La pénurie de puces devrait perdurer jusqu'en 2023, selon Intel

Les contraintes d'approvisionnement ont fait baisser de 7% l'activité PC d'Intel en 2021. Crédit photo : D.R.

Les contraintes d'approvisionnement ont fait baisser de 7% l'activité PC d'Intel en 2021. Crédit photo : D.R.

Cette pénurie ne concerne pas les puces d'Intel, mais les processeurs de tiers dont le défaut d'approvisionnement pèse encore sur les ventes.

Alors qu'Intel affiche un chiffre d'affaires record pour le quatrième trimestre 2021, son directeur général, Pat Gelsinger, a déclaré que les pénuries de puces persisteraient pendant toute l'année 2022 et qu'elles se prolongeraient jusqu'à l'année prochaine. « Si l'on regarde l'ensemble de l'industrie, l'année 2021 a été dominée par deux tendances récurrentes : une demande sans précédent et des contraintes d'approvisionnement de l'écosystème », a déclaré M. Gelsinger. Si Intel affiche un chiffre d'affaires record pour le trimestre - 20,5 milliards de dollars, en hausse de 3 % par rapport à l'année précédente, pour 4,6 milliards de dollars de bénéfices, les ventes du Client Computing Group (CCG) de l'entreprise sont en baisse de 7 %, à 10,1 milliards de dollars.

Des contraintes d'approvisionnement qui touchent surtout les notebooks

Les contraintes d'approvisionnement ont affecté les clients PC d'Intel, et réduit leur capacité à livrer des PC. Le chiffre d'affaires des ordinateurs portables a chuté de 16 %, compensé néanmoins par une augmentation de 19 % du chiffre d'affaires des ordinateurs de bureau. « Ces contraintes ont été davantage ressenties sur le marché des clients, et plus particulièrement sur celui des ordinateurs portables », a encore déclaré M. Gelsinger aux analystes. Mais les contraintes ont largement touché d'autres marchés, notamment ceux de l'automobile, de l'Internet des objets et des datacenters. « Comme nous l'avions prévu, ces contraintes de l'écosystème devraient persister jusqu'en 2022 et 2023 », a-t-il ajouté. « Malgré les améliorations progressives attendues pendant cette période, l'industrie va encore rencontrer des difficultés dans divers domaines, notamment des pénuries dans les fonderies spécialisées et généralistes, les substrats, et le silicium de tiers », a aussi déclaré M. Gelsinger. Celui-ci s'est également inquiété des pénuries de contrôleurs d'alimentation, de contrôleurs LED pour les écrans et autres composants.

Cela dit, M. Gelsinger estime qu'Intel est bien placée pour maintenir sa production et soutenir ce marché, l'entreprise ayant toujours privilégié la fabrication de puces dans ses propres usines. Cette semaine, Intel a annoncé la construction d'une méga-usine dans l'Ohio, même si, pour l'instant, le projet concerne essentiellement la construction de la structure, l'ajout des équipements de fabrication étant prévu pour plus tard. Selon M. Gelsinger, la feuille de route présentée par Intel l'année dernière en matière de fabrication reste valide. Ce dernier a indiqué que l'entreprise avait expédié 100 millions de puces Tiger Lake de 11e génération et que la livraison de puces Alder Lake de 12e génération à 140 clients dans 30 pays avait démarré. Plus tard, Intel livrera Raptor Lake, une puce testée avec succès dans les laboratoires d'Intel. George Davis, l'ancien directeur financier d'Intel, qui fait désormais office de conseiller exécutif, a déclaré qu'Intel constatait un déplacement de la demande de PC grand public et d'entrée de gamme vers des machines portables « Big Core » et de bureau, dont les ventes avaient chuté de manière importante. « Intel constate une forte reprise dans ce domaine », a déclaré M. Davis.

La division data center en hausse de 20%

Cependant, c'est le Data Center Group (DCG) d'Intel, et ses processeurs Xeon, qui affiche les plus forts revenus. Selon M. Gelsinger, le nombre de puces Xeon livrées en décembre a dépassé celui de tous ses concurrents pour le trimestre. Le chiffre d'affaires du DCG d'Intel s'est élevé à 7,3 milliards de dollars, en hausse de 20 % par rapport à l'année précédente. Quant au groupe Internet of Things d'Intel, il a enregistré un chiffre d'affaires de 1,1 milliard de dollars. Enfin, Mobileye, qu'Intel prévoit de séparer partiellement en spin-off, a réalisé un chiffre d'affaires de 356 millions de dollars. Á ce propos, M. Gelsinger n'a pas exclus d'autres spin-offs, un point qui mérite d'être souligné, au regard de la restructuration future annoncée par Intel. Déjà, plus tard ce trimestre, Intel lancera officiellement l'activité graphique Arc sous forme d'unité autonome.

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