Les 12 principaux événements technologiques de 2022

Depuis la pandémie, San Francisco a perdu de sa superbe avec une désertion des cols blancs happés par le télétravail.. (Crédit : S.L.))

Depuis la pandémie, San Francisco a perdu de sa superbe avec une désertion des cols blancs happés par le télétravail.. (Crédit : S.L.))

2022 a été riche en rebondissements dans le monde des nouvelles technologies : innovations, cybersécurité, acquisitions, inflation, guerre, pénuries, ... Voici douze histoires qui ont secoué le secteur de l'IT ces derniers mois.

L'année qui vient de s'écouler a mis en évidence la vulnérabilité du secteur IT face aux aléas de la situation géopolitique et macroéconomique : les géants des nouvelles technologies ont licencié des salariés, les autorités de régulation ont pris des mesures contre les contrevenants, les pays ont négocié des réglementations en matière de sécurité des données, la guerre des composants entre les États-Unis et la Chine s'est intensifiée et le conflit en Ukraine a perturbé le cours normal des affaires.

La guerre des puces entre les États-Unis et la Chine signe-t-elle la fin de la mondialisation ?



Les difficultés d'approvisionnements en semi-conducteurs ont empiré en 2022 suite aux tensions entre les gouvernements chinois et américain. (Crédit : Nvidia) 

Cette dernière année a vu les tensions géopolitiques entre les États-Unis et la Chine se répercuter sur le secteur des semi-conducteurs. En effet, l'administration Biden a émis de nouveaux contrôles à l'exportation qui empêchent les entreprises américaines et ses partenaires exploitant des brevets US de vendre des composants - ainsi que les équipements utilisés pour les produire - à certains fabricants chinois. Les professionnels du secteur ont déclaré que ces restrictions étaient le signe de la fin de l'ère de la mondialisation croissante et ont déploré le fait qu'elles allaient provoquer des ravages dans la supply chain de toutes sortes de produits - des PC aux véhicules électriques - basés sur la technologie des semi-conducteurs, coinçant ainsi toutes les entreprises entre les deux superpuissances mondiales.

Broadcom rachète VMware pour 61 Md$



Tan Hock Eng, CEO de Broadcom (Crédit : Broadcom) 

Si le marché des fusions et acquisitions s'est globalement ralenti en 2022, les transactions importantes n'ont cependant pas manqué. A l'instar du projet d'acquisition d'Activation Blizzard par Microsoft pour 68,7 Md$ (toujours en cours d'examen par les autorités réglementaires). Le temps fort de cette année a toutefois été sans conteste l'accord conclu par le concepteur de semi-conducteurs Broadcom en vue de l'acquisition du géant de la virtualisation VMware pour 61 Md$, annoncée fin mai. L'idée est d'améliorer les résultats de Broadcom, d'offrir des synergies entre les produits logiciels et matériels, et de renforcer les offres pour les environnements multicloud. L'opération est encore soumise à l'approbation des autorités de réglementation, suscitant un problème : les autorités de réglementation des États-Unis, du Royaume-Uni et de l'Union européenne ont lancé des enquêtes qui n'ont pas encore abouti. Probablement car elles sont toujours à l'écoute des critiques qui affirment que Broadcom a l'habitude de racheter des entreprises, de mettre fin à la R&D et d'augmenter les tarifs des licences.

Le ChatGPT impressionne le monde



Début décembre, victime de son succès la page du service ChatGPT d'OpenAI n'acceptait plus de test. (Crédit Photo: DR)

La version bêta de ChatGPT, dernier projet de la Fondation OpenAI, associe le traitement du langage naturel à des capacités de recherche pour créer des essais et des contenus d'un naturalisme étonnant. D'après les critiques, ce système passerait facilement le test de Turing, en créant des réponses similaires à celle d'un humain à des questions écrites, mais il présente encore de nombreuses faiblesses par rapport aux systèmes d'IA précédents : il invente des faits, est limité par les biais des informations qu'il recherche et ne précise pas la provenance des renseignements qu'il utilise. Bien qu'il soit susceptible d'être utile en tant qu'outil d'aide à la rédaction, il est peu probable qu'il remplace de sitôt l'écriture traditionnelle.

Accord américano-européen sur les données : la 3e tentative sera-t-elle la bonne ?



