HP : Gérald Karsenti justifie le projet de spin off et répond aux objections

La division PSG n'est pas la mieux placée

Cette justification par l'intérêt du client se retrouve en interne. La séparation est due à une question d'arbitrage. Chaque patron d'unité chez HP demande par exemple des rachats. La division PSG n'est peut être pas la mieux placée, un rachat dans le soft rapporte des ventes de licences, mais assure aussi  des retombées dans les services et dans le hard. L'inverse est moins vrai. Séparée, PSG sera plus réactive et plus autonome sur ses moyens. Et elle subira moins de coûts par son appartenance au groupe.

Reste les questions épineuses. IPG par exemple. La possibilité d'une séparation fait bondir Gérald Karsenti. Quant à WebOS, le mot de « pépite » est toujours prononcé, mais son avenir et un éventuel retour de HP dans les tablettes restent dans le flou. WebOS est désormais rattaché à la direction de la stratégie, donc reste chez HP pour faire l'objet de licences. La partie matériel rejoint PSG. Mais, pour l'instant, les terminaux issus de cette partie matériel (smartphones ou tablettes) sont stoppés. Les sous traitants ayant des stocks, ou des composants, continueront d'en fabriquer, mais uniquement pour le marché américain. Rien ne dit que PSG ne reprendra pas un jour la fabrication de  tablettes, mais rien ne dit le contraire !

Bref, HP s'en tient aux dates déjà communiquées : fin 2011 information sur le spin off, d'ici 12 à 18 mois finalisation de la séparation. Mais Gérald Karsenti insiste sur le fait que, même coupé en deux, HP restera uni : »on a deux activités, deux métiers différents, deux biorythmes, il faut donc s'adapter ». Après quinze jours de « com » échevelés, les dirigeants de HP ont quinze mois de mise en pratique à assurer.

(*) Gérald Karsenti tient un blog (http://geraldkarsenti.blogspot.com/) , donne des cours à HEC, il a publié trois livres : Le business model des services (avec Wolfgang Ulaga et Henri Proglio) ; Modèle 4x4 , méthode globale de conduite du changement ; La fin du paradoxe de l'informatique, l'heure du retour sur investissement » (avec Francis Lorentz).