HP Dragonfly Pro : Apple ferait mieux de surveiller ses arrières

Le Dragonfly Pro de HP a été l'un des star du CES en janvier. A travers lui, le fabricant défie le MacBook Pro 14 pouces pour la suprématie sur le marché des PC portables. A défaut de départager clairement les deux équipements, ce test permettra a chacun de se faire une idée sur la qualité du produit de HP.

Depuis qu'Apple a opté pour ses propres processeurs, les autres fabricants de PC ne sont pas parvenus à concevoir des équipements capables d'égaler et encore moins de dépasser les Mac portables. Non seulement les derniers MacBooks sont attrayants, mais ils affichent une puissance surprenante et une efficacité incroyable. Néanmoins, les choses ont peut-être changé depuis que HP s'est associé à AMD pour créer le HP Dragonfly Pro et défier la firme à la pomme. Cet laptop fin embarque la dernière puce Ryzen qu'AMD a équipé de 8 coeurs haute performance et des GPU puissants. Au bout du compte, chacun décidera s'il préfère un MacBook. Mais le portable de HP mérite d'être pris en considération.


Spécifications et caractéristiques du HP Dragonfly Pro utilisé pour ce test :

- Processeur : AMD Ryzen 7 7736U (8 coeurs, 16 threads)

- Mémoire : 16 Go de RAM LPDDR5 6400 MHz soudée (jusqu'à 32 Go disponibles à l'achat)

- Graphique/GPU intégré: AMD Radeon 680M (12 coeurs graphiques)

- Écran : 14 pouces tactile IPS 16:10 1920×1200, 400 nits

- Stockage : SSD PCIe NVMe de 512 Go (soudé)

- Webcam : 5MP IR

- Connectivité : 2x USB 4 Type-C (40 Gbps, compatible Thunderbolt 3), 1x USB-C 3.2 10 Gbps

- Réseau : Qualcomm WCN685x avec Wi-Fi 6E, Bluetooth 5.2

- Biométrie : Reconnaissance faciale Windows Hello et lecteur d'empreintes digitales

- Capacité de la batterie : 86 Wh

- Dimensions : 31,5 l x 22 L x 1,8 H cm

- Poids : 1,5 kg, 1,8 kg avec le chargeur

- Tarif de la configuration : 1 399 dollars HT


Design et qualité de fabrication :



Si HP visait la qualité d'Apple, il faut reconnaître qu'il y est parvenu ou en tous cas s'en rapproche dans la plupart des domaines. La haute qualité de l'ordinateur portable est visible dès que l'on retire son revêtement en papier recyclé. La boîte en elle-même ne contient pas grand-chose, si ce n'est une très puissante alimentation de 96 watts et un câble USB-C. Le bloc d'alimentation et l'ordinateur portable arborent tous deux l'élégant logo HP, ce qui les distingue des ordinateurs portables bas de gamme du constructeur. L'ordinateur portable en lui-même a une belle forme. En outre, il est fabriqué avec des matériaux de haute qualité comme le polycarbonate et l'aluminium, dont certains proviennent de produits recyclés. La couleur noire de la machine de test est légèrement mouchetée, ce qui lui confère de l'éclat quand elle est bien éclairée. Néanmoins, le HP Dragonfly Pro n'est pas brillant et seuls les touches et la surface en verre du pavé tactile sont sensibles aux traces de doigts. Juste en dessous, deux bandes de caoutchouc rehaussent légèrement l'angle du clavier tout en donnant à l'orifice d'aération une large prise d'air. Quand la machine est en charge, elle a besoin de tout l'air disponible, car les ventilateurs se mettent à tourner et l'on peut entendre facilement leur bruissement régulier, sans qu'il soit gênant.


