Cloud Computing recherche standards désespérément




IaaS : L'Open Source, avenir du cloud computing?

Dans l'IaaS (Infrastructure as a Service) seul le matériel (serveurs) est dématérialisé. Les clients, sur une simple demande, peuvent démarrer ou arrêter des serveurs virtuels (Linux ou Windows) dans des datacenters, sans avoir à se soucier des machines physiques et des coûts de gestion qui sont liés (remplacement de matériel, climatisation, électricité, etc.). Amazon Web Services avec son architecture EC2, en tant qu'API, est l'un des pionniers du cloud computing au niveau de l'IaaS. De facto, la plate-forme d'Amazon est déjà considérée par certaines entreprises comme un standard. Cela dit, depuis, de nombreuses offres ont émergés (RackSpace, SFR Infrastructure SI à la demande, IBM Cloud, etc...). Mais la crainte autour de ces offres est toujours pour l'entreprise d'être liée à un seul fournisseur et une technologie unique dans l'administration d'un Iaas. « Pour l'entreprise utilisatrice, le choix du Cloud doit être neutre qu'il soit déployé chez Amazon, Rackspace ou chez Bull » précise Stéphane Fermigier, fondateur et chairman de Nuxeo, également président du groupe thématique logiciel libre de Systematic. Pour Gary Chen, analyste à IDC,  le manque de compatibilité entre les différents fournisseurs de cloud freine indirectement l'adoption plus massive de ces technologies. Optimiste, Mathieu Hug, fondateur de RunMyProcess, estime que les API qui permettent d'interagir entre les clouds vont se standardiser...

OpenStack, une offre universelle d'IaaS


Face à ce constat, de nombreux acteurs poussent à plus d'interopérabilité dans le nuage et d'API ouvertes. Comment ? En exploitant les ressources qu'offre l'Open Source. C'est par exemple le cas avec l'américain RackSpace en partenariat avec la Nasa (Plateforme Cloud Nebula), concurrent d'Amazon sur l'IaaS qui ont lancé, l'été dernier OpenStack. « À long terme, OpenStack pourrait s'imposer comme un standard de fait» lance avec confiance Guillaume Plouin, responsable cloud chez Octo. OpenStack qui se veut une alternative aux IaaS propriétaires dont l'EC2 d'Amazon, est un projet Open Source (pile de logiciels libres sous licence Apache 2.0 fonctionnant sous du matériel standard) donnant aux clients les moyens de déplacer des charges de travail d'un prestataire de services cloud à l'autre sans être verrouillé. Rackspace et la NASA ont d'ailleurs des soutiens de poids pour le projet OpenStack. On trouve ainsi AMD, Intel, Dell, Citrix et de dizaines de petites entreprises qui développent des services de gestion de surveillance de cloud et d'autres outils. Même Microsoft se montre intéressé, l'éditeur de Redmond a d'ailleurs noué un partenariat en octobre dernier avec Cloud.com, l'éditeur de solutions de gestion des infrastructures pour qu'OpenStack supporte Windows Server 2008 R2 Hyper-V. Plus récemment, Cisco a annoncé son entrée dans ce projet pour rendre plus facile la configuration de ses commutateurs dans cet environnement. OpenStack n'est pas le seul représentant des offres clouds Open Source. À ses côtés, on compte également d'autres projets comme DeltaCloud de Red Hat ou encore Eucalyptus, une API universelle qui propose aux entreprises de créer leurs propres nuages informatiques (cloud privé), basés sur leur infrastructure informatique. Cette API est intégrée dans Ubuntu Server et Debian, écrit en langage C, Java et Python. Eucalyptus intègre aussi les interfaces de programmation d'Amazon Web Services.

CompatibleOne, des API ouvertes pour un cloud computing made in France


Si les entreprises outre-Atlantique ne ménagent pas leurs efforts pour rendre les clouds computing plus interopérables,  la France montre aussi  un vif intérêt à l'interopérabilité de ces plates-formes qu'elles soient publics, privés ou hybrides. C'est notamment le cas du projet Compatible One initié par les pôles de compétitivité Systematic (Ile de France) et SCS (Solutions communicantes sécurités- pôle situé dans la région Paca) dont l'objectif est de fournir un « cloudware » de type IaaS (et aussi PaaS) 100% open source à faible coût. Compatible One doit donc fournir  les outils technologiques nécessaires visant à faciliter la portabilité d'un nuage à l'autre.

Plusieurs acteurs sont d'ores et déjà séduits par cette initiative, Bull/Agarik, Prologue, Enovance, Mandriva, Nuxeo, l'institut Télécom, l'INRIA, etc.  « Compatible One est un projet sur deux ans, d'un coût total de 10 millions d'euros » précisait, lors de son lancement l'été dernier, Jean-Pierre Laisné, directeur de la stratégie Open Source de Bull et président d'OW2 (association dédiée à l'interopérabilité).

Qu'elles soient européennes ou américaines, toutes ces initiatives autour de l'interopérabilité des IaaS est une préoccupation majeure des entreprises qui pèse dans leur décision d'adopter ou non le cloud computing...



Encadré : Hyper-V, ESX et Xen, les trois « standards » d'hyperviseurs au coeur de l'IaaS
« Si les approches sont différentes entre les différents acteurs de l'Iaas, les équipements physiques et virtuels reposent pour la plupart sur des standard de fait » indique Christophe Delaye, directeur de la BU services hébergés de SFR. En effet,  l'architecture x86 pour le matériel s'est généralisée et concernant les machines virtuelles, Microsoft Hyper-V, Citrix Xen et VMware ESX sont les trois grands acteurs à se partager le marché. L'enjeu est stratégique pour ces trois éditeurs, car la virtualisation est au coeur de l'IaaS. Ce n'est pas un enjeu technique, car il existe, de par les différents accords croisés, une multitude d'outils capables de gérer nativement les machines virtuelles issues des trois protagonistes ainsi que les systèmes d'exploitation. « La portabilité entre les différents hyperviseurs est assez facile à réaliser aujourd'hui, le problème de standard ne se pose plus vraiment, il suffit de manipuler les API » ajoute Laurent Letourmy, CEO d'Ysance. L'enjeu est clairement commercial et dans ce domaine, VMware est pour l'heure le leader incontesté avec une forte part de marché, loin devant Microsoft.





>> Sommaire du dossier

. Le manque d'interopérabilité freine-t-il l'adoption du cloud ?

. IaaS : L'Open Source, avenir du cloud computing?

. PaaS : Pas d'interopérabilité entre les plateformes...


.SaaS : Des applications pas toujours riches en API pour assurer une interopérabilité.

.Interview d'Alphonso Castro, directeur de la stratégie interopérabilité chez Microsoft France.

s'abonner
aux newsletters

suivez-nous

Publicité

Derniers Dossiers

Les meilleures alternatives à VMware

Les meilleures alternatives à VMware

Beaucoup d'informations et d'annonces sont venues perturber les DSI, les opérateurs IT et les partenaires de VMware depuis son rachat par Broadcom. Pour certains d'entre eux,...

2024, l'année de Windows 11

2024, l'année de Windows 11

Si le parc de PC dans les entreprises françaises fonctionne encore majoritairement sous Windows 10, Microsoft a toutefois fixé la fin de son support le 14 octobre 2025....

Publicité