L'OPA de Broadcom sur Qualcomm avortée par Trump

Broadcom, basée à Singapour, a annoncé son intérêt pour l'acquisition de Qualcomm en 2017 et a été confrontée à de nombreux obstacles pour boucler son OPA hostile à 117 Md$. (Crédit D.R.)

Broadcom, basée à Singapour, a annoncé son intérêt pour l'acquisition de Qualcomm en 2017 et a été confrontée à de nombreux obstacles pour boucler son OPA hostile à 117 Md$. (Crédit D.R.)

Le président américain a publié une ordonnance pour bloquer l'OPA hostile de Broadcom sur Qualcomm invoquant des « preuves crédibles » qu'elle pourrait constituer une menace pour la sécurité nationale.

Une ordonnance signée par Donald Trump et publié hier sur le site de la Maison Blanche annonce la fin des hostilités entre Qualcomm et Broadcom. Au nom de la défense des intérêts américains, la compagnie singapourienne ne mettra donc pas la main sur le fournisseur de composants californien. Malgré ses tentatives répétées au cours de ces derniers mois, le conseil d'administration de Qualcomm a opposé une fin de non recevoir aux demandes de Broadcom. Et le coup de pouce du président américain enterre définitivement les velléités de la compagnie asiatique, également spécialisée dans les semi-conducteurs. L'ordonnance présidentielle interdit en effet la prise de contrôle de Qualcomm par Broadcom, ou tout accord substantiellement équivalent, citant une « preuve crédible » que cette OPA « menace de porter atteinte à la sécurité nationale des États-Unis ».

La Maison-Blanche indique que le président a publié cette ordonnance après avoir consulté les recommandations de la Commission sur l'investissement étranger aux États-Unis (CFIUS). La semaine dernière, le CFIUS a expliqué qu'elle examinait la transaction proposée en raison « des  risques associés aux relations de Broadcom avec des entités étrangères tierces et des effets sur la sécurité nationale des intentions commerciales de Broadcom à l'égard de Qualcomm. » La bataille porte sur les nombreux brevets que détient Qualcomm dans le domaine des télécommunications et notamment ceux liés au GSM, au LTE et à la 5G. Les États-Unis n'entendent pas laisser filer ces brevets cruciaux dans les coffres-forts d'une entreprise qui pourrait ensuite ouvrir une porte à la Chine afin qu'elle puisse exercer une plus grande influence sur l'établissement de la norme 5G, a souligne le CFIUS. Le groupe d'experts chargé de la réglementation avait également l'intention d'examiner si l'accord limiterait la fourniture de produits ou de services Qualcomm au gouvernement américain ou s'il menacerait l'intégrité de ces produits et services.

Une loi de 1950 pour protéger les fournisseurs de la Défense

L'interdiction de l'OPA hostile de 117Md$ est une mesure inhabituelle prise par la Maison-Blanche, mais Donald Trump est engagé depuis plusieurs mois dans une politique ouvertement protectionniste. Les récentes taxations à l'importation sur l'acier et l'aluminium en sont un exemple. Le président a déclaré que son autorité pour émettre l'ordonnance anti OPA de Broadcom provenait en partie de la loi Défense Production de 1950. L'ordonnance publié le lundi 12 mars stipule que Broadcom « abandonne immédiatement et définitivement le projet d'acquisition » et le gouvernement américain vérifiera auprès du CFIUS « que toutes les mesures nécessaires pour abandonner totalement et définitivement le projet d'acquisition de Qualcomm ont été prises ».

Broadcom, qui avait commencé à amasser des actions Qualcomm, comptait également récupérer une dizaine d'administrateurs au sein du conseil d'administration du Californien. Le décret vient également bloquer cette manoeuvre stratégique. « Qualcomm n'est pas autorisé à accepter la nomination ou le vote pour n'importe lequel de ces candidats. » Qualcomm a également reçu l'ordre de convoquer à nouveau son assemblée annuelle des actionnaires de 2018 le plus tôt possible, en fonction de la période de préavis de 10 jours requise, soit le 23 mars 2018.

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