Microsoft relance la lutte anti-piratage

L'éditeur estime qu'environ 15% des revendeurs se livrent au piratage, sciemment ou non. Après avoir mené un premier tour de France en janvier dernier, il en organisera un second en avril prochain pour sensibiliser ses partenaires.

La France reste le mauvais élève de l'Union Européenne en matière de piratage. Selon la dernière étude de BSA-IDC, le taux demeure supérieur à 45% pour l'ensemble de l'industrie IT, soit un manque à gagner de plus de 3 milliards de dollars pour les éditeurs. « Si ce taux reculait ne serait-ce que de 10%, 14 500 emplois supplémentaires pourraient être créés en France », affirme Béatrice Lamourette, Directrice Conformité Logiciels de Microsoft France depuis l'été dernier. L'éditeur s'attaque à nouveau au problème en associant prévention et répression. En ce qui concerne les actions coercitives, Microsoft part du constat qu'environ 15% des revendeurs participent au piratage. « Un tiers d'entre eux n'est pas réellement coupable de piratage et le problème est plutôt lié à une mauvaise gestion des licences », précise Béatrice Lamourette. L'éditeur fonde notamment sa démarche sur des opérations de « mystery shopping ». Concrètement, il mandate des inspecteurs assermentés pour qu'ils visitent les magasins. Leur discours est connu : ils souhaitent acheter tel PC mais ne le feront que si on leur fournit gratuitement tel ou tel logiciel. Sur quelles bases les revendeurs sont-ils visités ? « Il existe deux types de critères. D'une part, nous assurons une veille statistique et commerciale, c'est-à-dire que nous pouvons identifier les villes où le taux de piratage est particulièrement élevé ou les annonces qui proposent des prix anormalement bas. D'autre part, les revendeurs peuvent nous appeler pour nous signaler des cas de piratage. Il leur suffit d'appeler le 0 825 827 829 et de composer le code 66, détaille Béatrice Lamourette ». En moyenne, toutes les boutiques françaises sont ainsi visitées tous les 18 mois, sans nécessairement le savoir. Faut-il parler d'une incitation à la délation ? « Nous ne travaillons qu'en vente indirecte et notre but ne peut pas être d'agresser notre réseau de partenaires. En fait, chacun comprend que les enjeux financiers sont suffisamment importants pour que l'industrie et la distribution s'entraident sur ce sujet », répond Béatrice Lamourette. Par ailleurs, Microsoft s'appuie sur le système Windows Genuine Advantage (WGA), intégré dans Windows XP et Vista et qui permet de vérifier que le logiciel est original à l'occasion de chaque mise à jour. « Ce travail est indispensable mais nous savons très bien que la première source de piratage est en fait le manque d'information sur les licences et les conditions d'utilisation, reconnaît Béatrice Lamourette. De ce point de vue, une part de la responsabilité nous incombe ». L'éditeur décline ce principe dans ses programmes de prévention. Après avoir organisé un premier tour de France en janvier dernier, Microsoft reprendra la route en avril prochain, notamment pour présenter son « SAM » (Software Asset Management), qui traite de la gestion des actifs logiciels. « Dans ce cas, il s'agit d'apporter à nos partenaires des outils qui leur permettent de rendre un nouveau service aux entreprises et à leurs comptables, reprend Béatrice Lamourette. Il faut par exemple rappeler qu'il est indispensable de conserver les preuves d'achat des logiciels pour que ces derniers soient pris en compte dans la valorisation de l'entreprise, de préciser dans les contrats de travail que les salariés ne peuvent en aucun cas quitter l'entreprise avec les clés d'activation des logiciels ou encore de proposer une aide à l'inventaire ». Enfin, Microsoft reprécisera à l'occasion de ce roadshow ses différentes politiques de licence.

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