Connectivité : 



HP a adopté une approche minimaliste en termes de ports disponibles, ce qui ne devrait pas déranger ceux qui travaillent principalement en ligne et stockent leurs données dans le cloud. En revanche, les utilisateurs ayant besoin de brancher plusieurs accessoires et utilisant toujours des écouteurs filaires auront peut-être plus de mal à s'adapter à sobriété. Néanmoins, grâce à ses deux ports USB 4 compatibles avec la norme Thunderbolt 3, le Dragonfly Pro permet de connecter des périphériques de stockage à haut débit (jusqu'à 40Gbps), des stations d'accueil et des chargeurs rapides. Ces deux ports, présents sur le côté gauche de l'ordinateur, sont équipés d'une petite LED indiquant si l'ordinateur portable est toujours alimenté par le chargeur. Le côté droit comporte un port USB-C 3 unique tout à fait ordinaire, dont la bande passante est nettement inférieure, puisque ses vitesses de transfert ne dépassent pas 10Gbps. Il sera donc plus utile pour les accessoires lents ou comme port de charge dédié.

Même si les MacBook sont eux aussi avares de ports, Apple les a tout de même dotés d'une prise casque sur les modèles grand public. Le fait que HP l'ait supprimé est pour le moins frustrant. Le faible débit du troisième ports USB qu'il propose est lui aussi décevant. Or, chaque fois qu'Apple offre aux utilisateurs plus de deux ports USB, chacun d'entre eux offrent des performances similaires. Dans le cas du Dragonfly Pro, il faudra donc choisir d'utiliser un port en fonction des besoins de l'extension à connecter. Heureusement, la technologie sans fil exploité par le notebooks de HP correspond à ce que l'on peut attendre d'un PC haut de gamme en 2023. Grâce à son chipset Qualcomm, la machine dispose de la dernière technologie Wi-Fi 6E, ainsi que du Bluetooth 5.2 pour les écouteurs et autres périphériques sans fil.


Clavier et trackpad : 



À l'instar du HP Dragonfly G3 Folio testé récemment, le Dragonfly Pro offre une expérience de frappe et de navigation de premier ordre en déplacement. Le clavier se distingue par son toucher relativement léger et sa frappe intuitive qui permet de savoir à quel moment on a appuyé sur une touche. Une touche, à côté du bouton d'alimentation, abrite le lecteur d'empreintes digitales, que certains préféreront pour déverrouiller leur appareil. Il faut quelques heures pour retrouver son niveau de confort et sa vitesse de frappe habituels... Ceux qui ont des habitudes de frappe bien ancrées doivent toutefois être mis en garde au sujet d'une petite particularité du Dragonfly Pro : il propose quatre touches spéciales affectées aux services HP sur le côté droit. Cela signifie que les touches situées sur les bords du clavier sont parfois plus étroites et que tout est ramassé vers le côté gauche. Si bien que parfois, quand on essaye d'appuyer sur la touche d'effacement arrière, on peut finir par appuyer sur l'une de ces touches grises. De plus, il n'est malheureusement pas possible de modifier l'affectation de ces touches, censées rediriger vers des services d'abonnement payants (voir plus loin), à l'aide d'un des utilitaires fournis par HP. En revanche, le pavé tactile en verre lisse offre une bonne surprise. Il est doté d'un mécanisme de retour haptique, comme celui que l'on trouve sur les ordinateurs portables Apple, et il utilise un moteur linéaire pour simuler les clics. Il est très agréable à utiliser et il est difficile de deviner qu'il ne s'agit pas d'un bouton mécanique. Même si la détection de la paume de la main pourrait être légèrement améliorée, le déplacement du curseur sur l'interface et le glissement de fichiers ici et là ne posent aucun problème.


Écran, haut-parleurs et webcam : 



