Logiciels / SaaS : Y a-t-il un éditeur français dans la salle ?

Officiellement, la France ne peut pas prétendre aux premières places dans l'industrie du logiciel. Dans les faits, l'Hexagone a pourtant bien deux « champions » (Dassault Systèmes et Cegid) et fourmille de petits éditeurs spécialisés, en quête de partenaires. Etat des lieux.

Dossier réalisé en collaboration avec Si on se laisse aller au penchant français pour l'auto flagellation, il est facile de dresser un bilan accablant des résultats de la France dans l'industrie logicielle. Selon les derniers chiffres de PriceWaterHouseCoopers, il n'y a qu'un français parmi les 20 premiers éditeurs du marché européen, à savoir Dassault Systèmes, en 15ème position. Dans ce même classement, on retrouve par contre 15 éditeurs américains. Sur la base de ce constat, il est de coutume de considérer que la France a tiré un trait sur ses ambitions dans ce domaine, surtout depuis que l'Allemand SAP, 3ème éditeur en Europe derrière Microsoft et IBM, a racheté un autre « champion » français, Business Objects. Cet exercice de mortification étant terminé, on peut passer à une vision plus dynamique de l'industrie logicielle française. Avant même de s'intéresser aux nombreux petits éditeurs spécialisés que compte l'Hexagone (environ 2 500), on doit parler de Cegid, qui s'est imposé comme l'un des principaux éditeurs européens de logiciels de gestion. Quoi qu'on en dise, son chiffre d'affaires a quasiment triplé entre 2004 et 2008, passant de 83 à 248 millions d'euros. Qui plus est, c'est l'un des éditeurs qui recrutera le plus de partenaires en 2010. « En ce qui concerne le marché des PME, nous avons aujourd'hui une centaine de partenaires et nous ne réaliserons que quelques recrutements, notamment dans les régions où nous ne sommes pas assez présents, explique Eric Perraud, Directeur des ventes indirectes de Cegid. En revanche, pour accélérer le développement de notre offre dédiée aux TPE, l'objectif est de passer de 50 à environ 200 revendeurs ». L'offre en question porte à la fois sur une solution de gestion générique et sur deux déclinaisons métiers, dédiée à l'hôtellerie et aux sous-traitants industriels. L'exemple Systancia Créé en 1998 sur le marché alors embryonnaire de la virtualisation, Systancia a effectivement mis 10 ans pour pérenniser son activité. L'évolution s'est ensuite accélérée. L'effectif est passé de 15 personnes en 2008 à 40 aujourd'hui. « Si l'on passe son temps à se comparer aux grands éditeurs américains, on finit par oublier l'essentiel, qui est la dynamique de croissance. Bien sûr, nous ne pesons que 2 millions d'euros quand Citrix réalise un chiffre d'affaires d'un milliard de dollars sur le même créneau, mais nous embauchons, nous travaillons avec 70 partenaires en France et ne cessons pas d'en recruter à l'étranger », rappelle Christophe Corne, Président de Systancia. Le petit éditeur français s'apprête ainsi à ouvrir une filiale en Angleterre. « Très peu d'éditeurs français cherchent à aller au-delà du marché national, alors que la dimension internationale est devenue un impératif dans quasiment tous les domaines applicatifs », ajoute Christophe Corne. « Quelle serait le poids de notre industrie logicielle si la France avait la même part de marché dans ce domaine que celle qu'elle a dans l'automobile ? », demande le patron de Systancia. Selon lui, le chiffre d'affaires devrait être multiplié par plus de 6 et 150 000 nouveaux emplois seraient nécessaires.

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