Assises de la sécurité : les failles des politiques de sécurité en accusation

Lors de l'évènement monégasque, il a finalement été moins questions des différents types d'intrusions ou de menaces, que de l'évolution du métier de RSSI ou de DSI devant la gestion des risques. Le directeur général de l'Anssi a tancé ces derniers en leur demandant de respecter les besoins fondamentaux.

Les 11ème Assises de la sécurité se sont terminées avec finalement beaucoup de discussions sur les politiques et les solutions de sécurité plus que sur les menaces en elles-mêmes. Quelques ateliers se sont focalisés sur certaines intrusions ou méthodes de piratages. Ainsi Fortinet est revenu sur quelques modus operandi comme le test de pénétration : « des clés USB contenant un ver ou un cheval de troie sont disséminées dans le parking d'une entreprise, il y a toujours quelqu'un qui en ramasse une et la met sur son ordinateur », précise Guillaume Louvet, responsable sécurité. Tous les spécialistes rencontrés lors des Assises s'accordent sur un point « les attaques sont de plus en plus ciblés (y compris avec des pièces jointes PDF, word, Excel sur des sujets touchant l'utilisateur de près), avec beaucoup de moyens et de temps pour les préparer ». 

Les DDOS ciblent les datacenters

Même les attaques par déni de service ciblent de plus en plus les datacenters, un atelier animé par Vincent Maurin, responsable produits et services au sein de la division sécurité d'Orange Business Service a donné quelques chiffres sur l'été 2011 (juin-juillet-août) sur les attaques possibles sur le réseau de l'opérateur (cela ne reflète pas ce qui impacte le client ). OBS a constaté une graduation dans la fréquence des DDOS, en moyenne toutes les 16 heures, de faibles attaques ont été constatées et toutes les 30 heures des attaques de plus grandes envergures. La durée des attaques est aussi en hausse avec 85% des attaques qui durent moins de 2 heures (le maximum étant 19 heures). Enfin les débits moyens sont de l'ordre de 76 Mbits avec 180 000 paquets par seconde, ce qui fait dire au responsable d'Orange, « ce niveau peut porter atteinte à des infrastructures, comme les firewall ou les routeurs ». Pour information, il a cité le cas d'une TPE qui a été victime d'une attaque de 10 Gbits et 18 millions de paquets par seconde. L'opérateur s'est associé avec Arbor Networks pour trouver des parades à ce type d'attaque via du blackhauling (routage de trafic) ou nettoyage des flux.

L'ANSSI tance les RSSI et DSI

Les Assises de la Sécurité ont été clôturées par un discours du directeur général de l'Anassi (Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d'Information). Patrick Pailloux a estimé que les « systèmes d'informations en France sont en danger ». Pour éviter cela, il milite pour « l'hygiène informatique », c'est-à-dire remettre en oeuvre les politiques fondamentales de sécurité. « Malheureusement, dans de multiples cas, ces règles élémentaires ne sont pas respectées, il est inacceptable qu'un mot de passe soit écrit en dur dans le code » précise-t-il et de dénoncer les solutions « cache sexe » qui ne répondent pas aux exigences les plus basiques. Le responsable de l'Anssi est conscient des limites de son Agence et avoue que « l'Etat ne peut pas tout non plus. Nous ne serons pas en mesure d'assurer la sécurité de toutes les entreprises de France. Il faut aussi que les entreprises se saisissent du sujet, et que les prestataires soient capables de les accompagner ». Pour cela, l'Agence va continuer ses efforts pour labelliser les produits de sécurité par des prestataires de services certifiés.

Le discours a été diversement apprécié par les RSSI et les DSI présents dans la salle. Certains estimaient que ce discours doit être porté auprès des instances dirigeantes des entreprises pour débloquer des moyens sur la sécurité. Pour d'autres, il a le mérite de secouer un peu les habitudes et de remettre le RSSI au centre des débats. Rendez-vous a été pris l'année prochaine pour mesurer l'impact du sermon de Patrick Pailloux.



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