« l'open source et le logiciel propriétaire imposent un modèle économique commun. »

PME de 35 personnes, Ekito travaille avec des grands comptes comme Airbus ou eBay. L'open source a-t-il trouvé un modèle économique ? Les réponses de Benjamin Böhle-Roitelet, fondateur et dirigeant de l'entreprise.












Dossier réalisé en collaboration avec

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Distributique
:
Au début des années 2000, les acteurs du logiciel libre étaient encore considérés comme des hurluberlus. Ils sont aujourd'hui présents dans toutes les entreprises, dont les très grands comptes : qu'est-ce qui a changé ?


Benjamin Böhle-Roitelet
: Beaucoup de choses ont changé mais on peut mettre l'accent sur deux points forts. Le premier, c'est qu'en connaissant le coeur des solutions libres et les travaux de standardisations associés, les architectes et développeurs dans le contexte de l'open source ont remplit un rôle de prescription naturelle  auprès de leur entourage direct : les directions informatiques et directions opérationnelles. L'adoption de l'agilité a et va encore conforter ce rapprochement avec les directions « métiers ».

Le deuxième changement majeur, c'est que les grands acteurs du logiciel dit « propriétaire » ont eux aussi compris l'enjeu de cette force de prescription et de production et qu'ils ont pris en compte la démarche « open source ». C'est notamment vrai pour des marques telles que IBM, Google et, même, Microsoft ! Ils ont tous ouvert leurs codes, en commençant par la cible stratégique des étudiants, futurs développeurs dans le cas de Microsoft.

Distributique
:
Est-ce que les acteurs de l'open source ne sont pas eux aussi moins radicaux que par le passé vis-à-vis des grands éditeurs ?


Benjamin Böhle-Roitelet
: Ces cinq dernières années ont été décisives pour tout le monde. Plus personnes n'oppose « les bons » et « les méchants », « le libre » et « le propriétaire ». Dans les deux cas, les qualités et les limites sont mieux connues. C'est la progression que nous avons-nous-mêmes connu au sein d'ekito. En 2005, c'était avant tout un regroupement de consultants, dont un certain nombre de contributeurs dédiés au logiciel libre. Nous sommes désormais une entreprise qui emploie plus de 35 personnes et qui se positionne comme un architecte des systèmes d'information libre, non libre, ou mixte, tout en continuant à contribuer à des solutions comme talend, alfresco, liferay, grails, acceleo ou même des solutions de Sun ou IBM. Autrement dit, la question n'est pas de défendre coûte que coûte l'open source, mais de maîtriser et d'identifier les mieux adaptées (open source ou propriétaire) à chaque processus métier. La « ligne de front » ne se situe plus là.

Distributique
:
Où est-elle désormais cette « ligne de front » ?


Benjamin Böhle-Roitelet
: Dans le domaine logiciel, le principal enjeu est de renforcer les communautés autour de ce dernier, le modèle de développement Open Source prend tout son sens et permet de profiter d'un levier de participation (développeurs et utilisateurs) et de prescription, ceci restant bien sûr valable dans la perspective du cloud computing ; d'autres stratégies peuvent aussi avoir la même ambition d'ouverture elles peuvent d'ailleurs être compatibles avec une approche open source : SDK, API... La vraie question reste de savoir par quoi on va remplacer le modèle économique de la licence simple et unique et pas de continuer à opposer artificiellement « libre » et « non libre ». Chez les clients entreprises d'ekito, ce débat est déjà tranché : 99% d'entre elles utilisent l'un et l'autre, quelquefois sans le savoir. Au final, contrairement à l'image colportée durant la dernière décennie qui voulait que « libre » soit synonyme de « gratuit », le travail de développement logiciel ou de conseil est revalorisé, nous entrons quelque part dans une « économie de la compétence ». Ce n'est pas pour rien que les uns et les autres adoptent des positionnements « hybrides » qui associent les services, l'édition, le consulting, les développements spécifiques, etc.

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