L'arrivée des netbooks a permis aux opérateurs de devenir un canal de distribution à part entière pour l'industrie du PC. Dans le même temps, elle fait évolué les positions dans les rangs des fabricants, au profit de ceux qui se sont très tôt engouffrés dans la brèche, au détriment de ceux qui ont tardé à le faire.
Petit, léger, bon marché, technologiquement basique... Le netbook, n'a l'air de rien mais il est bel et bien à l'origine d'une des plus grandes transformations vécues par l'industrie du PC durant les 15 dernières années. C'est en tous cas point de vue du cabinet Canalys qui vient de publier une étude dont l'intitulé traduit bien ses conclusions, a savoir « Les netbooks refaçonnent l'industrie du PC ». L'entrée tonitruante des opérateurs mobiles dans la distribution de ce type de produits constitue l'un des plus grands changements constatés. Il leur a suffit pour cela de dupliquer le modèle de subvention d'achats ou de renouvellements des mobiles qu'ils appliquent depuis longtemps déjà. Dans les zones EMEA (Europe, Moyen-Orient, Afrique) et APAC (Asie et Pacifique), cinquante opérateurs se sont lancés dans la commercialisation de netbook couplés à leurs services. Ils ont mis à la disposition de ce type de produit leurs réseaux de distribution (dont leur nombreuses boutiques) et leur puissance marketing. Les PC ultra-portables à bas prix se sont ainsi vu propulsés dans les pages de publicité des journaux, sur les panneau d'affichage urbains et les devantures des boutiques. Jamais les PC traditionnels n'avait connu un traitement de faveur de cette ampleur. Et pour cause, le netbook est, avec les smartphones, l'outil idéal pour permettre aux opérateurs de justifier leurs investissements massifs dans les réseaux mobiles de nouvelle génération. Canalys juge le netbook Nokia trop cher pour percer L'arrivée de netbook n'a d'ailleurs pas que pour effet de rabattre les cartes dans le domaine de la distribution. Il en va de même chez les fabricants de PC. « Certains constructeurs ont gagné des parts de marché grâce à la volonté d'entrer sur le segment des netbook et leur capacité à ficeler des accords avec des opérateurs », indique l'étude de Canalys. A ce petit jeu, Acer, Asus, HP et Samsung se sont montré les plus malins. En revanche, des acteurs historiques du PC portables tels que Fujitsu,, Lenovo, Toshiba ou encore Sony ont mis du temps à prendre la mesure des changements qui s'opéraient sur le marché des PC. Dans leur ensemble, ils ne disposent à ce jour que de moins d'une dizaine d'accords avec des opérateurs des zones EMEA et APAC. Un fabricant comme Apple a, quant à lui, totalement résisté aux sirènes des netbooks. A contrario, Nokia a recemment fini par y céder en lançant son Booklet. Le spécialiste finlandais de la téléphonie mobile a pour atout d'être l'acteur qui bénéficie du plan grand nombre d'accords qui soit avec des opérateurs. Toutefois, il serait étonnant qu'il parviennent à s'imposer avec son nouveau produit dont le prix est largement supérieur à ceux pratiqués par la concurrence. Au mois d'août, Canalys a relevé que les prix des netbook les mieux vendus, avec souscription à un abonnement d'opérateur, oscillaient entre 100 et 199 €. Certes, ce niveau de tarif permet aux fabricants de PC d'attirer de nouveaux profils de clients, mais au détriment de leurs marges. Les éditeurs ne sont d'ailleurs pas épargnés par ce revers de la médaille. Microsoft a ainsi dû poursuivre la commercialisation de Windows XP en pratiquant des prix plus avantageux en OEM. Il veut ainsi éviter que Linux n'ait la mainmise sur le segment des Netbook, le seul du marché des PC qui ait progressé cette année.
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