Trimestriels Broadcom : Forte hausse du CA et bond des bénéfices au T2

Hock Tan, le PDG de Broadcom, a déclaré lors d'une conférence téléphonique que 87 % des 10 000 premiers clients de VMware ont souscrit à l'offre groupée de cloud privé VMware Cloud Foundation. (Crédit photo : VMware)

Hock Tan, le PDG de Broadcom, a déclaré lors d'une conférence téléphonique que 87 % des 10 000 premiers clients de VMware ont souscrit à l'offre groupée de cloud privé VMware Cloud Foundation. (Crédit photo : VMware)

Les profits de Broadcom connaissent une progression continue depuis que le groupe a racheté VMware. L'augmentation des prix des licences VMware pourrait inciter davantage de clients à se tourner vers la concurrence.

L'acquisition de VMware par Broadcom s'avère être toujours un bon investissement, même si le géant des semi-conducteurs fait l'objet de critiques acerbes et a perdu certains clients en raison d'augmentations de prix significatives. Cette semaine, il a publié ses résultats du deuxième trimestre 2025, qui montrent une croissance de ses revenus de 20 % d'une année sur l'autre à 15 Md$. Le bénéfice net, quant à lui, a augmenté de 124 % en glissement annuel pour atteindre 4,95 Md$.

VMware fait partie de la division de Broadcom dédiée aux logiciels d'infrastructure. Au deuxième trimestre 2025, le chiffre d'affaires de cette dernière a augmenté de 25 % à 6,6 Md$. Et, ses bénéfices montrent une tendance continue à la hausse depuis le rachat du spécialiste du cloud computing et de la virtualisation. Avant l'acquisition, les ventes de la division représentaient environ 3,4 Md$.

« Lorsque Broadcom a acquis VMware, il a créé une certaine incertitude sur le marché quant à la manière dont il allait aborder le portefeuille de produits et les relations avec le channel », a déclaré Matt Kimball, vice-président et analyste principal pour l'informatique et le stockage dans les data centers chez Moor Insights & Strategy. « Cependant, il mettait aussi la main sur un produit dont la base de clients était extrêmement fidèle et qui avait construit sa stratégie de gestion des centres de données autour du portefeuille VMware. La technologie VMware était (et est toujours) le plan de contrôle des data centers d'un grand nombre de ces clients. »

Le passage au VCF entraîne une augmentation considérable des prix

Broadcom a profité de la publication de ses derniers résultats pour souligner le succès du passage de ses clients au nouveau modèle cloud de VMware. Son PDG, Hock Tan, a déclaré lors d'une conférence téléphonique que 87 % des 10 000 premiers clients de VMware ont souscrit à l'offre groupée de cloud privé VMware Cloud Foundation (VCF), une offre par abonnement comprenant la virtualisation, le stockage et la mise en réseau, dont le prix est plus élevé que l'ancien modèle de licence autonome de VMware. Broadcom ne vend plus de produits VMware autonomes.

« La question est la suivante : 87 % des 10 000 premiers clients investissent-ils dans le VCF pour l'adopter pleinement ? », a demandé M. Kimball. « Ou bien 87 % d'entre eux ont-ils signé des contrats de licence de trois ans (environ) tout en planifiant une stratégie de sortie ? Je pense qu'il y a un peu des deux dans ces 87 %. »

L'entreprise est « plus qu'à mi-chemin » des délais renouvellements, a déclaré M. Tan, ajoutant « il nous reste probablement encore au moins un an, voire un an et demi » pour faire passer les grands comptes à VCF. La plupart des contrats VMware de Broadcom sont d'une durée d'environ trois ans, ce qui est « très classique », a-t-il déclaré.

Le passage au modèle d'abonnement VCF visait à simplifier le nombre de produits et d'options VMware, mais cela signifie également que les clients peuvent avoir à payer pour des éléments qu'ils ne veulent pas, dont ils n'ont pas besoin ou qu'ils n'utilisent pas. Cela signifie aussi qu'ils ne peuvent pas accéder à des produits qui étaient auparavant à la carte, tels que NSX Networking ou vSAN, à moins qu'ils n'achètent une offre groupée.

Cette situation a entraîné des coûts importants. Selon certaines affirmations, les prix ont augmenté de 150 % à 500 %, ce qui a incité certains clients à aller voir ailleurs.

Considérations pour aller de l'avant

M. Kimball a déclaré qu'il ne s'attendait pas à un exode massif lorsque l'acquisition de VMware a été finalisée et que l'hystérie du marché a commencé. L'abandon d'une plate-forme si « profondément ancrée » dans les opérations informatiques n'est « pas pour les âmes sensibles, ni un exercice rapide », a-t-il déclaré.

« Est-ce que je pense que VMware conservera tous ses clients ? Certainement pas" » a poursuivi M. Kimball. « Bien que la société affirme qu'elle n'a pas augmenté ses prix, les changements de licence mis en oeuvre à de nombreuses reprises ont justement eu pour effet d'augmenter les prix. »

Toutefois, M. Tan a présenté une « vision convaincante » du cloud privé avec VCF 9.0, annoncé à VMware Explore en 2024, et a pris la décision intelligente de présenter Broadcom en tant que client 0, a-t-il déclaré. « Cela a montré la valeur réelle du cloud privé dans une grande entreprise avec de nombreux secteurs d'activité », estime M. Kimball. Néanmoins, ce dernier prédit qu'il y aura probablement une migration (et qu'elle a probablement déjà eu lieu) parmi les petites organisations et celles qui n'ont pas construit autant de pratiques autour du portefeuille de VMware.

Les grandes entreprises, en revanche, seront plus réfléchies. Les responsables informatiques se poseront probablement des questions telles que : « Quel est le coût de l'abandon de VMware ? Quel est le coût de la migration ? Quel est l'avantage de la migration ? Qu'est-ce qui est nécessaire pour migrer vers Nutanix ou Red Hat ? »

Les dirigeants qui envisagent leur avenir avec VMware devraient faire preuve de diligence raisonnable et élaborer un plan à plus long terme en tenant compte de la façon dont le cloud public joue un rôle dans leur entreprise, a conseillé M. Kimball. Il est également important de prendre en compte l'impact de l'IA et des agents d'IA, qui pourraient avoir une composante cloud importante.

« À quoi ressemble une entreprise avec des centaines de milliers, voire des millions, d'agents [d'IA] ? Êtes-vous sûr que votre fournisseur actuel est le bon pour construire votre environnement agentique ? », a-t-il demandé, notant qu'il ne s'agit pas seulement d'une discussion autour de VMware, mais d'une planification stratégique générale à long terme alors que l'IA transforme l'entreprise.

Le verrouillage des fournisseurs est un autre facteur important. « Surtout dans le monde actuel, le verrouillage des fournisseurs n'est pas une bonne chose », note M. Kimball. Les responsables informatiques veulent de l'ouverture et des voies de sortie plus faciles.

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