Les patrons de PME moins pessimistes que fin 2011 sur la situation économique

Il faut toujours se méfier des idées reçues, on suppose les patrons de PME avec le moral en vrac et l'agressivité à fleur de peau vis-à-vis de leur banquier. Il n'en est rien, leur moral remonte, du moins leur pessimisme est-il moins vif, et leur préoccupation vient plus de leurs banquiers que de leurs fournisseurs.

Le moral des patrons de PME évolue très nettement, comme le montre le baromètre KPMG - CGPME (*) sur le financement et l'accès au crédit. Cette treizième édition apporte une donnée essentielle, le moral de ces chefs d'entreprise remonte. Certes, les trois quarts d'entre eux, 73%, s'inquiètent de la situation économique. Mais ce chiffre est en recul de 10% par rapport à l'édition précédente. (décembre 2011) et de 12% par rapport à celle de septembre 2011 (qui se situait à 85% d'inquiets). L'inquiétude était au plus bas, depuis trois ans, au mois de mai 2011 avec 66% d'inquiets. Les 73% d'inquiets actuels se répartissent entre 60% d'inquiets et 13% de « tout à fait inquiets ».

Après les questions générales, l'étude se concentre sur de nombreux indicateurs financiers. Là encore avec une surprise. Interrogés sur leur principale difficulté financière, ces patrons citent d'abord la hausse des prix pratiquée par leurs fournisseurs. Ils sont 65% dans ce cas, plus qu'en décembre dernier, 61%, encore moins que lors des pics de mai 2011, 69%, et mars 2011, 65%. Loin derrière, mais vraiment très loin, apparaissent trois préoccupations : la baisse du CA (donc la conjoncture) citée par 38% des sondés, les problèmes de trésorerie et de financements, 27% des réponses, et enfin, les difficultés avec l'assureur crédit, avec  9%.

D'abord les crédits à taux fixe

Si les fournisseurs passent désormais avant les banquiers, comme sujet d'angoisse, la question cruciale reste  celle de l'accès au crédit. L'impact de la crise est jugé négatif sur l'accès au crédit par 27% des sondés (20% « impact assez important », 7% « impact très important »). 31% le perçoivent comme peu important et 42% comme pas du tout important. Question parallèle, celle sur les besoins de financements. Les dirigeants interrogés ont à 60% au moins un besoin de financement, plus de la moitié de ces besoins sont en investissement, l'autre partie en exploitation (trésorerie, escomptes ...). Dans cette partie financement de l'exploitation, les patrons de PME font principalement appel aux crédits à taux fixe, 67%, faiblement aux crédits à taux variable, 14%. 23% ne savent pas.

L'étude approfondit ensuite le thème des besoins de crédit pour financer les investissements des PME. Pour 61% des sondés, le besoin principal se porte sur les investissements de remplacement ou d'entretien (matériel, locaux ...), un chiffre en augmentation. Après, on trouve, à 39%, les besoins  de crédits pour les investissements d'équipement : véhicules, informatiques. A 28%, les patrons de PME citent les crédits pour se développer : achats ou fusion. 24% préfèrent les crédits d'innovation, technologies et process, ce chiffre est en augmentation de 11 points par rapport à décembre 2011. 

Les conditions de crédit se durcissent

Des besoins que les PME vont essayer de  satisfaire auprès de leurs banques. Mais celles-ci, avec la crise, durcissent leurs conditions de crédit. A 44%, les sondés  expliquent que leur banque « finance avec des frais élevés ou à des montants plus faibles que souhaités ». A 33%, ils notent que les banques demandent des garanties supplémentaires. 30% relèvent une réduction des crédits ou des facilités de trésorerie (avec réduction des comptes courants). Pour 29%, les banques financent seulement après avoir demandé d'autres cautions. Enfin, 22% des patrons de PME se plaignent que les banques financent après beaucoup de délais.

Dès lors, vont-ils se montrer infidèles à leurs banques ? 48% (23% oui probablement et 25% oui certainement) vont examiner les conditions d'établissements concurrents. Et 36% veulent ré-examiner leurs lignes de crédit actuelles.

(*) Méthodologie : enquête réalisée par l'Ifop du 20 au 26 mars dernier, par interview téléphoniques menées auprès de 402 dirigeants d'entreprise, représentatifs des entreprises de 10 à 500 salariés. Des chiffres stables par rapport à la précédente enquête, il y a quatre mois.

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