Infrastructures : le règne de l'ATAWAD

Dans l'acronyme ATAWAD (AnyTime, AnyWhere, Any Device), les revendeurs informatiques qui s'adressent aux entreprises ont rapidement compris que le marché du « any device » n'était pas fait pour eux : il leur est désormais impossible d'être compétitif sur la vente de postes de travail. En 2013, la croissance dans le domaine des infrastructures sera essentiellement liée à des segments comme les serveurs, les solutions de stockage et, surtout, le basculement vers le cloud computing.

ATAWAD : cet acronyme sera la star de cette année 2013 sur le marché IT. La plupart des professionnels du secteur connaissent déjà sa signification depuis plusieurs mois : AnyTime, AnyWhere, Any Device. Evidemment, la formule rappelle à beaucoup le « WYSIWYG » (What You See Is What You Get) qui avait révolutionné la micro-informatique dans les années 90.
En l'occurrence, ce nouveau slogan ne fait pas que succéder au terme « BYOD » (Bring your Own Device), qui a fait fureur en 2012 : il renverse les données du problème. Concrètement, le BYOD était considéré comme un dictat des utilisateurs, qui sommaient les DSI d'intégrer leurs smartphones et leurs tablettes aux systèmes d'information et, donc, de changer d'architecture. Avec l'ATAWAD, la décision de changer l'architecture vient d'en haut, de la direction générale ou de la DSI.
Qu'est-ce que cela change ? Les revendeurs informatiques comme les SSII le savent bien : il n'y avait pas de budget pour le BYOD ; il y a des budgets pour l'ATAWAD. Les investissements vont surtout concerner les infrastructures des systèmes d'information, principalement pour préparer les entreprises à un basculement vers le cloud computing.

Dans ce contexte, revendre des PC de bureau et des licences de logiciels est considéré comme une activité en voie d'extinction. Le marché des PC poursuit son recul (encore -8% en unités au 3èmetrimestre 2012 selon Gartner) et l'embellie sur le segment des serveurs (essentiellement liée au succès des clouds privés en 2010 et 2011) n'aura été que de courte durée : les ventes ont baissé de 5% en valeur au troisième trimestre 2012.

Renouvellement des postes de travail et consolidation des infrastructures

Cette évolution implique un changement fondamental pour les porteurs d'offres IT : le poste de travail (desktop ou notebook) n'est pas une porte d'entrée pertinente pour répondre aux attentes des entreprises. Les besoins principaux concernent les capacités des réseaux, le stockage, la sécurité ou l'adaptation des applications métiers pour un usage sur tablette ou smartphone. En clair, les contrats sont gérés par des SSII, des intégrateurs ou directement par des industriels comme IBM ou Microsoft, qui - uniquement si le client le demande - vendront des terminaux préconfigurés (smartphones, tablettes ou PC). Dans ce nouveau schéma, la compétence « revente de PC » devient quasi nulle : selon IDC, les PC ne représentaient déjà plus que 33% des ventes d'ordinateurs au sens large à la mi-2012 dans la zone EMEA (contre 9% pour les tablettes et 58% pour les smartphones).
Le prolongement de cette tendance pour 2013 amènerait les PC à ne plus représenter qu'un quart des ventes de « devices » en Europe. C'est une évolution à laquelle les grands revendeurs informatiques - c'est-à-dire les principaux pourvoyeurs de PC - se sont préparés depuis plusieurs années. Dans leurs vitrines (qui n'existent d'ailleurs plus), on voit désormais de la virtualisation, du SaaS ou du cloud, pas des machines...

A posteriori, les analystes estiment que c'est celui qui a inventé le marché des PC (IBM) qui a le plus anticipé le déclin de ce marché. Big Blue a en effet revendu sa division PC à un constructeur chinois dès 2005 (Lenovo, désormais 1èremarque mondiale de PC), a conservé l'activité des serveurs (il détient encore près de 30% du marché mondial en valeur) et est plus que jamais la 1èreSSII dans le monde et en France. IBM est « ATAWAD ready » mais concevoir, fabriquer et revendre des « any device » ne l'intéresse visiblement plus du tout...

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