Le dépannage à domicile en question

Depuis quelques mois, le dépannage à domicile de PC pour les particuliers et les TPE suscite de nombreuses vocations. Aux côtés des indépendants, des réseaux nationaux fleurissent comme Illico Micro, Allo PC ou Go Micro. Mais cette activité reste contraignante et risquée. Longtemps pratiqué par des indépendants, voire des « bidouilleurs » au noir, le dépannage à domicile des postes micro-informatiques pourrait bien être en voie d'« industrialisation ». En effet, de nombreux prestataires de dépannage à domicile structurés en réseaux, nationaux ou non, se sont mis à fleurir ces derniers mois. Attirés par ce secteur qu'ils jugent particulièrement prometteur (lire encadré ci-dessous), ils s'appellent Illico Micro, PC 30, Go Micro, Bugbuster... Point commun de ces acteurs : ils interviennent chez les particuliers et dans les petites entreprises pour réparer mais aussi former, voire conseiller. Pour les nouveaux venus, le but à atteindre est de se constituer une zone de chalandise étendue, si possible une couverture territoriale nationale. Jean-Michel Camizon, directeur général du mainteneur Multimédia Market, pense même que ce critère est déterminant : « Les dépanneurs informatiques isolés risquent de disparaître comme les dépanneurs de téléviseurs d'il y a quinze ans. » Une conviction partagée par beaucoup de prestataires que nous avons interrogés. Exigence de qualité pour les franchisés Pour y parvenir, plusieurs stratégies s'affrontent. Comme l'époque n'est pas favorable à la levée de fonds pour tout développer en propre, beaucoup optent pour l'affiliation de prestataires indépendants. Une façon de mutualiser des savoir-faire et, surtout, de s'offrir une communication nationale. C'est l'approche du site Illico Micro, lancé en janvier 2003 qui demande juste une participation mensuelle d'une centaine d'euros à ses adhérents. Même démarche pour Go Micro, créé fin 2003, qui vise une quarantaine d'agences d'ici à la fin de l'année et quelque deux cents à moyen terme. Mais, à la différence du premier, qui recrute exclusivement des sociétés déjà établies, le second privilégie les adhérents en création d'activité. Quant à PC 30, qui a démarré son activité au début de cette année et qui compte déjà trois agences ouvertes en propre en région parisienne, il travaillerait déjà sur les dossiers d'une dizaine d'entrepreneurs candidats à l'ouverture de succursales dans toute la France (dont à Strasbourg, Lyon, Montpellier et Nancy). De son côté, ChronoMicro préfère décliner son concept sous forme de franchises. Un statut beaucoup plus exigeant qui nécessite de la part du franchiseur au moins deux bilans fiscaux et un site pilote justifiant de plus de trois années d'existence mais qui permet de mieux contrôler la qualité de ses partenaires. La société revendique quatre projets d'investissements qui pourraient aboutir à l'ouverture de ses premières franchises d'ici au mois de septembre prochain. Pour Stéphanie Thabart, la directrice associée, le point faible des réseaux d'affiliés est en effet « qu'ils n'ont pour la plupart pas de réel recul et qu'ils n'imposent aucune obligation de résultat à leurs affiliés ». Une adhésion jugée peu lucrative De fait, nombreux seraient les déçus de ces nouveaux réseaux qui, pour la plupart, ne souhaitent pas être cités. C'est le cas pour des adhérents d'Illico Micro, lesquels déplorent le faible nombre voire l'absence de clients envoyés par le centre d'appels du site. Alors que Thierry Abriat, son initiateur, espérait à l'époque pouvoir fédérer quelque quatre-vingts adhérents en deux ans, il n'en aurait finalement rassemblé qu'une petite trentaine et, selon nos informations les plus récentes, l'expérience serait en train de tourner court. Même déception dans le réseau Go Micro : certains adhérents dénoncent les méthodes de ses responsables, qui exigeraient de leurs affiliés 11 500 € de droit d'entrée ainsi que 200 € de cotisation mensuelle mais qui n'apporteraient en échange qu'une semaine de formation « où l'on se tourne les pouces », selon les termes de l'un d'eux, et qui s'opposeraient à toute initiative locale. En outre, depuis leur adhésion, Go Micro n'aurait pas été en mesure de leur apporter un seul client. Dans ces conditions, un certain nombre d'indépendants continuent de penser qu'il est inutile de s'impliquer dans un réseau national. « J'avais envisagé au départ de développer un réseau d'indépendants, explique Gérard Mory, patron d'AIDE Micro, implanté dans les Yvelines, mais j'ai vite déchanté en constatant combien il était difficile de trouver des gens qui avaient les épaules et les compétences pour se lancer. » Pour Sébastien Ferrier, d'Auvergne Assistance (installé dans le Puy-de-Dôme), les réseaux présentent beaucoup de contraintes : « On n'est pas libre de sa tarification, on doit reverser un pourcentage de son CA. On n'est plus vraiment le patron, en somme. »

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