Le marché des logiciels et services progresserait trois fois plus que le PIB

Un 1er ministre qui abaisse à 1,7% sa prévision de croissance, contre les 2 à 2,5 initialement annoncés, il n'en faut pas plus pour accentuer le pessimisme français. A l'inverse, le Syntec Informatique, comme il l'avait annoncé, reste optimiste et explique pourquoi.

2008 débute avec un bon premier trimestre, au vu des carnets de commandes (le « booking ») enregistrés par les adhérents du Syntec Informatique. Le premier semestre 2008 s'annonce à l'identique. « Le taux d'occupation des consultants est historiquement élevé » relève Jean Mounet, président du syndicat, qui remarque également une tension, historique elle aussi, sur les compétences et les salaires. Le 3ème trimestre est traditionnellement plus faible dans la profession, celui de 2008 ne devrait pas déroger à la règle. Reste une inconnue, le quatrième trimestre, sur lequel reconnaît Jean-François Rambicur, président de la commission économique du Syntec Informatique, « nous n'avons pas d'éléments pour nous prononcer que ce soit dans le sens d'un ralentissement ou d'une poursuite de notre croissance ». Sur l'ensemble de l'année, la croissance du secteur ne saurait être inférieure à 5%. Les logiciels et services, s'ils connaissent un ralentissement, ne le verront qu'au quatrième trimestre 2008 et il sera limité, tel est le message du Syntec Informatique. Le syndicat affiche donc une prévision comprise entre 5 et 7% de croissance pour 2008. François Fillon parle de 1,7 à 2 pour l'ensemble du pays, le secteur des logiciels et des services restera donc bien 3 à 3,5 fois supérieur en terme de croissance à celle du PIB national. En 2007, la profession affichait 6,5% de croissance. Sur les dix dernières années, le PIB a d'ailleurs progressé de 22% et la profession des logiciels et services de 110, un écart qui devrait rester dans les prochaines années. Le syndicat pêche-t-il par optimisme ? Jean Mounet écarte l'objection, pour lui la crise n'est par exemple pas comparable à celle des années 2001-2004. A l'époque, la profession était sur une lancée de 15 à 20% de croissance due aux projets : an 2000, euro et arrivée de l'internet. La crise l'a frappée de plein fouet, mais elle partait d'un score élevé. Au contraire, en 2008, elle reste sur une croissance de 6 à 7% ces deux dernières années et la crise n'a rien de comparable, elle est d'ailleurs en ce début d'année essentiellement américaine. Jean Mounet s'appuie également sur une étude d'IDC, menée auprès de 700 entreprises européennes, elle montre une prévision de croissance de 45% des budgets informatiques annoncée au mois de décembre 2007 contre une prévisions de 35% un an plus tôt, auprès du même panel. Le Syntec Informatique invoque d'ailleurs une situation particulière en France. Les dépenses informatiques et l'équipement NTIC en général sont en retard par rapport aux autres pays comparables. Et surtout, l'activité logiciels et services obéit à des impératifs différents de l'ensemble du secteur des TIC. Impératif d'adaptation, par exemple de la part des banques qui doivent se mettre en conformité avec les normes internationales (Bâle, 1, 2 et bientôt 3) ou des secteurs aux prises avec des exigences de traçabilité (agro-alimentaire, transports). Impératif d'innovation, où les entreprises rendent de nouveaux services tout en diminuant leurs coûts, de rationalisation quand Anpe et Unedic fusionnent ou quand les Caisse d'Epargne font de même. L'externalisation reste un autre puissant moteur de croissance pour les logiciels et services. Pas d'ombre au tableau ? Le Syntec Informatique reprend quand même son analyse des prix, très bas selon lui en France par rapport aux pays comparables. Il compte d'ailleurs publier une étude complète sur le sujet. « La reprise des prix n'est pas à la hauteur de la reprise des coûts » commente Jean-François Rambicur. De plus, à l'intérieur de la profession, qui comprend trois branches : SSII, éditeurs et sociétés de conseil en technologie, les deux dernières afficheront plus de croissance en 2008. Les SSII seraient à 5,5% de croissance, les éditeurs à 7, les sociétés de conseil en technologie à 6,5.

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