont la richesse d'expériences multi-environnements, et qui peuvent conseiller au mieux les clients. Ils savent faire la différence entre telle ou telle solution en fonction de tel ou tel besoin.


>>> SOMMAIRE DU DOSSIER

La virtualisation des serveurs a-t-elle complexifié le système d'information ?

Le défi des solutions pour industrialiser la gestion des machines virtuelles

Interview Thomas Luquet et Sylvaine Dekeyrel de NEC France

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