Joe Biden, président des Etats-Unis d'Amérique. (Crédit : Wh.gouv) 

Le décret pris en novembre 2022, par le président américain Joe Biden, pour mettre en oeuvre les règles du cadre transatlantique pour la politique des données a suscité l'espoir des entreprises désireuses d'alléger le travail juridique nécessaire au transfert de données entre l'UE et les États-Unis. Cette décision fait suite à l'annulation par la Cour de justice des Communautés européennes de deux accords antérieurs, le bouclier de protection des données et la sphère de sécurité, au motif que les États-Unis n'offraient pas une protection adéquate des informations personnelles. En vertu du nouveau texte, les entreprises choisissent d'adhérer à l'accord-cadre plutôt que de signer des accords distincts avec plusieurs entreprises. Ne vous réjouissez pas pour autant. L'accord doit encore être approuvé par plusieurs organes de l'UE et a été critiqué pour le même problème qui a fait échouer les accords précédents : le manque de protection contre la surveillance de l'État américain.

Début de renaissance pour les Macbook
 


Apple gagne du terrain sur les ventes d'ordinateurs portables. (Crédit : Apple)

Le déclin des ventes de laptops a été constaté au cours des derniers trimestres, l'évolution rapide de la demande étant due, entre autres, aux modifications des habitudes de travail provoquées par la pandémie. Pourtant, la part d'Apple sur le marché global des postes de travail a augmenté, en particulier dans certains segments. Les dernières données indiquent ainsi que la société a largement dépassé tous ses concurrents dans le domaine des tablettes, et qu'elle a enregistré des gains importants dans les ventes d'ordinateurs portables. Les premiers achats de produits Apple sont en hausse, ce qui témoigne d'un regain d'intérêt. Avec des ventes de Mac atteignant le plus haut niveau de l'histoire de l'entreprise et le travail continu d'Apple pour faire des Mac et des iPad des outils de productivité, l'entreprise est prête à faire de nouvelles percées au sein des entreprises.

Elon Musk achète Twitter et abandonne le poste de CEO



Elon Musk quittera son poste de CEO de Twitter lorsqu'il aura trouvé quelqu'un "d'assez fou" pour lui succéder. (Crédit : The Royal Society/Wikipedia) 

Célèbre entrepreneur et fabricant de voitures électrique, Elon Musk a finalement acheté Twitter pour 44 Md$ et après une interminable bataille. La procédure judiciaire concernant ses efforts pour se retirer de l'opération s'est arrêtée fin octobre et, une fois la vente conclue, M Musk s'est empressé de procéder à des changements extrêmement impopulaires, de s'engager dans une théorie du complot d'extrême droite et de licencier de nombreux employés chargés de faire fonctionner le réseau social.

Depuis, il s'est engagé à quitter son poste de CEO après qu'un sondage réalisé sur Twitter ait indiqué de façon retentissante que les utilisateurs souhaitaient son départ. Il a cependant déclaré, avec la bonne grâce qui le caractérise, qu'il resterait jusqu'à ce qu'il trouve quelqu'un d'autre « d'assez fou pour prendre le poste ». Bien que l'on puisse débattre de la question de savoir si une entreprise de médias sociaux est en fait une "entreprise technologique", les chefs d'entreprises de tous bords sont certainement en train de surveiller le CEO de Tesla et de SpaceX pour en tirer des leçons sur la manière de ne pas diriger une entreprise.

Les hackers de Lapsus$ font des ravages au sein des entreprises IT



Mauvais signe quand ce message s'affiche sur l'écran de son ordinateur, compromis par le groupe Lapsus$. (crédit : D.R.)

Microsoft a annoncé en mars que ses systèmes avaient été compromis par le groupe de cyberpirates, friand de ransomwares, Lapsus$, qui a publié le code source de plusieurs de ses produits, dont Bing, Bing Maps et Cortana. L'équipe a procédé à une attaque ciblée pour compromettre un compte d'entreprise et accéder aux données de Microsoft. La liste des victimes du groupe comprend d'autres grandes entreprises comme Samsung, Nvidia, Vodafone et Okta. Les arrestations au Royaume-Uni et l'examen des tactiques du groupe ont montré que Lapsus$ était composé d'adolescents pirates inexpérimentés utilisant des techniques "mal conçues". Cependant, les activités du réseau ont mis en évidence l'un des plus grands problèmes de cybersécurité - les rançongiciels - et ont démontré qu'une sophistication technique extrême n'était pas nécessaire pour que les pirates réussissent à s'attaquer à des cibles même bien protégées.

L'UE adopte la loi sur les services numériques



Les entreprises ont jusqu'au milieu de l'année 2023 pour se conformer aux dispositions de la loi sur les services numériques. (Crédit Photo : Pixabay)

La dernière tentative de "nettoyage" d'Internet a pris la forme des lois européennes sur les services numériques (DSA) et sur les marchés numériques (DMA), qui imposent de lourdes amendes - jusqu'à 6 % du chiffre d'affaires mondial - aux entreprises qui ne remplissent pas les obligations légales imposées. Ces dernières sont très vastes et comprennent la protection des mineurs contre les profileurs publicitaires, la vérification de l'authenticité des biens vendus sur le Web et la prévention de la violence en ligne à l'égard des femmes. Il s'agit d'un contraste frappant avec l'approche américaine en matière de réglementation des médias Internet, qui accorde aux plateformes telles que Facebook et Twitter une liberté considérable en matière de responsabilité, et qui entraînerait de sérieux changements dans la manière dont les très grandes entreprises de ce secteur exercent leurs activités - l'UE a déjà averti Twitter, en particulier, qu'il devait mettre de l'ordre dans ses affaires en vertu de la nouvelle loi. 

