Cloud Computing recherche standards désespérément



Le manque d'interopérabilité freine-t-il l'adoption du cloud ?

«L'adoption du cloud computing prendra du temps, mais on y viendra. Les entreprises ont tout intérêt à se recentrer sur leurs métiers et de se débarrasser des problématiques IT » admet Bertrand Morin, responsable de l'offre ABC (AntemetA Business Continuity) chez AntemetA (en illustration principale). Il est évident que le cloud computing fait partie des priorités des décideurs IT dans les entreprises, mais un certain nombre de freins persistent.

Et, sans surprise, le frein le plus cité par les entreprises françaises et européennes reste la sécurité. Les dirigeants IT se heurtent aussi à un autre problème, celui de la pérennité et de l'interopérabilité des offres, deux critères, d'ailleurs très liés à la sécurité. «Il est important pour une entreprise de pouvoir transmettre des données d'un cloud à un autre sans risque » souligne Matthieu Estrade, responsable de l'Innovation chez Bee Ware.

Les offres ne manquent pas sur le marché du cloud (SaaS, PaaS et IaaS compris), c'est aujourd'hui l'effervescence. Citons entre autres Amazon Web Services EC2, Ikoula Cloud Iaas, Google App Engine, l'offre Flexible4Business d'Orange, Cisco, EMC et VMware, IBM Cloud, Microsoft Windows Azure ou encore Infrastructure SI à la demande de SFR, et bien d'autres comme Force.com de Salesforce.com ou les solutions cloud Agarik de Bull et IC2 de Sogeti... Aujourd'hui, la plupart de ces offres reposent sur des architectures assez propriétaires qui peuvent rendre les migrations difficiles en cas de problème ou par exemple un simple changement de fournisseur.

Des organismes peu influents face aux enjeux financiers

La liberté induite par le cloud computing ne doit pas en effet aboutir à une dépendance totale de l'entreprise vis-à-vis du fournisseur de ce service. Le risque est réel...Et pourtant, face à ce constat, des initiatives ont été prises comme par exemple la Distributed Management Task Force (DMTF), l'Open Cloud Consortium ou encore l'Open Cloud Manifesto. Tous ces organismes et associations ont pour but de défendre l'interopérabilité des différentes solutions de cloud via des standards. Ces organismes (on en dénombre plus de 30 dans le monde) comptent généralement de grands noms comme Vmware, Cisco, SAP, EMC, Adobe ou IBM. Mais quel crédit leur accorder ? Les enjeux financiers sont si importants que chacun va défendre ses propres plateformes. Prenons l'exemple d'Amazon avec son offre de cloud computing EC2 qui, de par sa base importante installée, peut se targuer d'être le standard de fait à suivre ...Pour Laurent Letourmy, CEO d'Ysance, le cloud est en phase d'innovation, il faut lui laisser le temps. C'est une révolution, car seul le cloud sait répondre à une montée en charge violente. Laurent Letourmy admet néanmoins qu'une API standardisée faciliterait le transfert des données et des applications d'un cloud à un autre. Dans ce contexte, le cloud computing n'échappera sûrement pas à la guerre des standards. « Ces problèmes d'interopérabilité et de normalisation ne sont pas nouveaux, ils existaient bien avant le cloud. Mais ce dernier a au moins le mérite de soulever ces problématiques dues à une plus grande transparence de la part des fournisseurs ce qui n'était pas le cas avec les hébergeurs et les infogéreurs pour les infrastructures dîtes classiques » conclut  Matthieu Hug, fondateur de RunMyProcess, une plateforme d'interconnexion pour les applications en mode SaaS. Une chose est sûre : outre-Atlantique, on ne se pose pas de questions sur les standards, selon Forrester, les entreprises américaines adoptent massivement le cloud computing et font confiance à leurs fournisseurs. En Europe moins téméraire, le cloud computing passera avant tout par un cloud privé, en quelque sorte une évolution du datacenter des entreprises vers le on-demand.



>> Sommaire du dossier

. Le manque d'interopérabilité freine-t-il l'adoption du cloud ?

. IaaS : L'Open Source, avenir du cloud computing?

. PaaS : Pas d'interopérabilité entre les plateformes...

.SaaS : Des applications pas toujours riches en API pour assurer une interopérabilité.

.Interview d'Alphonso Castro, directeur de la stratégie interopérabilité chez Microsoft France.

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