La French Tech fait parler d'elle mais crée peu d'emplois

Cédric O, secrétaire d'Etat au Numérique, a donné hier, dans les locaux de Mirakl, les chiffres-clés des 120 entreprises de la sélection 2021 Next40/French Tech 120. (Crédit : ministère de l'Economie)

Cédric O, secrétaire d'Etat au Numérique, a donné hier, dans les locaux de Mirakl, les chiffres-clés des 120 entreprises de la sélection 2021 Next40/French Tech 120. (Crédit : ministère de l'Economie)

Pour sa 2ème promotion, le Next40/French Tech 120 a renouvelé un quart de sa liste sur les 120 entreprises sélectionnées pour un suivi rapproché de l'Etat en raison de leur forte croissance ou des levées réalisées. Un secteur très médiatisé qui a créé des postes dans un contexte de crise mais dont l'empreinte reste très modeste sur un marché de l'emploi dans la tourmente.

C'est depuis les nouveaux locaux de Mirakl, éditeur de solutions de marketplaces, dernière licorne en date qui a levé 255 M€ en septembre et qui compte 350 employés, que le secrétaire d'Etat au Numérique Cédric O a présenté hier en fin d'après-midi la liste des 120 entreprises intégrées dans la promotion 2021 du Next40/French Tech120. Ces sociétés sont sélectionnées sur la base de leur forte croissance, d'un chiffre d'affaires supérieur à 14 M€ (c'est celui de 2019 qui a été considéré) et de levées de fonds supérieures à 23 M€. Celles de la promotion 2021 emploient près de 37 500 personnes dont 26 000 en France. En 2020, elles ont créé 10 000 nouveaux emplois sur un total de 21 500 emplois créés l'an dernier dans le secteur du numérique, sur une année 2020 marquée par la crise sanitaire et économique où l'emploi salarié privé a reculé (les chiffres définitifs seront communiqués par l'Insee en mars). Pour rappel, en 2019 l'Insee avait recensé en France 263 000 créations de postes. Rapporté au marché de l'emploi dans son ensemble, la contribution des emplois générés par le numérique reste donc modeste. En 2021, les 120 entreprises du Next40/FT120 prévoient de créer de nouveau 10 000 emplois. Un chiffre toujours très modeste quand on considère les opérations de communications organisées autour de la FrenchTech. Beaucoup de buzz donc et peu d'emplois créés au final...

Par rapport à la 1ère promotion du Next40/French Tech 120, un quart des sociétés a été renouvelé. Il y a donc 30 nouveaux entrants qui vont à leur tour bénéficier du programme d'accompagnement de l'Etat pour les aider à lever les barrières d'ordre financier, administratifs, fiscaux, réglementaires pour poursuivre leur croissance et leur développement international. L'un des objectifs du Next40/FT120 est d'attirer les investisseurs, tant institutionnels que privés. Les levées de fonds importantes, dépassant les 100 M€, contribuent à porter la valorisation des sociétés au-delà des 826 000 M€ (1 Md$) pour en faire des licornes, une valorisation très artificielle au regard du nombre d'emplois créés si on la compare à celle de groupes industriels. 




Entre la 1ère et la 2ème promotions, un certain nombre de permutations se sont opérées entre le Next40 et le French Tech 120. (Crédit : ministère de l'Economie)

Cette sélection de 120 entreprises reste très francilienne dans son ensemble, puisque seuls 30% des sièges sociaux sont situés hors d'Ile-de-France. La présence régionale s'est en revanche renforcée dans le Next40 où 7 régions sont représentées. En 2019, le chiffre d'affaires cumulé du Next40/FT120 a approché les 9 milliards d'euros et le total des levées de fonds réalisés par ces sociétés a atteint les 3 milliards d'euros.

Des start-ups trop souvent fondées par des trentenaires parisiens

Douze sociétés font leur entrée au Next40 dont 9 étaient déjà l'an dernier au FT120. Il s'agit de AB Tasty, Akeneo, Brut, CyberAngel, Exotec, Heetch, Kinéis, LumApps, Lydia, Qonto, Skeepers et Yubo. Concernant les secteurs d'activité sur l'ensemble de la sélection 2021, 27% des entreprises ont une dimension industrielle, 23% appartiennent au secteur de la santé, 15% sont des fintech et 12% viennent des cleantech et de la mobilité. Des progrès importants restent par ailleurs à faire du côté de la diversité car « nos start-ups sont encore trop souvent fondées et adressées à des trentenaires parisiens issus des grandes écoles », n'oublie pas de rappeler Cédric O.

Sur les 120 entreprises sélectionnées, on ne trouve que 7 femmes fondatrices ou co-fondatrices et on ne trouve qu'un quart de femmes au conseil d'administration de ces sociétés. Jugeant que le secteur du numérique est celui « dont la capacité de transformation société est la plus radicale », il estime « impératif que la French Tech soit à l'image de notre société ». Le secrétaire d'Etat a donc demandé à la promotion 2021 « de s'engager pour renforcer la diversité et la mixité de leurs équipes ».




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