Le premier data center français de Comarch ouvre à Lille

Janusz Filipiak, CEO de l'éditeur polonais Comarch, et Arkadiusz Iłgowski, DG de la filiale française, lors de l'inauguration du datacenter de Lézennes le 20 mars 2018. (crédit : LMI/MG)

Janusz Filipiak, CEO de l'éditeur polonais Comarch, et Arkadiusz Iłgowski, DG de la filiale française, lors de l'inauguration du datacenter de Lézennes le 20 mars 2018. (crédit : LMI/MG)

Bien implanté dans la région de Lille depuis une décennie, l'éditeur polonais Comarch (5 500 personnes dans le monde) ouvre un 15ème datacenter sur son site de Lezennes, près de Lille. D'une capacité de 2,7 mégawatt à terme, c'est le 5ème datacenter qu'il construit en propre avec des exigences de fiabilité qui ont imposé une redondance et une séparation physique et logique sur l'ensemble des équipements.

Depuis plus de 12 ans en France, l'éditeur polonais Comarch creuse son sillon dans le secteur de la distribution, son coeur de métier dans l'Hexagone où l'activité pèse 80% de son chiffre d'affaires. Dès 2006, il a noué avec le groupe Auchan une relation privilégiée qui s'est renforcée au fil des années et qui explique son implantation locale, dans une région où se concentrent de surcroît de très nombreux acteurs du retail. Le groupe basée à Cracovie compte aujourd'hui 50 clients en France dont Galeries Lafayette, PMU, Eram, Bic, Metro, Bureau Valley ou Natura Brazil qui utilisent ses logiciels de gestion des points de vente ou de fidélisation des clients. La quasi-totalité d'entre eux externalisent déjà leurs applications dans les datacenters de Comarch, pour l'instant à Cracovie ou à Dresde en Allemagne. Désormais, ils seront rapatriés en France dans le datacenter que l'éditeur polonais monte près de Lille, dans un ancien entrepôt de 1 500 m2.

 

Le datacenter, construit dans un ancien entrepôt, abrite aussi des bureaux pour les équipes de Comarch. (Crédit : Comarch)

Ce datacenter, le 15ème du groupe polonais dans le monde, a été inauguré hier à Lezennes, sur le site de son siège français, par Janusz Filipiak, le fondateur et CEO de Comarch. C'est le 5ème pour lequel le fournisseur réalise entièrement l'infrastructure physique et technique. « Nous prenons la responsabilité de la qualité et de la fiabilité de nos services, nous devons donc maîtriser l'ensemble du datacenter de bout en bout », nous a exposé Janusz Filipiak lors d'un point presse sur site. Cela inclut le recours à sa propre pile logicielle Comarch Stack. En Pologne et en Allemagne, le fournisseur a pris en charge le bâtiment et l'infrastructure de ses datacenters. « Hors d'Europe, nous n'investissons pas dans les bâtiments », nous a précisé Janusz Filipiak. Pour la région Amérique du Nord, sur ses centres de calcul basés à Montréal, Chicago et Colombus (Ohio), ou en Asie, à Kuala Lumpur, Singapour et Shanghaï, le fournisseur travaille donc avec des partenaires. Le site français s'intègre à ce réseau mondial de datacenters interconnectés. « Nous pouvons apporter un service complet en continu pour nos clients et utiliser les plateformes IaaS pour fournir une puissance de calcul plus importante », précise le CEO de Comarch. L'implantation de Lezennes permettra aussi de desservir des clients des pays proches comme l'Angleterre, l'Italie, etc.

8 millions d'euros d'investissement

Mûri depuis plusieurs années, le projet a représenté 8 millions d'euros d'investissement. « Notre technologie de datacenter est maintenant très avancée, toute l'architecture a été bien éprouvée par nos ingénieurs », expose Arkadiusz Iłgowski, le directeur général de la filiale française. L'offre comprend des services d'IaaS en premium, du PaaS, du SaaS, des services de reprise après sinistre et de l'hébergement de serveurs avec des niveaux de qualité Tier 3 et Tier 4 (mais pas en France pour cette dernière certification faute de second fournisseur d'électricité). Autour de ce centre, Comarch prévoit une petite vingtaine de recrutements mais la plupart des services d'administration se font à distance, depuis son centre d'excellence de Cracovie.



« Le datacenter, c'est un domaine spécialisé, le projet a été repris à zéro il y a trois ans », nous a expliqué Maxim Lea, manager du centre de calcul. « Le design architectural a duré 1 an et demi ». (Crédit : Comarch)

Trois phases sont prévues pour la mise en place du datacenter dont la capacité atteindra à terme 2,7 Megawatt et 300 racks de 47U. La première phase porte sur 900 kwatt et 100 racks. L'alimentation électrique se fait par coupure d'artère avec deux arrivées indépendantes de câbles sous haute tension sur deux cellules procurant deux voies électriques séparées. La disponibilité du datacenter est basée sur la redondance de l'ensemble des équipements (alimentation, groupes électrogène, transformateurs haute tension, climatisation, onduleurs) avec des séparations logiques et physiques pour pouvoir se reporter sur l'autre partie en cas de problème et éviter le maximum de risques de panne. « Ce principe de redondance est appliqué partout, tout est en double », nous a expliqué Maxim Lea, le responsable du centre, lors de la visite des lieux qui comportent 800 m2 de salles blanches. « Des problèmes arriveront, il faut donc en limiter l'impact : nous avons voulu ce datacenter sans single point of failure ». 



Le PUE d'un datacenter évolue, il n'est jamais à un niveau stable, l'objectif étant de se rapprocher de 1 pour une meilleure efficacité. « Il peut descendre à 1,6 mais, là, nous serons plutôt autour de 2 », nous a indiqué Maxim Lea. (Crédit : LMI/MG)

Les services du datacenter seront opérationnels dans deux semaines. En France, Comarch emploie 80 personnes dont 45 à Lille et 35 à Grenoble sur un effectif mondial de 5 500 collaborateurs. Sa R&D, dans laquelle il investit 50 millions d'euros, emploie 1 200 personnes dont 27 sur son site isérois. Sur un chiffre d'affaires total de 260 millions en 2017 (dont 93% généré uniquement avec des solutions Comarch), le fournisseur en réalise 10 en France avec une progression de 30% chaque année, précise le CEO. « Nous poussons notre développement ici », souligne-t-il en ajoutant investir en conséquence. 



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