Fibre optique : peu d'abonnés, peu d'argent, mais Fleur Pellerin y croit

"Je n'ai pas peur de le dire"

La fibre optique finit par être un sujet ancien, il est question depuis des années de la déployer massivement, mais le dossier reste bloqué. Pour des raisons financières ? Pas seulement, la faiblesse des abonnements, celle des pouvoirs publics, la fracture géographique entravent ce déploiement.

 

France Télécom va lancer à Palaiseau, en région parisienne, une expérience grandeur nature de passage au tout fibre optique. En clair, le cuivre sera arrêté d'ici à l'été 2013 et tous les logements toutes les entreprises devront passer à la fibre optique. Ils seront obligés de s'y abonner. Présentée dans quelques jours, cette expérience permettra grandeur nature de vérifier s'il faut basculer autoritairement les abonnés du cuivre à la fibre optique. La ville de Palaiseau étant placée dans la zone du plateau de Saclay, fief de nombreuses grandes écoles et centres de recherche, l'enjeu est important.

Cette expérience montre l'une des options possibles pour relancer la fibre optique en France. L'option autoritaire, pour faire décoller les abonnements. En effet, 250 000 foyers seulement se sont abonnés sur les deux millions qui sont raccordés, et les six qui ont la fibre optique à proximité de leur logement. Les ménages et les entreprises sont donc réticents car ils ne voient pas l'intérêt de passer au Très haut débit. C'est du moins ainsi que le sujet peut être présenté et il l'est au plus haut niveau.

Trois voies pour accélérer les abonnements

Mardi dernier lors du colloque Territoires Numériques, Fleur Pellerin indiquait « trois voies pour accélérer la souscription des consommateurs au THD : l'accès aux logements, la question de l'incitation économique à la bascule pour les consommateurs et pour les opérateurs, la question de l'extinction progressive du réseau cuivre, qui fera l'objet prochainement d'une expérimentation dans une commune de la région parisienne ». Manifestement, la relance de la fibre par celle de l'abonnement est un sujet prioritaire pour la ministre.

Parallèlement, l'autre volet, celui de l'équipement est remis en question. La ministre doit présenter avant la fin de l'année un plan Très haut débit. C'est l'un des engagements du Président de la république qui veut couvrir la France en dix ans en fibre optique. Mais les opérateurs concernés, en ordre dispersé, font connaître ou laissent apparaître leurs réticences.

SFR, en situation financière délicate, ressort le projet « France fibre ». Cet opérateur est en effet  engagé aux côtés de France Télécom pour déployer la fibre sur 60% de la population. France fibre permettrait de placer leurs deux réseaux dans un seul projet. France Télécom ne veut pas en entendre parler. De son côté, Free indique à la fois ne rien changer à son plan de déploiement mais que le faible nombre d'abonnés ne correspond pas aux sommes investies. Ces deux opérateurs envisagent peut être de louer la fibre de France Télécom ce qui leur éviterait d'investir encore.

L'objet d'un lobbying intense

Le sujet le plus délicat reste celui des zones les moins denses en population. Déjà que les zones urbaines sont loin d'être fibrées, ou si elles le sont, manquent d'abonnés, le sujet est encore très vif.

Sur tous ces points, le gouvernement doit rendre sa copie et livrer ses objectifs. Inutile de préciser qu'il est l'objet d'un lobbying intense. De la part des opérateurs, mais les élus sont également actifs et pour d'autres raisons. Ils plaident depuis longtemps pour un déploiement fort et surtout un rôle plus offensif de l'Etat. Fleur Pellerin, lors de Ruralitic et au séminaire de l'Arcep a montré qu'elle avait en tête leurs préoccupations.

La question financière reste évidemment entière. Celle de la participation et des engagements des opérateurs. Celle de l'Etat et des sommes qu'il peut mobiliser. Au mois de juillet, Fleur Pellerin évoquait les investissements d'avenir et des fonds européens. Elle veut également redonner à l'Etat un rôle central et moteur (voir encadré).

 

 

Le dirigisme selon Fleur Pellerin

Lors du colloque Territoires numériques, mardi 25, Fleur Pellerin devait définir ainsi son rôle et celui de l'Etat en matière de Très haut débit :

« Vous le savez, c'est à moi qu'il revient de piloter ce chantier au sein du Gouvernement.  Je suis déterminée à agir pour que la logique qui a prévalu jusqu'à présent soit enfin renversée, et que la solidarité soit au coeur de notre action.

Je me suis déjà exprimé en ce sens, et je le répète devant vous. Je n'ai pas peur de dire aujourd'hui l'Etat doit assumer ses missions. Il doit prendre un véritable rôle de planificateur, de chef d'orchestre des déploiements.

Après des années de tâtonnements, l'Etat doit assumer un certain dirigisme. »

La ministre devait identifier quatre chantiers pour l'Etat sur ce déploiement : planifier les déploiements, organiser le co-financement des projets, suivre leur avancement, harmoniser les architectures réseaux et les systèmes d'information.

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