Plus de performances pour les bases de données avec SpeeDB

Après des expériences chez des fournisseurs et des fonds d'investissement, Adi Gelvan a cofondé la start-up SpeeDB avec Mike Dorfman et Hilik Yochai. (Crédit S.L.)

Après des expériences chez des fournisseurs et des fonds d'investissement, Adi Gelvan a cofondé la start-up SpeeDB avec Mike Dorfman et Hilik Yochai. (Crédit S.L.)

Avec son système de stockage de données clé-valeur -initialement dédié à RocksDB - SpeeDB muscle les performances des bases de données en mémoire en optimisant les échanges entre la RAM et les composants flash.

La création d'une start-up se résume souvent à l'identification d'une opportunité sur un marché prometteur. Et quelquefois ce dernier est vraiment très spécialisé. C'est le cas avec SpeeDB, que nous avons rencontré début avril à Herzliya, en Israël. Fondé en novembre 2020 par Mike Dorfman (CTO) , Hilik Yochai (CSO) et Adi Gelvan (CEO), qui ont travaillé chez IBM, EMC et Infinidat, la start-up a été déjà levée 4 millions de dollars pour financer le développement de son storage engine - une librairie en fait - dédié à la base de données hautes performances Apache RocksDB (in-memory avec RAM et flash NAND) initiée par Facebook depuis un fork du LevelDB de Google. Avant de créer la jeune pousse, les trois cofondateurs ont travaillé pendant un an en mode furtif pour réaliser le fork du système de stockage de données clé-valeur de RocksDB tout en maintenant la compatibilité (l'API n'a pas été modifié) avec les structures de données et les commandes.

« Il n'était pas question de réécrire tous les frameworks, mais uniquement certaines parties [les algorithmes LSM (log-structured merge) par exemple] pour améliorer le code d'origine » , nous a expliqué Adi Gelvan. Notamment pour accélérer le traitement des métadonnées de la populaire base de données open source. « L'idée était d'aller au-delà des limitations du storage engine d'origine ». Passer les 100 To, la base devenait lente et nous rencontrions toutes sortes de problèmes, nous a indiqué le dirigeant. Il était nécessaire de partitionner la base pour exécuter chaque noeud de 30 To environ avec son propre moteur de stockage. Ce qui entraîne des coûts de fonctionnement plus élevés. Pour contourner ce problème, les trois dirigeants ont commencé à travailler sur leur propre storage engine. Si le code de SpeeDB est aujourd'hui propriétaire, les cofondateurs comptent bien le passer en open source pour la communauté des développeurs courant 2022, mais sans préciser la licence qui sera retenue.



Pour commercialiser son storage engine, SpeeDB compte convaincre les développeurs à la recherche de performances pour leurs bases de données. (Crédit S.L.)

Pour étendre son activité, SpeeDB a noué une alliance stratégique avec la populaire plateforme Redis (database, cache et agent de message). « C'est un de nos premiers clients pour adresser certains besoins. Ils ont chargé notre solution et accélérer les requêtes sans modifier l'infrastructure utilisée », indique le CEO. La technologie de moteur de données de SpeeDB sera désormais proposée par Redis à ses clients exploitants Redis on Flash, la version in-memory avec RAM et SSD, comme une option pour accompagner les grands déploiements. Avec SpeeDB comme storage engine, Redis on Flash peut générer jusqu'à deux fois le débit, avec une latence réduite de moitié et une capacité doublée par rapport au même déploiement avec RocksDB. Plus important encore, lorsqu'il est déployé avec Speedb, Redis on Flash offre des performances plus rapides (dix fois plus d'opérations par seconde et 80 % de ressources de calcul en moins) et prolonge la durée de vie des SSD en optimisant les phases d'écriture/lecture. Et avec des SSD Optane, les performances peuvent encore être améliorées.

Un modèle commercial à affiner  La cible de SpeeDB dans les entreprises est bien sûr les développeurs. « Ce n'est pas facile de les adresser, voilà pourquoi nous désirons passer par le modèle open source », indique Adi Gelvan. « Ils désirent voir le code avant d'acheter le produit ». De plus si la start-up venait à disparaitre, la pérennité du code est une garantie. La communauté pouvant assurer le support nécessaire et poursuivre le développement du composant logiciel en attendant de trouver une alternative. La proposition de SpeeDB ressemble à celle d'initiative de ScyllaDB avec Apache Cassandra, même si l'ambition était différente puisque ScyllaDB est une alternative C++ à la base de données NoSQL.

En attendant de basculer en open source avec la Fondation Apache ou un autre modèle, SpeeDB commercialise sa librairie en direct et auprès de partenaires OEM, comme Redis. Il est possible de tester la librairie en ligne en chargeant ses logs de test sur le site de la start-up. Le CEO se montre très confiant sur le succès de sa librairie. « Nous pensons que l'adoption de masse se réalisera avec le développement des applications et le mouvement vers le cloud ». La start-up emploie aujourd'hui une vingtaine de personnes et travaille sur un tour de table de série A pour lever des fonds et poursuivre son développement. Parmi les améliorations à venir, SpeedDB compte optimiser l'algorithme de compactage, mieux gérer la mémoire et automatiser certains réglages.

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