Virtualisation de serveurs : comment gérer la complexité ?

La virtualisation des serveurs a-t-elle complexifié le système d'information ?


« 90% des machines virtuelles dans les datacenters sont surdimensionnées et de ce fait mal exploitées. De plus, on se retrouve face à une prolifération de ces machines virtuelles dont il est urgent de prendre en considération  leur gestion et leur administration » lance Lionel Cavalliere, responsable marketing Europe des solutions de management chez VMware (en illustration ci-dessus). En effet, l'octroi de machines virtuelles (MV) s'est exécuté un peu anarchiquement dans les grandes entreprises et les datacenters à la simple demande des utilisateurs via des portails self-service. La création de machines virtuelles quelles que soient les hyperviseurs (VMware ESX, Microsoft Hyper-V ou Citrix Xen pour ne citer que les plus courants) est facile à réaliser et les administrateurs ont donc massivement répondu à leur demande. Mais une même machine virtuelle passe du développement à la production en passant par le test et la préproduction, avec à chaque étape des intervenants différents et des exigences qui évolueront en termes de ressources matérielles et logicielles. Résultat : on assiste à une surconsommation ou une sous-consommation des ressources comme c'était déjà le cas avec les serveurs physiques. En quelque sorte, on reproduit, avec la virtualisation, les erreurs du passé avec la gestion des serveurs physiques. Cela dit, alors que la virtualisation était et continue d'être perçue comme quelque chose de plus simple que ce qu'on avait avant, il n'était pas question pour les administrateurs d'ajouter encore plus de complexité avec des outils d'administration. Paradoxalement, cette simplicité et la démocratisation de la virtualisation ont accentué la complexité globale du système d'information à la fois dans la gestion des machines physiques et virtuelles. Pis encore, l'arrivée du cloud computing et de la mobilité devrait ajouter encore plus de complexité... Finalement pour Fabrice Meillon expert en virtualisation chez Microsoft, ce n'est pas une surprise, le manque d'intérêt pour les outils d'administration est inhérent aux environnements X86, notamment dans le monde Windows contrairement à Unix où l'on a toujours mis en avant les avantages d'une bonne administration et supervision.

Hier, consolider..., aujourd'hui consolider et administrer...


Le message des acteurs IT sur la mission première de la virtualisation a toujours été la consolidation des serveurs pour diminuer les coûts matériels (moins de serveurs achetés) et donc une réduction importante de la consommation d'énergie. Selon la quantité de mémoire vive installée, une machine physique gère en moyenne une dizaine de machines virtuelles. Et ce n'est pas prêt de s'arrêter, selon les cabinets d'études Gartner et IDC, le taux de pénétration de la virtualisation X86 en entreprise est de 20 à 30% et pourrait atteindre en 2011 les 50%. « Aujourd'hui, un projet sur deux est lié à la virtualisation » indique Francisco Bueno, responsable entreprises EMEA chez Dell. Les entreprises ont bien compris l'intérêt de la consolidation mais peut-être un peu moins de l'administration du moins jusqu'à aujourd'hui. « Nos clients sont mécontents, ils réclament des outils d'administration et de gestion pour maîtriser l'explosion des coûts liées à la virtualisation» souligne Francisco Bueno. Un avis que partage Thomas Lee, directeur de la division X86 chez HP qui ajoute que les coûts de gestion dans les entreprises représentent 70% du TCO (coût total de possession) dont une part grandissante est désormais liée à la virtualisation.

Face à ce constat, les projets de virtualisation doivent prendre en compte le cycle de vie des environnements virtuels à savoir les demandes, les conformités, les identités, les applications, etc... comme le font les outils d'administration pour les serveurs physiques. Il faut adopter la même approche de conception que pour les serveurs physiques mais la majorité des entreprises sont toujours bloquées au niveau de cette première phase, et ne parviennent pas à aller au-delà de la simple consolidation des serveurs pour profiter d'une infrastructure optimisée, automatisée et orchestrée.  Et ce n'est pas les solutions d'administration classiques pour serveurs qui vont résoudre ces problèmes car elles ne suffisent pas face à l'arrivée massive des machines virtuelles.


>>> SOMMAIRE DU DOSSIER

La virtualisation des serveurs a-t-elle complexifié le système d'information ?

Le défi des solutions pour industrialiser la gestion des machines virtuelles

Interview Thomas Luquet et Sylvaine Dekeyrel de NEC France


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