Micron a annoncé l'arrêt de la marque Crucial en février 2026 pour se concentrer sur les marchés entreprises et datacenter. (Crédit Micron)
Dans un contexte de forte tension sur la production de mémoire, Micron a décidé d'arrêter sa marque grand public Crucial. La société préfère réorienter sa stratégie vers les entreprises et les datacenters pour les besoins en IA.
Une page se tourne pour Micron qui vient d'annoncer la fin de la marque Crucial qui fournissait depuis 29 ans auprès du grand public des barrettes de mémoire vive (RAM), mais également des SSD. L'arrêt sera effectif en février 2026, mais la société prévient que le support des produits Crucial et la garantie seront assurés, sans toutefois préciser la durée.
Pour expliquer cette décision, Sumit Sadana, vice-président exécutif et directeur commercial de Micron Technology explique « la croissance des centres de données, alimentée par l'IA, a entraîné une forte augmentation de la demande en mémoire et en stockage ». Il ajoute que la société a pris, « la difficile décision de se retirer du marché grand public de Crucial afin d'améliorer l'approvisionnement et le support pour ses clients stratégiques les plus importants dans les segments à forte croissance ».
Une tension globale sur la mémoire
Cette décision intervient dans un contexte de forte tension sur les prix et la demande sur la mémoire. Depuis quelques mois, les fabricants de DRAM montent les prix comme Samsung qui affiche une hausse de 60% sur la DDR5 ou SK Hynix avec une inflation de 30% sur les DRAM et NAND flash. Dans une étude, Trendforce attribue ces hausses à la réorientation des capacités de production des fabricants. Citant le directeur commercial de Micron, la production de HBM pour les accélérateurs IA consomme trois fois plus de capacité de wafer que la DRAM standard. Et cette réorientation des capacités de production notamment pour la HBM laisse les DRAM et NAND conventionnelles en sous-approvisionnement.
Selon plusieurs analystes, les conséquences de cette tension sur la mémoire sont l'augmentation attendue du prix des serveurs pour les entreprises. Elle pourrait être comprise entre 10 et 25%. Une pression supplémentaire pour les budgets IT et pour les divisions achat qui pourraient s'orienter vers des contrats d'approvisionnements pluriannuels.







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