L'effondrement de FTX suscite des appels à la régulation des cryptoactifs


FTX proposait jusqu'à sa faillite de gérer une variété d'actifs numériques tels que le Bitcoin, l'Ethereum, le Solana et le Dogecoin avec des frais de négociation réduits. (Crédit : FTX)

Sur fond d'allégations de mauvaise gestion interne et d'actes répréhensibles, le cryptoexchange FTX s'est effondré en novembre, portant un coup dur au secteur des cryptoactifs et faisant disparaître 8 Md$ de tokens. Le fondateur de FTX, Sam Bankman-Fried, a été arrêté en décembre aux Bahamas et extradé vers les États-Unis pour faire face à des accusations criminelles. L'année a été particulièrement instable pour les tokens, et l'effondrement de FTX a mis la volatilité du secteur au coeur de l'actualité. Si les régulateurs ne soumettent pas le commerce des cryptoactifs à un cadre réglementaire, les experts du secteur estiment que la situation pourrait s'aggraver.

Les licenciements frappent les géants des nouvelles technologies



À l'image de Meta, Google et Amazone, des entreprises telles que Salesforce et Oracle ont elles aussi licencié en masse. (Crédit : RosZie/Pixabay)

Des entreprises comme Amazon, Meta et Google ont longtemps été en tête des recrutements dans le secteur des nouvelles technologies, et ont donné le ton cette année encore, bien que pour des raisons différentes. Les trois géants américains - ainsi que de nombreuses autres entreprises technologiques plus petites - ont licencié des milliers d'employés cette année, alors que le marché de l'emploi dans le secteur a vacillé face aux difficultés économiques mondiales. À lui seul, Amazon serait prêt à renvoyer 20 000 personnes. Ces licenciements marquent un net revirement par rapport aux premiers stades de la pandémie, lorsque les grandes entreprises technologiques se sont lancées dans une frénésie d'embauche pour profiter d'une hausse de la demande de services basés sur le cloud. Lorsque cette vague s'est calmée, les revenus ont diminué, donnant lieu à une année d'incertitude et de réduction des effectifs.

La guerre en Ukraine provoque le retrait des entreprises de Russie



De nombreuses entreprises ont cessé toute activité commerciale avec la Russie suite à l'invasion de l'Ukraine (Crédit Photo : Pixabay)

L'invasion de l'Ukraine par la Russie en février a illustré la façon dont les bouleversements géopolitiques affectent les entreprises du secteur IT au même titre que les sociétés de tout autre domaine. Cet acte de guerre a suscité une condamnation quasi universelle, et des sociétés de matériel informatique comme IBM, Intel, Samsung, Ericsson et Nokia ont toutes suspendu leurs ventes en Russie, tandis que des fournisseurs de services comme AWS et Google ont cessé d'accepter de nouveaux clients et, dans certains cas, ont suspendu leurs services dans le pays. Les entreprises de médias et les réseaux sociaux ont également renforcé les restrictions sur le contenu des supports d'États proche de la Russie afin de contribuer à la lutte contre la désinformation.

Le grand retour ? Les sociétés rappellent leurs salariés


Microsoft, Google et Apple font partie des entreprises ayant demandé le retour de leurs employés au bureau. (Crédit : Google) 

Le ralentissement de la pandémie en 2022 a permis à de nombreuses entreprises, qui avaient auparavant laissé une grande latitude à leurs employés pour travailler à distance, de commencer à faire revenir leurs collaborateurs au bureau. Microsoft ayant tiré le premier coup de feu de la révolution du retour au travail en février. D'autres, dont Google et Apple, ont suivi. La plupart des entreprises (à l'exception de Twitter, qui a licencié tous ceux qui n'étaient pas disposés à travailler à temps plein dans leurs locaux) n'exigent cependant pas que leurs salariés soient présents au bureau cinq jours par semaine. Malgré tout, les responsables doivent faire face à un degré considérable de résistance de la part de certains talents, beaucoup d'entre eux s'étant habitués à la routine du travail à domicile ne sont pas impatients de recommencer à faire la navette maison / bureau. L'effet du travail à distance sur la productivité fait l'objet d'un débat animé, plusieurs études montrant des impacts différents de cette pratique. La discussion sur les avantages du travail au bureau risque de se poursuivre indéfiniment.

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