Fait inhabituel dans les tests de PC portables, le test proposé ici a démarré par les haut-parleurs de l'équipement pour le moins impressionnants. Le son est incroyable, aussi bien celui de séquences d'action bruyantes dans les films que celui des contenus parlés, et même des musiques électroniques retentissantes, avec des bruits de fond. Le système de haut-parleurs quadruple du Dragonfly Pro peut jouer à peu près n'importe quel son et le restituer de manière vivante sans distorsion. Cette qualité sonore sera particulièrement notable par rapport à un ordinateur portable plus ancien. Quant à l'écran du Dragonfly Pro, il est assez beau mais HP a encore un peu de progrès à faire pour se situer au niveau de l'écran du MacBook Pro 14 pouces. Cela dit, la dalle 16:10 du Dragonfly Pro est très contrastée, colorée et particulièrement lumineuse avec un maximum d'environ 400 nits. Las, sa fréquence est fixée à 60hz et elle ne dispose d'aucune technologie de nouvelle génération comme les mini LED pour améliorer le contraste, et encore moins de taux de rafraîchissement plus élevés pour les jeux ou simplement pour rendre l'interface plus fluide. Les modèles haut de gamme du MacBook Pro offrent tout cela. À noter, cependant, que HP a doté l'écran LCD de coins arrondis, ce qui, il faut l'admettre, correspond bien à l'aspect plus arrondi de Windows 11.

Du fait de sa taille, l'écran peut accueillir en haut une webcam de 5 mégapixels, deux micros et un capteur infrarouge. Il est ainsi possible de déverrouiller l'ordinateur portable par reconnaissance faciale. Une fonction qu'Apple n'a toujours pas intégrée dans ses machines portables... Et pas sûr que ce soit le cas un jour. La webcam du portable de HP dispose d'un certain nombre de fonctions utiles intégrées à l'application myHP, à laquelle on accède par une touche dédiée sur le clavier. Le cadrage automatique - ou autoframing - est plutôt bien fait et le visage est bien exposé et détaillé en visioconférence, même avec la fonction activée. L'audio correspond à ce que l'on peut attendre d'un appareil destiné au travail et deux paramètres de réduction du bruit (conférence et personnel) permettent de contrôler le niveau des bruits de fond dans les appels Teams ou Zoom.


L'assistance à la carte :



La présence de la fonction Pro Live laisse à penser que HP envisage de transformer ses ordinateurs portables en service d'abonnement. Au lieu d'apporter l'ordinateur dans un magasin pour bénéficier d'une aide technique, il suffit d'appuyer sur une touche du clavier pour joindre un technicien en chair et en os, par chat vocal ou textuel. Avec cette simple touche qui renvoie directement à l'application myHP, il est clair que l'entreprise veut habituer les utilisateurs à disposer de cette fonction à portée de main. D'ailleurs, le HP Dragonfly Pro offre à chaque acheteur un an de garantie avec l'assistance Pro Live incluse. Ensuite, pour 10,99 dollars HT par mois, ils pourront prolonger leur accès à cette assistance jusqu'à 36 mois et ajouter une protection contre les dommages accidentels avec remplacement de la machine une fois par an. Certains trouveront ce service intéressant (en particulier, les travailleurs indépendants sans département informatique), mais il est difficile d'imaginer que des utilisateurs un peu avisés auront besoin d'une aide instantanée, alors que l'ordinateur fonctionne suffisamment bien pour lancer le logiciel d'assistance. Une disposition de clavier normale ou la possibilité d'affecter ces trois touches à d'autres fonctions que l'accès aux paramètres et aux fonctions de myHP seraient plus intéressantes. La seule touche que HP permet de programmer est la touche générique ellipse. Autrement, les trois touches qui la surmontent (panneau de commande myHP, accès à l'assistance et paramètres de l'appareil photo) ne sont pas modifiables par l'utilisateur.


Performances :



Le HP Dragonfly Pro comblera les utilisateurs qui recherchent un ordinateur portable Windows performant dans un boîtier discret. HP a opté pour la dernière puce mobile Ryzen 7736U d'AMD et non pour une puce Intel de classe P, comme certains pouvaient s'y attendre. La puce Ryzen est d'une puissance redoutable pour faire tourner les grands PC de bureau, et HP parvient à utiliser l'efficacité de cette puce à son avantage. Avec ses 8 coeurs et 16 threads (tous très performants), ainsi qu'un puissant processeur graphique Radeon intégré, cette puce surpasse dans les tests des systèmes similaires équipés d'un processeur Intel de 12e génération et d'un processeur graphique Xe. Chaque ordinateur portable a été évalué à l'aide de la suite PCMark 10. Ce logiciel qui exécute des tâches quotidiennes pour évaluer les performances réelles d'un ordinateur offre une excellente base de référence. Grâce à ses 8 coeurs puissants, le HP Dragonfly Pro tient le rythme et bat les ordinateurs portables concurrents à base de processeurs Intel à 12 coeurs. On peut affirmer sans risque que l'ordinateur portable de HP a plus que suffisamment de puissance pour exécuter toutes sortes de tâches.



