Salaires des informaticiens : la stabilisation semble se confirmer au premier semestre 2025.

Cette année, les évolutions salariales internes seront limitées dans le secteur IT qui affiche une certaine prudence. (Crédit:Jakub Zerdzicki/Pexels)

Cette année, les évolutions salariales internes seront limitées dans le secteur IT qui affiche une certaine prudence. (Crédit:Jakub Zerdzicki/Pexels)

Dans un guide salarial sur les métiers de l'IT en 2025, le cabinet LHH relève une diminution des embauches en CDI qui a pour effet de stopper la hausse des rémunérations. Seuls, les professionnels positionnés sur des technologies porteuses, notamment dans les data/IA et cybersécurité, peuvent compter sur des augmentations conséquentes.

Conséquence d'un ralentissement des recrutements amorcé en 2024, les salaires des informaticiens se sont stabilisés et la tendance semble se confirmer sur le premier semestre 2025. C'est ce qu'indique le cabinet LHH dans la première édition d'un guide sur les rémunérations pratiquées cette année dans l'IT. Philippe Perret, vice-président de LHH Recruitment Solutions France et Luxembourg rappelle : « l'année 2023, a été très positive avec une croissance des salaires entre 4 et 5%. Cette hausse était liée à un contexte du marché de l'emploi dynamique et à une inflation importante. En 2024, la plus forte tension du marché notamment sur le second semestre a stoppé cette croissance des salaires et nous observons une certaine stagnation générale. Ces derniers mois, on constate davantage de demandes orientées vers des prestations de services ou des missions ponctuelles, plutôt que des embauches pérennes ».

Dès lors, seules les situations critiques, comme le remplacement d'un expert, justifient un recrutement en CDI. Cette tendance traduit une volonté de préserver la réactivité et la maîtrise des coûts. Elle a également un impact sur les politiques de rémunération, les entreprises limitant les engagements à long terme et freinant les évolutions salariales internes. « Toutefois, certaines fonctions liées aux innovations actuelles, notamment dans le cadre de l'intelligence artificielle ou de la cybersécurité peuvent déroger à cette analyse et connaître des augmentations supérieures à la moyenne », nous confie Philippe Perret.

Des spécialités clés toujours bien valorisées 

Ces professions sont mentionnées dans la grille de LHH qui propose trois niveaux de lecture : 1er quartile où 25 % des salaires sont inférieurs à la valeur mentionnée, médiane où 50 % des salaires sont inférieurs, et 50 % supérieurs au montant indiqué et 3eme quartile, où 75 % des salaires sont inférieurs aux données spécifiées. En haut du classement, se trouve le data scientist avec 74 738 € annuels pour le 1er quartile, 83 004 € pour la médiane, et 93 266 € pour le 3e quartile. Le responsable de la sécurité de l'information est lui aussi bien placé avec 69 989 € (1er quartile), 78 740 € (salaire médian) et 90 044 € (3e quartile). A ses côtés, le responsable des infrastructures perçoit 67 241 € (1er quartile), 74 072 € (médiane), 81 706 € (3e quartile)







Les salaires dans l'IT en 2025. Lecture : 1er quartile : 25 % des salaires sont inférieurs à cette valeur ; Médiane : 50 % des salaires sont inférieurs, et 50 % supérieurs ; 3eme quartile : 75 % des salaires sont inférieurs à cette valeur. (Source:LHH)

Dans les métiers du développement, le responsable du développement logiciel fait aussi partie des mieux lotis, soit 76 794 € (1er quartile), 86 566 € (médiane), et 96 706 € (3e quartile).  A l'inverse, les spécialités qui payent le moins sont celles de techniciens réseaux et support informatique. Les premiers affichent 43 921 € sur le bulletin de paye pour le 1er quartile, 48 038 pour la partie médiane, et 54 586 € pour le 3e quartile. Pour les seconds, la valeur est de 34 770 € (1er quartile), 37 785 € (médiane) et 42 108 € (3e quartile).

Un contexte qui incite à être flexible

Selon Philippe Perret, cette tendance à la stabilité des salaires dans l'IT s'explique par un contexte économique incertain, qui pousse les entreprises à privilégier la flexibilité. Beaucoup hésitent à créer un poste en CDI pour accompagner un projet en cours, sans garantie de pérennité à moyen terme. Seules les situations urgentes, comme le remplacement d'un collaborateur clé (notamment en ingénierie), semblent encore justifier une embauche immédiate.

« Pour autant ce sont des mouvements que nous observons sur ces marchés à chaque émergence de nouvelles technologies ou de nouvelles tendances », souligne le porte-parole de LHH Recruitment Solutions. Selon lui, l'équilibre revient dès que l'offre de compétences se structure et se renforce, notamment par la formation et l'expérience grandissante des candidats. En conclusion la tension sur les métiers de l'IT, reste forte mais sans inflation hors innovations particulières.

A propos de cette étude:

Les données proviennent de Coùpass, l'outil d'analyse des rémunérations développé par le groupe Adecco en s'appuyant sur un agrégat de sources comprenant notamment les données issues de missions de recrutement, de placements réalisés et d'observations terrain. L'ensemble de ces données est soumis à une revue qualitative, permettant une validation des fonctions par filières.

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