Pour ce test de performance, c'est le benchmark Cinebench R15 qui a été utilisé. Il permet de voir comment travaillent ensemble tous les processeurs d'un ordinateur portable pour le rendu des graphiques 3D. Dans ce test, le HP Dragonfly Pro s'en sort très bien, même s'il ne surpasse pas de manière significative les machines concurrentes équipées de puces Intel.



Et si les ordinateurs portables Intel sont dotés d'une carte graphique plus performante que jamais, les processeurs Radeon d'AMD sont encore plus efficaces. Lors de l'exécution du benchmark 3DMark Time Spy, le HP Dragonfly Pro a obtenu des résultats impressionnants alors qu'il n'a pas de puce GPU distincte, battant à plate couture les machines Intel Xe Graphics. En exécutant le jeu Forza Horizon 4, les performances sont restées constantes en 60 fps avec des paramètres moyens, un résultat qui reste hors de portée de tous les ultrabooks. Pour les gamers, le HP Dragonfly Pro peut tout aussi bien servir à optimiser leurs classeurs Excel que leur bibliothèque Steam.



Pour ce dernier test de performances, Handbrake a été utilisé pour mesurer le temps qu'il faut pour transformer un film HD en un fichier fortement compressé, destiné à être lu sur une tablette. Le HP Dragonfly Pro a été capable de démarrer et de relever ce défi plus rapidement que beaucoup d'autres ordinateurs portables légers testés récemment, en prenant beaucoup moins de temps que d'autres ordinateurs portables haut de gamme comme le Surface Laptop 5 et son cousin, le HP Dragonfly Folio G3.


Autonomie de la batterie :



Au risque de décevoir, en matière d'autonomie de la batterie, le HP Dragonfly Pro ne brille pas de manière exceptionnelle. Dans le test d'autonomie qui consiste à exécuter des vidéos en boucle jusqu'à extinction de la machine, il manquait quelques minutes pour atteindre 10 heures de lecture. Par rapport à des ultraportables 13 pouces similaires, c'est une performance moyenne. Mais en y regardant de plus près, on se rend compte que le Dragonfly Folio G3 et le Surface Laptop 5 fonctionnent tous deux avec des puces Intel de classe U moins puissantes. Donc, tout en bénéficiant d'une amélioration considérable des performances informatiques et graphiques, l'autonomie de la batterie reste compétitive par rapport à des machines moins puissantes. Le HP Dragonfly Pro fonctionne deux heures de plus que le Dynabook Portege X40 axé sur les performances, ce qui montre à quel point cet ordinateur portable alimenté par la puce d'AMD est bien équilibré.


Conclusion :

Le HP Dragonfly Pro coche beaucoup de cases. Il est agréable à utiliser, rapide et réactif, a de bons haut-parleurs et affiche un prix relativement raisonnable. Même si le choix d'AMD pour ce type de machine n'est pas très orthodoxe, il est clair que lorsque la puce Ryzen a l'occasion de briller, elle peut se montrer très performante. Quant à savoir si le HP Dragonfly Pro serait préférable à un MacBook Pro 14 équipé de la nouvelle puce M2 Pro, la question est délicate. Les derniers-nés d'Apple sont dotés d'écrans incroyables, de nombreux ports, d'un système de recharge magnétique et d'une puissance efficace. Mais il faut débourser au minimum 2000 dollars HT pour ces machines, soit 600 dollars de plus que ce HP aux caractéristiques assez proches. Le HP Dragonfly Pro apportera beaucoup à ceux qui n'ont pas de préférence marquée pour macOS,. Il est efficace, durable et, contrairement au Mac, il est suffisamment puissant pour faire tourner des jeux exigeants pendant les pauses.

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